De nombreux chefs d’État et de gouvernement pensent que Donald Trump est fou. Et le président américain semble bien décidé à en jouer comme d’un atout, rapporte le site américain Axios.
Pas un jour ne se passe sans que Donald Trump ne fasse une sortie assassine, sur son compte Twitter ou lors de ses allocutions publiques. Contre la Corée du Nord (dirigée par « Rocket Man ») qu’il veut « détruire », les sportifs américains qui s’agenouillent durant l’hymne national, ou encore Facebook, qui serait « contre lui ». On apprend maintenant que le président des États-Unis peut se comporter comme un parrain de la mafia lorsqu’il s’agit de business.
Le site Axios, fondé par des anciens de Politico, rapporte que dans le bluff, Donald Trump peut aller très loin. Au cours d’une réunion dans le bureau ovale en septembre, le président a donné une leçon de l’art de la négociation hérité de son expérience de businessman.
Ce jour-là, le représentant au Commerce Robert Lighthizer ainsi que d’autres hauts responsables de l’administration américaine s’entretenaient avec le président à propos de l’accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée du Sud. La question était de savoir si Washington devait ou non se retirer cet accord, ce que Donald Trump a menacé sans jamais aller au bout.
L’art de la négociation selon Donald Trump :
« Vous avez 30 jours, et si vous ne faites pas de concessions alors je me retire », a dit Donald Trump à Robert Lighthizer.
« Ok, donc je vais dire aux Coréens qu’ils ont 30 jours », a répondu le représentant au Commerce.
« Non, non, non », s’est repris le président. « C’est pas comme ça qu’on négocie. Tu ne leur dit pas qu’ils ont 30 jours. Tu leur dit : ‘Ce mec est tellement dingue qu’il pourrait se retirer [de l’accord] à tout moment.' »
« C’est ce que tu dois leur dire : à tout moment », a poursuivi Donald Trump. « Cela dit en passant, je pourrais. Vous devez tous savoir que je pourrais. Ne leur dites pas 30 jours. S’ils prennent 30 jours ils vont faire traîner les choses. »
Le site Axios liste les réactions à l’emporte-pièce de Donald Trump et leurs conséquences. Il estime que « les menaces de Trump ne peuvent produire des résultats qu’à court terme ».
Comme l’a expliqué un haut fonctionnaire au président : « Si vous faites une menace et ne tenez pas parole – comme la ‘ligne rouge’ d’Obama sur la Syrie – votre crédibilité est fichue. ‘Le voilà qui s’y remet’, dira-t-on à chaque nouvelle déclaration. »
Mais Donald Trump en a-t-il quelque chose à faire ?
france24.fr