XALIMANEWS : Le 23 octobre 2010, plusieurs personnes étaient arrêtées, détenues et torturées dans la cour de la gendarmerie d’Hamdallaye dans la banlieue de Conakry, accusées de caillassage du cortège du président de la junte au pouvoir le général Sékouba Konaté. Une plainte avait été déposée dès 2012 et le procès qui devait commencer hier, lundi 13 novembre, a été reporté au 12 février 2018 parce que l’un des accusés majeurs l’ancien gouverneur de Conakry le commandant Sékou Resco Camara est absent du pays.
Au banc des accusés, seul l’ancien chef d’état-major des armées, le général Nouhou Thiam, a répondu présent. Les autres, dont l’ancien gouverneur de Conakry, le commandant Sékou Resco Camara, étaient représentés par leurs avocats.
C’est pourquoi, maître Sidiki Bérété, conseil du commandant Camara, qui serait à Paris pour des soins médicaux, a demandé le report du procès.
Il a été appuyé dans sa démarche par le bâtonnier de l’Ordre des avocats, maître Mohamed Traoré, également avocat de la défense. « Nous pensons qu’à cette date-là toutes les dispositions seront prises pour qu’ils soient là. Nous estimons qu’un renvoi au 12 février permettrait à tout un chacun d’être là, afin que nos débats se passent contradictoirement ».
Des officiers sont poursuivis pour des actes de torture, coups et blessures volontaires pour certains, des propos racistes, régionalistes et ethnocentristes pour d’autres.
«Dans tous les cas nous sommes en matière pénale, il appartiendra à ceux qui poursuivent de rapporter la preuve de toutes ces infractions, qui sont d’une certaine gravité », poursuit maître Traoré.
Maître Martin Pradel, avocat au Barreau de Paris et des parties civiles n’est pas opposé à ce report. « Nous, nous voulons un procès qui permette à chacun de s’exprimer. Nous ne voulons pas un (procès) expéditif. Nous, ce que nous voulons, c’est un procès dans lequel les accusés comparaissent et répondent des accusations qui sont portées contre eux. Si ce renvoi permet que monsieur Sékou Resco Camara, ancien gouverneur de Conakry, comparaisse pour les tortures qui ont été commises sur les parties civiles, alors c’est une bonne chose ».
Les ONG de défense des droits de l’Homme, partie civile dans ce dossier, souhaitent vivement la tenue de ce procès, afin que les coupables et leurs complices soient châtiés.
Rfi