Médecins sans frontières, seule ONG encore présente à Batangafo, dans le nord-ouest de la Centrafrique, rapporte que huit personnes ont été tuées depuis jeudi dans cette localité, où 28 000 personnes n’ont plus aucune aide humanitaire.
Huit personnes, dont sept civils, ont été tuées depuis jeudi à Batangafo, dans le nord-ouest de la Centrafrique, selon un bilan provisoire établi lundi 11 septembre par Médecins sans frontières (MSF), seule ONG encore présente dans cette localité où près de 30 000 personnes sont privées d’aide humanitaire.
« Des civils venant chercher refuge à l’hôpital se sont fait tirer dessus, parmi eux une adolescente de 15 ans, morte sur le coup » jeudi, tout comme un enfant de deux ans et deux autres personnes, indique MSF dans un communiqué, ajoutant que trois victimes étaient mortes de leurs blessures ce week-end.
L’attaque, perpétrée par des hommes armés non identifiés, fait suite au meurtre jeudi d’un journalier travaillant pour une ONG, explique MSF qui condamne « ces attaques à l’encontre des populations civiles et des travailleurs humanitaires ».
« Les gens n’ont plus rien »
À Batangafo, plus de 28 000 personnes sont désormais privées d’aide humanitaire après le retrait des ONG présentes sur place, s’inquiète le Comité de coordination des ONG internationales en Centrafrique (CCO). Seule MSF dit assurer encore « les urgences vitales ». « L’assistance de base – eau, hygiène, assainissement –, c’est fini (…) les gens n’ont plus rien », avait confié samedi à l’AFP un humanitaire sous couvert d’anonymat.
Le CCO, qui regroupe 52 ONG, dénonce « l’extrême violence de cette énième attaque, notamment l’utilisation de lance-roquettes et d’autres armes automatiques à l’intérieur d’une base humanitaire ». « Ce retrait démontre, encore une fois, un rétrécissement de l’accès humanitaire dans tout le pays », ajoute le communiqué.
Batangafo est en proie à un regain de violences depuis fin juillet, lorsque de violents combats entre des hommes non identifiés ont fait 24 morts et fait fuir des réfugiés.
La Centrafrique peine à sortir du conflit commencé avec le renversement en 2013 du président François Bozizé par l’ex-rébellion de la Séléka, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka, et ce, malgré l’intervention de la France (2013-2016) et de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca, quelque 12 500 hommes).
Avec AFP