Malgré ses assurances lors de la réunion de la Fédération nationale des cadres libéraux, Abdou Aziz Diop doit publier un communiqué pour démentir sa supposée audience avec Macky Sall. C’est ce que réclame Lamine Ba, également membre des cadres du parti de Me Abdoulaye Wade.
Qu’est-ce qui a été à la base de la réunion houleuse de la Fédération nationale des cadres libéraux jeudi ?
Je ne partage pas votre avis. Il n’y a eu aucun problème. Les cadres se sont réunis comme d’habitude. Il se trouvait juste qu’il y a un certain nombre de problèmes concernant le fonctionnement de la Fncl qu’il fallait vider. Cela a été l’occasion pour échanger entre cadres, remettre la structure sur les rails et éventuellement engager les combats futurs. Cela a été aussi l’occasion pour lever certaines équivoques. Comme vous le savez, une rumeur sortie de la presse disait que le secrétaire général de la Fncl a été reçu par le Président Macky Sall. Nous avons dit que c’est au concerné, accusé par la presse, de répondre et de mettre à l’aise tout le monde. Il y va de l’intérêt et de la crédibilité de la Fncl.
Qu’est-ce qu’il vous a répondu par rapport à cette rumeur ?
Abdou Aziz Diop nous a dit qu’il n’a pas été reçu par Macky Sall, qu’il n’y a pas eu d’audience. On ne peut que s’en tenir à cela. Mais nous attendons qu’il publie un communiqué pour démentir cette information via la presse.
Apparemment vous n’êtes pas convaincu par ce qu’il a dit…
Ce n’est pas une question de conviction, je veux juste dire que c’est la presse qui l’a accusé. Et par conséquent, il doit répondre par ce canal. L’autre aspect dont nous avons parlé c’est le fonctionnement de la Fncl, une structure du Pds qui doit être un levier pour aider le parti aussi bien dans la réflexion stratégique que dans l’organisation. Nous avons connu des problèmes depuis la perte du pouvoir avec pas mal de départs avec la première fronde de Fada. Et Macky Sall qui, dans son ambition de «réduire l’opposition à sa plus simple expression», n’a cessé de débaucher les cadres du parti. Mais au même moment, nous avons enregistré un certain nombre de cadres qui croient au Pds pour la reconquête du pouvoir.
Mais cette dualité au sommet de la Fncl entre le président Cheikh Seck et le secrétaire général Abdou Aziz Diop ne risque-t-elle pas de saborder vos ambitions de reconquête du pouvoir ?
Je n’ai pas vu cette dualité parce que j’étais à la réunion. J’ai vu des cadres échanger. Certes il peut y avoir des contradictions, des désaccords, mais il n’y a rien de grave. Ce qui est important c’est de remettre en selle notre structure, faire en sorte que toutes les difficultés soient de vieux souvenirs. Le problème de la Fncl, ce n’est ni Cheikh Seck ni Aziz Diop parce que cette structure ne peut pas se résumer à des problèmes de personne. Un cadre, ce n’est pas un titre, mais une posture. Aziz Diop et Cheikh Seck sont d’accord que le bureau n’était pas bon. Il ne faut pas tergiverser en disant que c’est Karim Wade ou Me Abdoulaye Wade. La Fncl doit s’organiser pour la reconquête du pouvoir en 2019.
Une élection, alors que votre candidat est toujours au Qatar. A quand son retour ?
On ne peut pas le dire pour des raisons stratégiques.
En 2018 ?
Il sera là en tout cas. Nous ferons face à Macky Sall et son régime. Tout le monde sait que Karim Wade a été expulsé, forcé à l’exil. C’est à Macky Sall de nous expliquer ce qui se passe. Karim a été exfiltré de la prison à des heures nocturnes avec un passeport établi à Rebeuss. Les historiens ont de quoi remplir leurs pages. C’est à Macky Sall de nous dire ce qui s’est réellement passé. On n’attend pas une réponse d’un porte-parole de l’Apr ou d’une coalition politique.
Le retour de Karim ne dépend donc pas du Pds, mais du Président Macky Sall ?
Nous allons nous battre pour que Karim revienne. Nous avons fait de lui notre candidat de façon libre. Il n’y a pas d’autres candidats. Qu’il ne soit pas là à un an de la Présidentielle, cela ne veut rien dire. Karim peut rester jusqu’à veille de l’élection pour venir et battre Macky Sall. Le plus important, c’est de faire en sorte que l’appareil soit conquérant, attractif et viable.
Vous écartez alors le scénario Idrissa Seck que certains présentent comme le candidat idéal de l’opposition pour battre Macky Sall…
L’opposition est diverse. Idrissa Seck peut être le candidat d’une frange de l’opposition. Je ne commente pas la candidature de Idrissa Seck. Ce qui m’intéresse, c’est Karim qui est notre candidat. On n’a pas d’autres possibilités.
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