L’opposition kényane a annoncé mercredi qu’elle rejetait les résultats provisoires de l’élection présidentielle donnant son candidat Raila Odinga nettement devancé par le chef de l’État sortant, Uhuru Kenyatta.
Le chef de file de l’opposition au Kenya, Raila Odinga, a rejeté mercredi 9 août les résultats provisoires de l’élection publiés mardi soir par la commission électorale, qui attribuent au président sortant Uhuru Kenyatta 55 % des suffrages. « Ils sont fictifs, ils sont faux », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, ajoutant que la commission électorale n’avait pas respecté l’obligation de fournir les formulaires de certification des résultats, signés par des observateurs des partis dans chaque bureau de vote.
Après dépouillement de 66% des bulletins @UKenyatta devant à 55%. Opposition commence déjà à contester les résultats. #Kenya
— Bastien Renouil (@bastien_rnl) 9 août 2017
La commission électorale a publié un décompte partiel portant sur près de trois quarts des bureaux de vote, qui crédite d’une avance confortable le président sortant Uhuru Kenyatta, avec 55 % des voix, contre 44 % pour Raila Odinga. L’opposant a rejeté ce décompte, jugeant suspect le maintien du score de son adversaire à un niveau constant à mesure que le dépouillement se poursuivait et a estimé les chiffres contraires aux projections de son propre parti. « Nous avons des projections de nos agents qui montrent que nous sommes loin devant », a-t-il déclaré.
Comme prévu @RailaOdinga réalise un score fleuve à #Kibera. Quasiment que des bulletins pour lui. #Kenya #ElectionsKE pic.twitter.com/x9E67MIjOo
— Bastien Renouil (@bastien_rnl) 8 août 2017
La loi kényane précise que les résultats de chaque bureau doivent être enregistrés sur un formulaire signé par les observateurs de chaque parti, puis publiés en ligne par la commission. La mesure est destinée à éviter les fraudes et à permettre aux partis des contre-vérifications.
Raila Odinga est sorti perdant des deux derniers scrutins dans le pays, des défaites qu’il a attribuées à la fraude électorale. En 2007, Raila Odinga avait contesté le résultat – la victoire de Mwai Kibaki – et appelé à des manifestations. Plus de 1 200 personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements ethniques qui avaient suivi. En 2013, la contestation est restée pacifique, l’opposant choisissant la voie des tribunaux.
Avec Reuters