GENEVE – Vingt ans après la sortie du premier Rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), l’institution onusienne célèbre l’anniversaire de sa publication en introduisant de nouveaux indices ajustés aux inégalités (constatées en termes de santé, de niveaux de scolarisation et de répartition des revenus, de genre et de pauvreté multidimensionnelle tout en restant fidèle à l’indice de développement humain (IDH). Le Sénégal fait mieux que 25 pays.
Dans le respect de l’esprit novateur qui a animé ses architectes fondateurs, le Rapport du Pnud de cette année 2010 intitulé “La vraie richesse des nations : Les chemins du développement humain ’, introduit une version actualisée du concept qui lui a valu sa réputation, à savoir l’Indice de développement humain (IDH), et présente des indices entièrement nouveaux: – Un IDH ajusté aux inégalités, qui réduit les valeurs de l’IDH national en fonction du degré d’inégalités constatées en termes de santé, de niveaux de scolarisation et de répartition des revenus. Deuxièmement, un Indice d’inégalités de genre qui tient compte de l’importance de la participation des femmes à des postes gouvernementaux et dans la vie active, ainsi que des données concernant l’instruction et l’état de santé, dans le but de refléter les disparités existant entre les hommes et les femmes au sein des nations du monde entier. Et enfin, un Indice de pauvreté multidimensionnelle qui identifie les déprivations se chevauchant au niveau des ménages – entre autres la santé, la scolarisation et les conditions de vie – et qui révèle qu’un tiers de la population dans les 104 pays à l’étude vivent dans des conditions extrêmes de pauvreté multidimensionnelle.
Les pays les plus performants (ceux dont l’augmentation de l’IDH a été la plus forte) incluent des cas de ‘ croissances miraculeuses des revenus ‘ bien connus tels que la Chine, l’Indonésie et la Corée du Sud. Mais ils en comprennent aussi d’autres ? comme le Népal, Oman et la Tunisie ? où le progrès dans les dimensions non monétaires du développement humain a été tout aussi remarquable.
Le Rapport note que l’analyse des tendances sur les 40 dernières années révèle une plus forte progression des pays pauvres. La majorité des pays en développement ont réalisé, au cours des quelques dernières décennies, des progrès spectaculaires et pourtant souvent sous-estimés dans les domaines de la santé, de l’éducation et du niveau de vie. Cependant de nombreux pays d’Afrique subsaharienne et de l’ex-Union Soviétique sont restés à la traîne, victimes de l’impact du Sida, des conflits, du bouleversement économique et d’autres facteurs. En conséquence, l’espérance de vie a chuté dans cette période pour les pays comme la RDC, le Losotho, la Zambie et le Zimbabwe etc.
En 1990, le PNUD publia son premier Rapport sur le développement humain (RDH), avec son Indice de développement humain nouvellement conçu. Le postulat de départ de l’IDH, alors considéré comme radical, était élégamment simple : le développement national ne devait pas être mesuré sur la base du seul revenu national, conformément à l’usage en cours jusqu’alors, mais aussi sur celle de l’espérance de vie et de l’alphabétisation pour lesquelles des données comparables étaient disponibles pour la plupart des pays, a rappelé Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement, en avant-propos du Rapport présenté à la presse.
Le nouvel IDH présentait un certain nombre de points faibles, que les auteurs du Rapport reconnurent sans détour, notamment sa dépendance vis-à-vis de moyennes nationales sans égard pour toute considération distributive et une absence de ‘ mesure quantitative de la liberté humaine ‘. Cependant, il avança avec succès la thèse centrale du Rapport, énoncée succinctement dans sa phrase d’ouverture : ‘ Les personnes sont la vraie richesse d’une nation. ‘
El Hadji Gorgui Wade Ndoye (ContinentPremier.Com)
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