Lors d’une réunion à Montréal entre ministres de l’Environnement sur la mise en œuvre de l’accord de Paris, les Américains ont semblé assouplir leur position avant de se rétracter, puis de laisser à nouveau planer le doute sur leurs intentions.
Les ministres de l’Environnement d’une trentaine de pays ont avancé résolument samedi 16 septembre, à Montréal, vers la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Seule ombre au tableau, la position des Américains qui ont soudainement fait volte-face après avoir semblé assouplir leur position.
Miguel Arias Cañete, commissaire européen à l’Action pour le climat, a ainsi rapporté les propos du représentant américain qui avait assuré que les États-Unis « ne renégocieraient pas l’accord de Paris, mais qu’ils allaient passer en revue les termes sur lesquels ils sont engagés par cet accord ».
« Personne ne remet en cause l’accord de Paris et même les États-Unis ont réaffirmé que cet accord était irréversible et qu’en conséquence, ils ne vont pas le renégocier », a également confirmé Nicolas Hulot, le ministre français de la Transition écologique.
Mais depuis Washington samedi soir, la présidence américaine se rétractait. « Il n’y a eu aucun changement dans la position des États-Unis à l’égard de l’accord de Paris », a répliqué la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Huckabee Sanders. « Comme le président l’a clairement dit à plusieurs reprises, les États-Unis se retirent, à moins que nous puissions le réintégrer avec des termes plus favorables à notre pays », a-t-elle ajouté. Donald Trump avait annoncé en juin son intention de se retirer de l’accord de Paris, entériné fin 2015 à Paris par près de 200 pays dans le monde .
Nouveau rendez-vous des négociateurs en novembre
Dimanche, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson a à nouveau semé le doute sur la chaîne de télévision CBS. « Le président a déclaré qu’il était ouvert à la recherche de conditions permettant que nous restions engagés aux côtés des autres sur ce que nous considérons tous comme un problème à résoudre », a-t-il affirmé, laissant entendre que les États-Unis resteraient signataires.
Avec ou sans les Américains, le temps presse et la mise en place des dispositions de l’accord de Paris de réduction des émissions doit être amplifiée tout en gardant l’objectif de limiter, dans l’idéal, la hausse de la température moyenne de la planète à +1,5 degré Celsius en 2050 par rapport à son niveau de l’ère pré-industrielle.
Les négociateurs vont se retrouver en novembre à Bonn, en Allemagne, un rendez-vous qui va être « une bonne opportunité pour réaffirmer la vision collective affichée à Paris (en 2015) car il est important de raviver la vision et la passion que nous avions alors manifestées », a indiqué Nazhat Shameem Khan, négociatrice pour le climat pour Fidji et qui présidera cette COP 23.
Avec AFP et Reuters