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Le meurtrier de la sénégalaise tuée à Géneve : « Je ne sais pas pourquoi j’ai tué Fatou »

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Crapuleux ! Le qualificatif n’est pas de trop pour caractériser le crime sur la personne de Fatou une sénégalaise serveuse dans un bar à Genève, le soir du 15 septembre 2009. G., un Anglais de 56 ans établi à Genève, lui a tiré une balle de calibre 38 spécial dans la tête. A bout portant. Selon l’acte d’accusation, le cerveau de Fatou a été traversé «de part en part» par le projectile, selon un site spécialisé.

Ce mardi-là, vers 21 h, la police est appelée au Goodtime, un cabaret de la rue de Fribourg, aux Pâquis. G. saoul jusqu’à l’extrême (il affichait 2,41 pour mille à l’éthylomètre) doit régler une note de 626 francs. Il refuse cependant de se délester de plus de 400 francs, prétextant qu’une barmaid lui a volé 200 francs dans sa sacoche. Il accuse aussi les hôtesses de lui avoir dérobé une carte de crédit. Un accord est finalement trouvé: si le Britannique s’acquitte du solde le samedi suivant, la patronne ne portera pas plainte. Peu après, l’homme quitte le bar, apparemment coopérant. Vers 23h, il y revient, armé d’un 357 Magnum chargé de six cartouches, dans l’intention d’abattre la gérante. Après avoir commandé une bière à Fatou, il lui loge froidement une balle dans la tête.

Selon l’experte médicale, G. souffrait de dépression au moment des faits, pour laquelle il était suivi par un médecin. Des tests ont également prouvé qu’il était un consommateur chronique d’alcool. La Cour devra déterminer si ce crime relève de l’assassinat sans circonstance atténuante, comme le réclame la famille de la victime, ou si G. peut être mis au bénéfice d’une responsabilité restreinte, comme le plaidera la défense.

Au deuxième jour d’audience de l’ouverture du procès, le meurtrier n’a aucune explication à fournir pour justifier le mobile de son crime que de déclarer à la barre: «Je n’ai pas idée, j’ai seulement des hypothèses. La panique, la peur, mais en tout cas sans but précis. J’ai cherché partout la raison de mon acte. Comme la doctoresse, je le trouve inexplicable. Jusqu’au jour où j’ai tué Fatou, je m’étais toujours maîtrisé». Des propos qui en disent long sur les regrets de l’assassin. Et ce dernier de se défendre : «J’ai une mémoire d’alcoolique. Dans ma vie, j’ai été abusé, humilié, j’étais souvent ivre, mais je n’avais jamais été violent. Fatou est la dernière personne à laquelle je voulais faire du mal. Elle ne pouvait pas me faire du mal, c’était quelqu’un de bon, elle était complètement honnête», avait-il déclaré à l’instruction. Assise auprès de ses avocats, la maman de Fatou n’a pu retenir ses larmes.

AMADOU LAMINE MBAYE

rewmi.com

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