XALIMANEWS : Entre Me Abdoulaye Wade et Macky Sall, un rapprochement est de plus en plus annoncé. Même si une alliance politique entre les deux hommes est plus qu’improbable, le dialogue national, voulu par le chef de l’Etat, pourrait être l’occasion d’arrondir les angles aux yeux des Sénégalais et de renvoyer l’ascenseur à Macky qui avait prétexté d’un précédent dialogue pour gracier Karim Wade.
«Il y aura dialogue politique avec l’opposition. Tout le monde va venir, tout le monde sera là». Quand El Hadj Hamidou Kassé a lâché ces phrases, nombreux se sont demandé de quelle opposition le conseiller de Macky Sall parle. Un étonnement compréhensible au regard des nombreuses réactions négatives que l’appel du Président Sall a suscitées. En effet, jusque-là, tous les opposants qui se sont exprimés sur la question ont cloué Macky Sall au pilori, s’ils n’ont pas égrené un chapelet de préalables les uns plus caricaturaux que les autres. «Il est hors de question pour nous de dialoguer avec des conditions de chantage… Qu’on libère d’abord Khalifa Sall. Ensuite, nous pourrons nous asseoir et discuter de façon objective, constructive et concrète. Mais, on ne peut pas accepter de discuter dans un contexte de prise d’otage et de chantage», avait martelé Barthélémy Dias. Si le maire de Mermoz Sacré-Cœur croit au dialogue et s’y engage à la condition que le maire de Dakar soit libéré, Cheikh Bamba Dièye, lui, entrevoit un traquenard et refuse de prêter le flanc. «Macky Sall doit arrêter de se payer la tête des Sénégalais. Il avait appelé, il n’y a pas longtemps, au dialogue. Des acteurs de la vie politique et sociale comme moi y avaient répondu. Qu’est-ce qui est sorti de ce dialogue ? Rien du tout. Il a abusé de notre confiance. On a l’impression que lorsque ça chauffe trop, il utilise souvent le dialogue comme un écran de fumée pour endormir le peuple sénégalais», avait observé l’ancien maire de Saint-Louis. Une position partagée par Ousmane Sonko qui indique n’accorder aucun crédit à la parole de Macky Sall. Même son de cloche pour le Président Abdoulaye Wade dont la réaction était des plus attendues. «Après avoir organisé une fraude à grande échelle sans précédent et s’être doté d’une Assemblée sans légitimité, Macky Sall veut tromper l’opinion en couvrant d’une voix tonitruante un soi-disant dialogue national ou une paix sociale. Le Pds continue son combat», a tranché Me Wade.
Pourtant, malgré la véhémence de ces réactions, il ne faut pas croire que le ministre El Hadj Hamidou Kassé, bercé par les vents frais du Palais, s’est mis à raconter des balivernes. Si Macky Sall ne peut se targuer d’un marabout en mesure, avec des gris-gris, de faire changer d’avis ces opposants avec qui il a de sérieux comptes à régler, le leader de l’Apr a plus d’un tour dans son sac. La dernière fois qu’il avait appelé au dialogue, c’était au lendemain du fameux référendum que l’essentiel des acteurs politiques avait dénoncé. Par un tour de passe-passe, Macky avait réussi à mettre autour de la table beaucoup de ses plus audibles pourfendeurs. En anticipant la réunion du Conseil des ministres pour, notamment, se rendre à Touba, Macky Sall est en passe d’abattre une autre de ses cartes. Avec l’intervention supposée ou vraie du Khalife général des mourides, Me Abdoulaye Wade, en ce qui le concerne, pourrait très vite changer de fusil d’épaule. Et, ce ne serait certainement pas la première fois qu’il mette en avant un «Ndiguel» (ordre) pour renoncer à une action ou changer de démarche. Lui qui avait juré de mettre le pays à feu et à sang si jamais son fils était condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), avait mis en avant un «Ndiguel» qui lui interdisait de créer des histoires. C’était la même ritournelle quand, avant les élections législatives, Me Wade a appelé à manifester devant le ministère de l’Intérieur.
Seulement, un vieux routier comme Abdoulaye Wade ne peut pas s’engager dans des retrouvailles avec Macky Sall sans mesurer l’ampleur des dégâts que cela pourrait entraîner. Manifester son alliance avec un Macky Sall de plus en plus impopulaire, c’est perdre le statut de leader de l’opposition que les dernières législatives lui ont conféré et laisser le champ aux véritables opposants au régime. Un risque beaucoup trop important pour être pris. Si Me Wade répond favorablement à l’appel de Macky Sall, c’est pour un «bonjour et au revoir». Même si cela peut suffire à faire des émules et à faire transhumer certains responsables libéraux. Reste maintenant à Macky Sall de multiplier les courbettes pour soigner les apparences de l’acceptation de sa main tendue.
Avec Walfnet
Abdoulaye wade n est pas fou j espere pour comploter derrière Khalifa sall .
Le président wade ne pourra jamais justifier une alliance politique avec le président macky sall et sa gouvernance mafieuse, pour le soutenir en 2019, ni au 1er ni au 2 eme tour.
Il va faire imploser le pds et les comités de soutiens a karim wade.
Beaucoup ne voteront jamais de jamais pour le président macky sall.
Je pense que jamais le président wade n´acceptera d´être un larbin du président et être comptable de ce pillage systématique du pays, de cette corruption exponentielle, de cette justice politisée pour punir les opposants, une impunité pour les milliardaires voleurs amis du président, le tout dans une indignité effroyable..