Un accord a été finalement trouvé entre les autorités publiques et les boulangers qui ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève, hier, au terme du Conseil régional de la consommation. Il a été décidé d’introduire sur le marché, en plus des baguettes existantes, un troisième format de 210 g qui sera vendu à 175 francs Cfa.
Les boulangers ont levé leur mot d’ordre de grève de deux jours, suite à un accord trouvé hier, à l’issue du Conseil régional de la consommation, en moins d’une heure de réunion. La rencontre a été convoquée d’urgence pour une concertation entre les autorités publiques et les boulangers afin de trouver une solution heureuse à la crise du pain. Les deux parties sont arrivées à un consensus consistant à mettre sur le marché un troisième format de pain de 210 g qui sera vendu à 175 francs, en plus des deux formats déjà existants. Selon un communiqué de presse du ministère du Commerce, « pour arriver à ce prix, toutes les charges des boulangers (loyer, salaires, impôts, carburant, etc.) ont été prises en compte, dans le cadre du calcul ». Lors du premier Conseil régional sur le prix du pain, deux formats avaient été retenus, notamment les baguettes de 150 et de 100 francs Cfa. Ce troisième format de pain répond au souci des boulangers. Cette décision est aussi perçue comme un moyen offert aux consommateurs d’élargir leur choix. Dès l’entame de la réunion, l’adjoint au gouverneur de Dakar, Daouda Wack Seck, qui présidait la rencontre, a déclaré : « il s’agit de discuter entre responsables pour, dans un consensus, arriver à un accord qui puisse répondre à la satisfaction des uns et des autres ». Il a salué « l’accord », qui est, à son avis, le résultat de « la concertation que souhaitent toujours les autorités ». Le porte-parole de la fédération des boulangers, Auguste d’Erneville, par ailleurs secrétaire chargé des affaires administratives de la fédération, a évoqué le souci des boulangers de mettre sur le marché du pain de qualité. « Nous voulions un format encore supérieur, celui de 240 g, malheureusement, les gens ne nous ont pas suivis, mais nous sommes quand même satisfaits de l’accord qui est de produire un nouveau format de 210 g à 175 francs Cfa », a indiqué M. d’Erneville. Le porte-parole de la fédération des boulangers a aussi manifesté une satisfaction complète après l’accord. « C’est un sentiment de satisfaction complète ; mais il faut dire qu’il y a une évolution sur le poids et sur le prix, mais la barre de l’entente a été créée depuis le mois dernier » consistant à fixer le gramme de pain à 0,833 francs Cfa. « C’est exactement la même chose que nous avons entérinée aujourd’hui. Nous avons voulu un poids supérieur parce que nous voulons proposer de la qualité aux consommateurs », a ajouté Auguste d’Erneville.
Satisfaction des boulangers
Le porte-parole des boulangers a regretté ce qui « s’est passé » en faisant référence à la grève des boulangers, mais « il fallait que l’on pousse un tout petit peu, parce qu’on a voulu nous limiter à un prix de 150 francs Cfa avec un format allongé qui ne nous arrange pas du tout. La qualité n’y était pas. Maintenant, avec le format de 210 g, nous allons pouvoir faire des pains allongés comme on le faisait avant », a ajouté M. d’Erneville. Et dès demain (Ndlr : aujourd’hui), promet-il, les consommateurs pourront retrouver le pain. Le chef du Service régional du commerce, Oumar Ly, a aussi réaffirmé l’option de l’autorité publique, notamment du ministre du Commerce, pour la concertation, justifiant la tenue de ce Conseil régional de la consommation convoqué, selon lui, en procédure d’urgence. Ceci pour permettre aux différents acteurs, à savoir les boulangers, les autorités publiques, les associations consuméristes, etc. de se retrouver autour d’une table. Et c’est avec satisfaction qu’il a aussi accueilli l’accord.
Mesures d’accompagnement
« Le mot d’ordre est levé et ils ont promis de reprendre les activités le plus rapidement possible », s’est réjoui M. Ly. Des mesures d’accompagnement ont été également retenues, ajoute-t-il. Ces mesures tournent autour du respect de la règlementation, notamment le respect du poids du pain, les conditions d’hygiène et le respect du décret 2004 relatif à la bonne organisation du circuit de distribution, ainsi que la publication des différents prix du pain.
De leur côté, les associations consuméristes ont accueilli positivement l’issue de la rencontre. « Nous, nous sommes d’accord parce que c’est le droit fondamental du consommateur qui est le droit au choix qui va être respecté. Chacun sera libre de choisir le poids qui correspond à ses besoins, mais dans tous les cas, le pain de 150 francs Cfa continue toujours d’exister et c’est cela qui permet aux Sénégalais de pouvoir s’en sortir », a déclaré Momar Ndao, président de l’Ascosen.
LESOLEIL.SN
