XALIMANEWS : Ousmane Sonko revient à la charge, photos à l’appui, pour dénoncer «l’empressement » du gouvernement «à inaugurer l’AIBD alors que la zone fret n’est pas opérationnelle». Non content de la réponse que lui avait fournie Maïmouna Ndoye Seck lors de son passage à l’Assemblée nationale pour le vote du budget du ministère du Transport aérien, le parlementaire, par ailleurs leader du parti Pastef, a publié «ses preuves» sur sa page Facebook pour appuyer ses accusations.
« J’ai interpellé madame Maïmouna Ndoye Seck, ministre du transport aérien sur les conséquences désastreuses de leur empressement à inaugurer l’AIBD alors que la zone fret n’est pas opérationnelle. En effet, celle-ci est en début de construction et ne pourrait être livrée qu’en mars dans le meilleur des cas. Cette situation est dramatique pour le pays et les opérateurs, si l’on sait que les exportations des produits halieutiques et horticoles représentent 270 milliards sur 2017 et contribuent pour beaucoup dans l’amélioration de la balance commerciale.
Sa réponse a été de minimiser en affirmant qu’il n’y a aucun problème sur le fret, ce qui est inexact », a-t-il écrit.
Voici la situation réelle:– À ce jour, La société de handling 2as a informé toute les compagnies qu’elle ne sera pas opérationnelle avant lundi ou mardi d’où la suspension du chargement du fret de ces dernières.
– La simulation de chargement tentée aujourd’hui sous la supervision ministère sur le site a été un échec. Le camion palette est tombé en panne et impossible de retirer les palettes dessus.
– toute l’activité fret est aujourd’hui installée dans des tentes provisoires sans le minimum de commodités (voir photo).
– parce qu’on a voulu liquider SHS au profit du turc 2as en lui imposant d’accepter seulement 33% de parts dans la société nouvelle (ce qu’elle a refusé), 2as se retrouve seule alors qu’elle n’est pas équipée.
– ils annoncent finalement que le 2ème camion palette arrivera par bateau à Dakar début février.
– la distance entre la zone fret et la piste de chargement étant de 4 km, il faut des camions frigorifiques pour le transport du produit frais ou congelé. À ce jour il n’y a qu’un seul camion.
– même s’ils parvenaient à réussir un bricolage provisoire, le fret va tourner au ralenti pendant quelques mois, ce qui coûtera énormément à l’économie nationale et aux entreprises. Présentement, des centaines de tonnes de produits sont en souffrance, des milliers de journaliers sont en chômage technique sans parler des impacts sur les pêcheurs et les horticulteurs.
Après l’inauguration des échangeurs inachevés, celle d’un aéroport incomplet, sauf qu’ici, les conséquences sont graves.
Sur le plan du coût enfin, interrogée, madame le ministre a annoncé un coût définitif de 424 milliards englobant le contrat et ses six avenants.
Ousmane Sonko
Avec dakarmatin