XALIMANEWS – La Banque africaine de développement (BOAD) veut connecter, d’ici à 10 ans, 75 millions de foyers africains à l’électricité en travaillant avec les autres acteurs du secteur et les bailleurs de fonds, a annoncé son vice-président chargé de l’énergie, Amadou Hott.
Selon lui, l’objectif est de connecter 75 millions de foyers à l’électricité d’ici à dix ans en travaillant avec tous les acteurs, notamment avec les autres bailleurs de fonds. « Nous avons reçu 150 acteurs du solaire off-grid à Abidjan, le 28 mars, pour voir comment nous pouvons augmenter drastiquement la connectivité off-grid en Afrique », renseige t–il.
Dans un entretien avec le site de l’hebdomadaire Jeune Afrique, le vice-président chargé du secteur de l’énergie insiste sur la nécessité de coopérer avec les autres institutions de développement. « Nous ne pourrons pas électrifier l’Afrique d’ici à 2025 en œuvrant chacun de notre côté », martèle M. Hott.
Il souligne qu’avec les 2 milliards de dollars dépensés cette année, la BAD pourra mobiliser environ 5 milliards auprès de ses partenaires. En 2016, l’institution financière a investi 1,7 milliard de dollars tous projets d’énergie confondus,dit–t-il, annonçant qu’en 2017, elle espère porter ses engagements à au moins 2 milliards de dollars.
« Il faudra donc augmenter significativement ce budget durant les années suivantes pour atteindre notre objectif avant la fin de 2020 », affirme Amadou Hott.
Il estime qu’ »il faut consacrer des plans [directeurs] au off-grid, soutenir les entreprises en les aidant, par exemple, à se couvrir contre les risques de change, ou encore réduire le prix d’acquisition des kits grâce à des incitations fiscales sur l’importation du matériel ».
« Nous réfléchissons à un plan d’accompagnement pays par pays qui inclura des financements commerciaux, concessionnels et semi-concessionnels, des interventions auprès de l’État, et la prise en compte des besoins des populations », fait-il remarquer.
Selon lui, la BAD va d’abord proposer, d’ici à la fin de l’année, de garantir « les contrats d’achat d’énergie, une contrainte aujourd’hui portée par les États ».
« À notre tour, nous nous couvrirons en tentant d’obtenir des contre-garanties auprès d’institutions comme l’Union européenne. Dans un premier temps, cette solution sera proposée aux sociétés les plus solides financièrement », indique le vice-président de la BAD.
« Pour les autres, explique-t-il, nous les aiderons à se restructurer pour minimiser les pertes techniques et financières, pour in fine garantir aussi leurs projets. Cela prendra la forme de missions que nous allons financer, coordonner, mais confier à des consultants externes. Cela pourra passer, par exemple, par l’installation de compteurs intelligents ».
L’objectif à long terme, précise Amadou Hott, « c’est que chaque société puisse passer des contrats avec des indépendent power producers [producteurs indépendants d’énergie, IPP] sans avoir besoin de la garantie d’un tiers, comme c’est le cas en Inde ou en Europe, mais aussi que de véritables marchés régionaux permettent aux producteurs [indépendants] de vendre à plusieurs compagnies d’électricité ».
APS