La police française a interpellé, à Paris, un officiel sénégalais visé par un mandat d’arrêt international émis par un juge français dans l’enquête sur le naufrage du Joola, qui avait fait près de 1.900 morts en 2002, a-t-on appris vendredi de sources gouvernementale et judiciaire à Dakar.
M. Gomis Diédhiou, en service au ministère sénégalais de l’Economie maritime, « a été interpellé, le week-end dernier, celui du 16 au 17 octobre, à Paris, à l’aéroport Charles de Gaulle, dans le cadre du dossier du Joola », a indiqué à l’Afp une source proche du gouvernement sénégalais. La date exacte de l’interpellation de M. Diédhiou, « qui partait pour une mission en Allemagne », n’a pas été précisée. La police française « lui a retiré son passeport de service. Il est libre de circuler à Paris, mais il lui est interdit de quitter le territoire français », a indiqué la même source. Gomis Diédhiou « a été remis en liberté et est sous contrôle judiciaire. Il est prié de rester sur le sol français. Le Sénégal s’occupe de sa défense », a confirmé une source judiciaire sénégalaise.
M. Diédhiou était chef du Bureau de la sécurité maritime lors du naufrage du Joola. Il fait partie des sept responsables civils et militaires sénégalais encore visés par des mandats d’arrêt internationaux émis par le juge français Jean-Wilfrid Noël, remplacé ensuite par un autre juge dans ce dossier. En France, une procédure judiciaire reste ouverte, 22 victimes étant françaises. Dès 2003, la Justice sénégalaise a classé le dossier, faisant valoir que le commandant du navire, seul maître à bord et principal responsable du drame, avait péri dans l’accident.
Le Joola a chaviré au large de la Gambie, le 26 septembre 2002, alors qu’il reliait Ziguinchor (sud du Sénégal) à Dakar. La catastrophe a fait 1.863 morts et disparus, selon le bilan officiel, plus de 2.000 selon les associations de familles de victimes, soit plus que le naufrage du Titanic (1.500 morts). Seules 64 personnes avaient survécu.
AFP