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une trentaine de présumés rebelles du Mfdc arrêtés en Gambie: Entre les jugés, les détenus et les disparus

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Ils sont une trentaine d’éléments supposés appartenir à la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) à croupir depuis plusieurs années maintenant dans les geôles gambiennes. En plus des 17 membres « d’Atika * » qui ont été arrêtés récemment et dont le procès est renvoyé sine die, ces « prisonniers » répertoriés par le Haut commissariat aux réfugiés (Hcr) sont répartis entre les jugés, les détenus sans autre forme de procès et les personnes dont on ne connaît pas le sort.

La « guerre » en Casamance ne se résume pas seulement aux braquages par des éléments armés supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) des pauvres usagers des routes de la région. Les villages isolés pillés par des bandes enguenillées. Des malheureux qui sautent sur des mines bêtement enfouies. Elle ne se décline pas uniquement en de bruyants ratissages des forces de sécurité, notamment l’armée nationale dans les frondaisons sans grands résultats, sinon la taille des futaies, accélérant la mort d’une forêt qui peine à retrouver son lustre d’antan et dont la plupart des espèces sont en voie de disparition du fait de l’agression continue de l’homme. Les canons qui tonnent de temps en temps. Les populations désemparées qui s’exilent chez les voisins guinéens de Bissau et gambiens. La « guerre » en Casamance c’est aussi : ceux-là qui sont détenus souvent arbitrairement dans les pays voisins, victimes le plus souvent du délit de faciès. Et dont le sort n’émeut pas grand monde.

Si le procès des dix-sept personnes supposées appartenir au mouvement irrédentiste casamançais devant le tribunal de première instance de Banjul a été reporté à une date ultérieure apprenait-on dimanche dernier, les « interpellés » à Bollock par l’Armée gambienne et placés sous mandat de dépôt depuis, ne sont pas les seuls à être logés dans les hôtels zéro étoile de la capitale gambienne. Elles sont en effet, une trentaine de personnes recensées par le Cicr à être détenues en Gambie depuis quelques années maintenant. Parmi elles, celles qui ont été jugées et qui reçoivent ou ont le droit de recevoir la visite de leurs familles si tant est que celles-ci soient informées et aient les moyens de se rendre en Gambie. Dans ce lot, on liste neuf personnes : Daouda Diatta, Tamsir Badji, Vieux Indrique Diédhiou, Sidaty Diédhiou, Ibrahima Aboudia Coly, Nouha Assambane Diedhiou, Assoumane Diedhiou, Abdou Salam Diémé, Mamadou Tew Sambou. Parmi ces hommes, arrêtés depuis 2006, certains ont passé plus de 2 mois à la police, notamment à la Nia, la police secrète sans autre forme de procès et sans assistance aucune. De sources proches du Mfdc, il se raconte, qu’ils ont fait l’objet de sévices innommables, battus souvent à mort. 16 personnes attendent encore elles, d’être jugées. Elles n’ont pas le droit à des visites de leurs proches. Elles sont quasiment à l’isoloir. On apprend que deux d’entre elles, notamment Alexandre Djiba, l’ancien porte-parole du Mfdc et Amadou Koudjimpa Sagna sont décédés depuis longtemps. De leur belle mort ? Nul ne sait.

Ces deux hommes ne sont pas les seuls à être portés disparus dans les geôles gambiennes. On ne connaît pas le sort de Sidaty Diatta, Sambou Demba, Mohamed Aïty Djiba. Tandis qu’Ismaïla Magne Dièmé ancien lieutenant de Kamougué Diatta avant de l’évincer au front nord du Mfdc arrêté en Gambie le 17 août 2006, Ousmane Lez Sané, Mohamed Aïty Mary, Demba Sambou et Amadou Sania sont déclarés morts. On remarque cependant que la plupart des « interpellés » en Gambie appartiennent au Front nord du Mfdc. Très rares sont les éléments du « clan » de Salif Sadio, le général « contesté » du Mfdc dont on dit qu’il est proche du président gambien, ne sont pas inquiétés. Sauf ceux qui se rebellent contre son autorité ou auraient des velléités de mutinerie. Toujours est-il que les éléments de Sadio déambuleraient, dit-on, allègrement à Banjul sans être inquiétés. Privilège qu’ils ne sont pas les seuls à avoir. A Bissau, les hommes du commandant César Atoute Badiate, bénéficieraient, argue-t-on, des mêmes avantages. Certains y seraient liés avec des narcotrafiquants à qui ils serviraient souvent de gardes rapprochés.

sudonline.sn

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