L’écrivain Aminata Sow Fall a procédé samedi au lancement du Centre international d’études, de recherches et de réactivation sur la littérature, les arts et la culture (Cirlac) à Sanar Peulh, à Saint-Louis.A l’occasion, le monde de la littérature et de la culture a été témoin de riches échanges.
Saint-Louis a été samedi le point de convergence des férus de littérature. Elle le doit au Centre international d’études, de recherches et de réactivation sur la littérature, les arts et la culture (Cirlac) qui a élu domicile à Sanar Peulh. Il s’agit de la dernière œuvre de l’écrivain Aminata Sow Fall. Et le lancement de cette structure culturelle a donné lieu à des échanges de haute facture.
Le Cirlac est un espace d’expressions et d’échanges culturels. Selon l’écrivain, ‘c’est pour avoir un lieu permanent d’échanges sur les arts et la culture, tout ce qui concerne l’humain au plus profond de lui-même pour découvrir nos ressources, faire des avancées plus profondes dans le champ de notre imaginaire, exprimer nos espérances et aussi notre rêve’ que le Cirlac a été créé.
Différents organes composent ce centre de recherches. Les trente pièces que compte cet espace culturel abriteront des salles de conférence, un centre de documentation, un centre socio-éducatif dans le but d’associer les populations locales rurales aux activités du Cirlac, une maison du théâtre, un bureau, une maison d’accueil pour loger des conférenciers ou servir de réception pour le tourisme culturel.
Implanté près de l’université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb), le Cirlac va créer avec celle-ci un pôle dynamique d’échanges, de recherches et de créativité en même temps qu’il sera un lieu de rencontres internationales sur toutes les questions relatives à l’équilibre humain dans une société en harmonie avec ses valeurs dynamiques, tout en s’ouvrant sur le monde. C’est ainsi que des cours co-dirigés par des professeurs titulaires vont intéresser non seulement les étudiants de l’Ugb, mais aussi ceux de Dakar.
‘C’est au-delà de toutes mes espérances’.
Le Cirlac offre aussi des activités élargies et diversifiées. Des modules sur les réalités géographiques, historiques, culturelles et sociales des groupes ethniques vivant au Sénégal et dans la sous-région, sur l’état actuel de production littéraire ainsi que des exposés sur les différentes formes d’expression artistique y sont dispensés. Et d’autres programmes sont en vue. A ces cours animés par des professeurs, artistes-peintres, artistes comédiens, écrivains, cinéastes ou dramaturges, s’ajouteront des séances d’animation cultuelle pour restituer le sens des fêtes traditionnelles. Ainsi, ‘des kassac (fête et chants de circoncision) seront organisés non seulement pour danser, mais pour dire ce que cela peut apporter à l’être humain. Ce n’est pas quelque chose dépourvu de sens, mais des chants de renforcement de capacité physique, mais aussi morale’, a précisé l’écrivain.
A ses débuts, la résidence Cirlac était un rêve cher à Aminata Sow Fall. Elle en a fait une réalité. ‘C’est vraiment au-delà de toutes mes espérances, a-t-elle avoué. J’étais dans la position de quelqu’un qui avait un idéal, un rêve qui dit qu’on peut faire quelque chose avec ce qu’on est, ce qu’on pense et ce qu’on souhaite : le dépassement de ses limites à travers simplement l’exploration de l’imaginaire’.
COMMENT LA ROMANCIERE A FINANCE SON CENTRE : ‘J’ai vendu de mes biens pour construire le Cirlac’
‘L’histoire du Cirlac commence en 1987, c’est une espèce de révolte intérieure’, a expliqué la romancière qui a financé sur fonds propre le Cirlac. ‘Le premier chèque qui m’a permis de commencer la construction est venu des Nouvelles éditions africaines, c’était une avance de 2 millions sur les ventes de mes œuvres’, a révélé Aminata Sow Fall. Pourtant, reconnaît-elle, un appui financier ne lui aurait pas fait défaut si elle en avait fait la demande. Mais, c’est petit à petit qu’elle a préféré faire son nid. ‘C’était une manière de me tester parce qu’au Sénégal, on croit qu’on ne peut rien faire sans le soutien de l’Etat ou des bailleurs.’
Le Cirlac génère des ressources propres qui lui permettent de s’autofinancer. ‘Avec l’argent qui va sortir des activités, on va consolider et financer toutes nos activités’, a indiqué l’écrivain. Cette structure est le fruit du miracle, d’après sa créatrice. ‘Le chantier a duré neuf ans et j’ai cru au miracle, il n’a jamais arrêté de fonctionner, j’ai même vendu une partie de mes biens’.
FIGURE MAJEURE DE LA LITTERATURE AFRICAINE : Aminata Sow Fall snobée par le Fesman
A quelques semaines du Festival mondial des arts nègres (du 10 au 31 décembre 2010), la plus grande femme de lettres au Sénégal dit être informée de cette rencontre d’envergure internationale au même titre que tout le monde. A la question de savoir quelle est sa vision du Fesman, Aminata Sow Fall a servi comme réponse : ‘Je ne sais pas ce qu’il y a dans le programme et dans les projets, je ne suis pas impliquée dans ce festival. Je ne fais pas partie du comité d’organisation et je n’ai pas encore vu le programme’.
walf.sn
merci ma grande ton nom sera gravé à l’éternité dans les anales, pour service rendu à la nation.