XALIMANEWS : Bassiste et claviste de Youssou Ndour et du Super Étoile de Dakar, Habib Faye a commencé très tôt sa carrière musicale. Dès l’âge de neuf ans, il suit le chemin de ses grands frères (Adama Faye, Vieux Mac Faye, Lamine Faye) en apprenant la guitare avec Vieux Mac Faye. Il s’initie à l’improvisation et au jazz, tout en connaissant par cœur le répertoire des grands groupes de l’époque (le Super Diamono, le Super Étoile). C’est en tant que guitariste qu’il forme le groupe Watosita avec Michael Soumah, célèbre animateur d’une radio de Dakar. Parallèlement, il joue de la basse dans un groupe de variétés, le Thiaf, en compagnie de son frère Moustaf et d’Ibou Cissé (qui sont aujourd’hui ses compagnons du Super Etoile). Il se fait remarquer par les grands musiciens de l’époque, notamment lors du mémorable concert des Touré Kunda au stade Demba Diop de Dakar où il était venu en spectateur, quand il entendit : « Habib Demba Diop de Dakar où il était venu en spectateur, quand il entendit : « Habib Faye est demandé sur scène », le bassiste du Super Diamono étant absent. Lamine Faye (guitariste du Super Diamono de l’époque) et Ismaëla Lô proposent à Habib de le remplacer.
Deux semaines plus tard, « rebelote » au lycée Kennedy. Tout Dakar parle de ce jeune bassiste de 15 ans à peine. Il intègre par la suite la deuxième formation du Super Étoile de Dakar, groupe qui faisait office de « remplaçant » du Super Etoile lors des tournées internationales de ce dernier.
C’est en 1984, qu’Habib intègre le Super Étoile de Dakar au sein duquel il participe, aux côtés de son frère Adama Faye, claviste et guitariste, à l’arrangement des morceaux phares de Youssou Ndour. Adama Faye quitte le groupe, c’est alors que Youssou Ndour lui donne carte blanche pour la conception et l’arrangement des albums du Super Étoile.
Il abandonne les études à 15 jours du baccalauréat, date qui coïncidait à la veille du départ du groupe pour une tournée européenne, pour se consacrer définitivement à la musique.
Habib Faye est aujourd’hui une des clés maîtresses du Super Etoile de Dakar. Impossible d’écouter un album du groupe sans se rendre compte du cachet harmonieux et fluide de ses arrangements.
Habib vient de créer son propre groupe de jazz, Habib Faye Quartet, avec des musiciens européens (Lionel Fortin au piano, Carlos Bagidi aux drums) et sénégalais (Laye Lô à la batterie, Kevin Ass Malick et Ibou Cissé au clavier). Le groupe change de membres selon les disponibilités des uns et des autres Le quartet peut devenir trio ou quintet. C’est une formation indéfinissable, à l’image des Weather Reports et du bassiste Jaco Pastorious, dont Habib est fan et disciple, et qui, selon lui, a révolutionné la basse en la rendant plus libre et en l’assimilant au jazz « hors normes ».
Par ailleurs, Habib et son Quartet ont mis sur le marché une cassette et un CD « Live » en hommage à Jaco. Il se plaint d’un manque d’ouverture des musiciens sénégalais vers d’autres univers musicaux, alors que toutes les musiques doivent avoir leur place sur la scène musicale sénégalaise. Selon Habib Faye, les quelques clubs de Dakar qui programment de temps en temps des groupes de jazz ne suffisent pas : le Thiossane existe, pourquoi pas des clubs exclusivement jazz ou salsa ?
Habib Faye est aussi l’initiateur du « Senevent Jazz Festival » qui a réuni des musiciens de jazz d’origines diverses à Paris pour la première édition, au Central Park de Dakar pour la deuxième édition, au Just 4 U pour la troisième édition. La prochaine édition aura lieu au mois de juillet 2005. Ce festival est coordonné par une agence de promotion et de diffusion de spectacle, le SpectArts, dont il est aussi le promoteur. Il dirige aussi le Coco musique, studio d’enregistrement qui est un label et qui a produit de nombreux artistes, dont feu Ndongo Lô.
Une boulimie du travail, un jeu libre et ouvert, ne vous étonnez pas de voir le nom d’Habib Faye figurer sur la jaquette d’un cédérom hard rock ou raï Il lui arrive de temps à autre de faire des enregistrements pour des artistes en dehors du Sénégal.