En Afrique du Sud, la ville du Cap fait face à une grave sécheresse qui pourrait bien priver ses habitants d’eau. La cité touristique se prépare pour son « Day Zero », le « Jour zéro », quand les réserves d’eau seront trop basses (13,5% contre 26% actuellement), et qu’il faudra couper les robinets. Les scientifiques estiment que le « Jour zéro » surviendra à la mi-avril. En attendant la pluie, les habitants du Cap sont contraints de se rationner. Jeudi 1er février, de nouvelles règles sont entrées en vigueur : désormais, la consommation d’eau du robinet est limitée à 50L d’eau par jour et par personne, sinon les habitants risquent une amende élevée. La correspondante de RFI s’est rendue près d’une des rares sources d’eau de montagne de la ville du Cap, où les habitants viennent se fournir gratuitement pour éviter d’ouvrir leur robinet.
La source de Newlands est située au bout d’une petite impasse dans une banlieue huppée de la ville, accrochée aux flancs de la montagne de la Table. Depuis un mois, des centaines de personnes viennent jour et nuit y remplir leur bidon. Arrêté sur le trottoir en pente, Fahid reprend son souffle. Deux gros seaux d’eau sont posés à ses pieds. « Ma voiture est garée plus haut, et j’ai déjà remonté deux fois 25 litres, raconte-t-il. L’eau que je transporte là, je vais m’en servir pour la lessive. Demain je reviens avec d’autres bouteilles spéciales, dans lesquelles je mets l’eau que je bois (…) Pour la douche, c’est environ 2 minutes, tous les deux jours environ. »
Près de la source naturelle, tout le monde s’active, sous l’œil des policiers municipaux. Des hommes en chemise se sont arrêtés en sortant du travail, les mères de famille et leurs enfants côtoient les employées de maison, venues faire le plein d’eau pour leur patron comme Zanele : « Nous n’utilisons plus les robinets à l’intérieur. Seulement cette eau collectée ici à la source. Quand ma madame a fini de se doucher, on récupère l’eau sale dans des bassines, et on s’en sert dehors, pour arroser les plantes. »
Au coin de la rue, Loyiso et ses collègues chargent leur cargaison sur un chariot. « Nous travaillons dans une boulangerie où l’on sert aussi de la nourriture, et pour préparer tout ça, dit-il, il faut beaucoup d’eau. »
Rfi