Depuis la diffusion l’émission «Carte sur table» où il a promis de peser de tout son poids pour réélire Macky, Ali Ngouille Ndiaye est la tête de turc sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, sur facebook, le live de Pétroteam Monde, a été encore très suivi. La quasi-totalité des interventions exigent le départ du ministre de l’Intérieur. Mais partira-il pour autant qu’on saitce qu’il risque une fois qu’il n’est plus au pouvoir ?
Cheikh Sadibou Kébé, le liveur de Pétroteam Monde signait son retour hier par un direct très animé et suivi sur ce qu’il est convenu d’appeler, l’affaire Ali Ngouille Ndiaye.
Aveux circonstanciés du ministre de l’intérieur
Les dires du ministre de l’Intérieur étaient trop graves et ahurissants, pour manquer d’en débattre. Ali Ngouille Ndiaye, ministre de l’Intérieur a osé avouer,- par courage ou inconscience-, qu’il pèsera de tout son poids pour remettre leurs cartes d’électeurs aux pro-Macky, de les faire inscrire sur les listes électorales si ce n’est pas encore fait, bref d’œuvrer ardemment pour faire rempiler Sall en 2019. Et, au 1er tour !
Le souci avec Ali Ngouille Ndiaye, ce que les intervenants du live de l’activiste rasta Cheikh Sadibou Kébé, une tribune où il a d’ailleurs été une fois invité, c’est cette dualité du ministre de l’Intérieur et du militant de l’Apr. Il est clair que c’est le militantisme qui a pris le dessus sur le lourd fardeau de sa haute fonction. Ce qui est déplorable et qui a été décrié au cours du direct de Petroteam. C’est qu’il y a de quoi se demander, d’après les propos du 1er flic du Sénégal, si les militants de l’Apr sont plus légitimes que les autres citoyens pour voter. Parce qu’à aucun moment, il n’a été question du citoyen sénégalais, ce qui est pourtant la posture normale d’un ministre de l’Intérieur puisqu’organisateur des élections. Seulement, il manque à Ali Ngouille une certaine impartialité et gage de confiance entre le pouvoir qu’il incarne et l’opposition pour la bonne tenue d’une élection. Au lieu de cela, le militant qu’il est, conscient que c’est par les urnes que le peuple compte s’emparer du palais qui lui sera ouvert de gré ou de force si une veille acharnée se fait dans le processus électoral, il est sorti de sa réserve en s’étalant de la sorte publiquement à la télévision. Il n’a eu que le mérite d’avoir enlevé son masque et de clamer sa partialité,toute honte bue. Quoique sans lui chercher des excuses, le sabordage du ministre de l’Intérieur s’explique : Ali Ngouille Ndiaye risque sa liberté si jamais Macky Sall perd le pouvoir.
Pourquoi Ali Ngouille s’accroche au pouvoir ?
Nul besoin d’être devin pour prédire l’avenir politique d’Ali Ngouille Ndiaye si Macky venait à être déchu en 2019. Il est lucide et doit certainement avoir en tête son implication dans l’affaire Pétrotim. Après Macky, Ali Ngouille devra forcément répondre du bilan de son maitre, un bilan sans aucun doute désastreux, scandaleux. Le dossier ou plutôt le scandale Pétro-Tim est un motif plus que valable pour qu’il se batte corps etâme pour la réélection Macky. Cheikh Sadibou Kébé, au cours de son live a rappelé qu’il ne croyait pas à la crédibilité de Ali Ngouille, parce que c’est lui l’auteur du rapport de présentation des décrets 2012-596 du 19 juin 2012 et 2012-597 du 19 juin 2012) attribuant des permis de recherches et d’exploitation d’hydrocarbures liquides et gazeux à la société Pétro-Tim Ltd.
Il reste fidèle à logique de l’Apr qui cherche vaille que vaille un deuxième mandat et qui ne peut concevoir de perdre le pouvoir dans des circonstances pareilles : trop de esclandres depuis 2012. Il n’est pas question pour ce lieutenant de laisser Macky de perdre le pouvoir. Ce serait synonyme d’un séjour immédiat en prison vue sa responsabilité dans le scandaleux dossier Pétrotim.
En plus, Ali Ngouille n’intervient que dans le domaine où il est sûr de pouvoir manœuvrer ou manier pour faire gagner son candidat. C’est dans le processus électoral et le comment a été assez détaillé dans ses propos, pour qui sait lire entre les lignes.
Enfin, il faut savoir que l’Apr est déjà en campagne. Ali Ngouille Ndiaye a fait tomber son masque, mais ailleurs d’autres lieutenants du macky sont en pleine campagne à travers des combats de lutte parrainés, des cérémoniesà tendance récompense de militants vénaux (comme à Touba où des voitures aux couleurs de l’Apr sont distribuées), des réalisations d’infrastructures pourtant légitimes inaugurée en grandes pompe…
La passivité du citoyen n’a que trop duré. Tout le monde est conscient qu’il faut faire bouger les choses, d’où le pari de ces activistes de Pétroteam Monde d’acculer le pouvoir et de veiller ainsi au grain.
Pour paraphraser un ami, «le Sénégal est comme une crevette, si tu enlèves la tête tout le reste est bon. Y a que la tête qui est pourrie»
Petroteam