Inutile d’aller au-delà du titre pour placer au zénith un constat, objet d’un avis déjà partagé. La démocratie sénégalaise est aujourd’hui victime des ambitions de ses gérants, ses acteurs qui ont la lourde charge de veiller sur son ancrage et sa pérennité. Ce mal qui se manifeste sous forme de menace sur la stabilité de notre pays résulte d’un large consensus qui a fini de fixer les limites de notre capacité d’éprouver notre génie, le génie sénégalais, pourtant sollicité dans toutes les sphères.
La pléthore des partis politiques et syndicats, œuvre de notre suffisance, est la seule cause de l’infertilité de notre espace de dialogue. Nous en sommes les auteurs ainsi, nous devons nous injecter la maturité qui s’impose pour assumer notre responsabilité, celle-là qui confirme, face à la communauté internationale, la singularité qui caractérise notre peuple. Cette intelligence qui nous permet de dépasser l’actuel contentieux est en nous, pourquoi alors sommes-nous dans l’incapacité de nous écouter pour partager nos réflexions ?
Monsieur le Président de la République même si nous militons pour la rationalisation des candidatures pour toutes les élections, votre solution, non consensuelle, qui enjambe les règles qui fondent la vraie démocratie, s’éloigne des racines du mal que vous voulez déterrer. Oui, le peuple sénégalais, dans sa majorité, est avec vous dans la logique de rationalisation mais, se démarque de votre approche solitaire avec le parrainage qui est devenu source de contentieux et non un plus positif dans l’arsenal de notre démocratie.
Faire voter la loi pour le parrainage par votre majorité ne serait autre que l’épitaphe de votre logique d’action basée sur la catégorisation et l’exclusion, une exclusion qui vous détache de votre peuple. Vous êtes le gardien de la Constitution parce que premier Magistrat de la République et, à votre disposition, toute sa Puissance en tant que Chef Suprême de nos Armées, une Armée Républicaine toujours au service de votre peuple.
S’il est avéré qu’on ne gouverne pas toujours par les sentiments, vous ne devez pas aussi oublier que vous êtes un mandataire du peuple qui vous a délégué sa puissance pour être protégé même si vous devez vous éloigner de ses aspirations. Nous sommes à dix (10) mois de la présidentielle de 2019, délai suffisant pour respecter le calendrier électoral tout en organisant une élection de représentativité qui nous permettrait de résoudre définitivement le contentieux du parrainage.
Avec la preuve de représentativité qui s’impose pour l’existence d’un parti politique et qui devrait être le principal critère de validation d’une candidature indépendante, nous trouverons tous, dans cette solution qui sera évaluée par toutes les parties prenantes, la meilleure issue pour une présidentielle apaisée avec seulement les candidats les plus représentatifs. Monsieur le Président de la République, dans cette proposition se trouve la totale satisfaction de vos préoccupations et de celles de vos adversaires.
Mr Bakar NDIAYE
Chercheur-Inventeur
Expert des systèmes de vote
Spécialiste du vote électronique
Consultant en Organisation et Informatique