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Le Ps, un parti pas comme les comme les autres, l’expulsion des cadres ne sera pas aussi simple

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Le Parti socialiste (PS) sénégalais vit les pires moments de son histoire. Scindé en deux entités depuis des mois, le parti n’a pas les ressources nécessaires pour juguler la crise, à asseoir les conditions d’une réunification. Ainsi, une procédure d’exclusion est en cours depuis quelques jours, avec cette rencontre des Secrétaires généraux de coordinations qui ont donné mandat au Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, de procéder à la purge qui ne va pas certainement concerner les seuls responsables cités, mais de nombreux autres socialistes qui partagent leurs convictions. On en est là. Le Ps compte, en décembre, commencer la vente de ses cartes. Les « légitimistes » croient être dans leur droit et agitent l’article 7 de leur règlement intérieur qui interdit aux membres d’appartenir à d’autres mouvements ou formations politiques.

Il semblerait alors que les carottes soient cuites. Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall, Bamba Fall et consorts, risquent de ne plus faire partie de cette formation politique.
Mais le penser, c’est trop vite aller en besogne. Je dirai même que c’est ignorer le Ps, un parti politique structuré, ouvert, discipliné. Mieux, le Ps n’est ni l’AFP, ni le PDS. En clair, Tanor n’a pas les prorogatives d’un Niass ou d’un Wade. Si c’était dans ces deux formations politiques précitées, il y a longtemps que l’exclusion aurait été prononcée. Car, dans ces partis, le leader agit en propriétaires dépositaire du droit divin de décider du destin de sa formation et ses militants. Ils ont « leurs » partis. C’est une forme de possession qui leur donne tous les droits. On a pu surtout le constater lorsque Malick Gackou et ses proches avaient fait défection. Niass a prononcé des mots dignes d’un Chef de clan face à ses inconditionnels. On connait la suite. Dans le même ordre d’idées, au PDS, Wade a fait de son fils un successeur naturel et tous ceux qui étaient contre le projet ont dû débarrasser le planché. La démocratie interne, c’est le cadet de leurs soucis.
Toutefois, le PS ne fonctionne pas de cette manière. Ousmane Tanor Dieng, aussi puissant qu’il soit, ne peut pas dire « mon » parti. Il n’est pas détenteur de la même légitimité que Niass ou Wade qui ont créé leurs partis. Tanor a galéré comme tout le monde. Il a trouvé un parti solide, des responsables, a franchi les échelons selon la main invisible d’Abdou Diouf.
Il développe certes des réflexes autocratiques, chemin faisant, mais sa démarche a des limites. Il sait qu’il doit se conformer aux textes, notamment le règlement intérieur. Il convoque le Secrétariat exécutif national (SEN), les Secrétaires de coordinations pour, aux yeux de l’opinion, se conformer à une certaine légalité lui qui revendique la légitimité.

Le PS n’appartient à personne
Cependant, il oublie, parfois, quelle que soit la solidité de ses arguments, qu’il a, en face, des camarades coriaces et déterminés. Ces derniers savent en effet que le PS n’appartient à personne et sont loin de céder aux manœuvres du camp d’en face. En dehors du juridisme avéré d’Aïssata Tall Sall, ses autres camarades visés sont prêts à discuter cette légitimité à Tanor et à travailler à récupérer le parti. Déjà comme l’ont annoncé les Socialistes de France dans leur communiqué rendu public hier, l’Assemblée générale des Secrétaires de coordination n’existe pas dans le parti. Tout pour dire que les procédures soit loin d’être respectées. On peut se demander pourquoi la Commission de discipline, si elle existe, n’a pas convoqué et entendu les prétendus dissidents ? D’ailleurs, aucun acte ne leur a été notifié allant dans le sens de leur permettre de soumettre leurs observations.
Je ne veux nullement pas dire qu’ils ont raison. Mais juste que le principe du contradictoire, sacré, est obligatoire dans toute procédure de sanction.
En conséquence, si une décision d’exclusion est prononcée, les tribunaux seront saisis pour dénoncer son illégalité tant dans le forme que le fond.
Il appartiendra à la Justice de dire où se trouve la vérité et la procédure peut être longue et le verdict très attendu.
En tout état de cause, les deux PS vont exister et cohabiter tant que Macky Sall sera là. Tanor ne va rien lâcher et les autres non plus.
C’est donc loin d’être la fin de la bataille des verts.

Avec Médiasenegal

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