La production annuelle qatari de gaz naturel doit atteindre 100 millions de tonnes à l’horizon 2024. Une importante hausse annoncée par le Qatar en pleine crise diplomatique avec plusieurs pays de la région, dont l’Arabie saoudite.
Le Qatar a décidé de rajouter un peu de gaz dans son eau diplomatique. Le petit et riche émirat a décidé, mardi 4 juillet, d’augmenter de plus de 30 % sa production annuelle de gaz naturel. Elle est actuellement de 70 millions de tonnes par an, et doit atteindre 100 millions de tonnes à l’horizon 2024, a précisé le patron du géant Qatar Petroleum (QP) Saad al-Kaabi.
Ce nouvel objectif intervient en pleine crise diplomatique régionale, alors même que plusieurs pays menés par l’Arabie saoudite essaient d’isoler économiquement le Qatar depuis près d’un mois.
L’émirat, le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), espère utiliser sa manne gazière comme une arme diplomatique. Cette augmentation de la production devrait se faire en partenariat avec les groupes étrangers, a tenu à insister Saad al-Kaabi. Mais, si l’Arabie saoudite et ses alliés insistent pour imposer des sanctions sur les entreprises cherchant à travailler avec le Qatar, Doha se verrait obligé de procéder à l’augmentation de production avec ses propres ressources.
Exemple iranien
L’Émirat espère ainsi mettre de son côté les Shell, Total, ENI ou encore Gazprom en leur promettant une alléchante carotte tout en affirmant que l’Arabie saoudite et ses alliés seraient responsables en cas d’échec.
Cette décision qatarie intervient aussi au lendemain de la signature entre l’Iran et Total d’un accord historique pour l’exploitation d’une parcelle du plus grand champ gazier off-shore. Ce trésor à hydrocarbures se situe dans les eaux territoriales iraniennes, mais aussi qataries. Il y a de fortes chances pour que la hausse de la production de gaz du Qatar passe par une exploitation accrue de ces ressources off-shore.
Doha avait observé, durant plus d’une décennie, un moratoire sur toute exploitation de ce gisement, afin d’en étudier l’impact environnemental. En 2015, les autorités qataries avaient annoncé que les ressources du North Dome (nom donné par le Qatar à ce champs gazier) allaient permettre d’augmenter la production gazière qatarie. L’accord signé entre l’Iran et Total a dû convaincre le pays de se remettre à l’ouvrage au plus vite dans cette zone.
Source: France24