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A Patoulane, Sémécouta et Ibel : Le bonheur des habitants est dans l’électricité

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XALIMANEWS : L’accès à l’électricité devient de plus en plus une réalité dans les localités les plus reculées du pays notamment à Patoulane (Koungheul, centre), à Sémécouta et à Ibel (Kédougou, sud-est), grâce au recours à l’énergie solaire dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC).

Leur électrification ouvre ainsi aux habitants de ces villages de nouvelles perspectives mais surtout va renforcer la sécurité

Situé dans le département de Koungheul, Patoulane Wolof présente les caractéristiques d’un village classique d’éleveurs et d’agriculteurs comme on en voit partout au Sénégal, avec ses cases au toit en paille.

Accessible par une piste latéritique à partir de la route nationale, Patoulane Wolof, fondé il y a 95 ans, compte, avec l’autre Patoulane Peulh, 797 âmes. Les habitants sont principalement des agriculteurs et des éleveurs. Le village dispose d’une école arabe, d’une case de santé. Mais ce qui fait la fierté des habitants, c’est la nouvelle centrale hybride (photovoltaïque et thermique) de 15 kilowatt réalisée par le PUDC.

« (….) c’était un vrai défi logistique à relever puisqu’il fallait acheminer le matériel depuis Dakar. C’était un vrai défi logistique pour nous (….) », souligne Mehdi Saïd Mohri, technicien de l’entreprise espagnole Elecnor Atersa qui a réalisé la centrale.

Les travaux de l’ouvrage ont été achevés il y a bientôt 6 mois à la grande satisfaction des habitants. Le domicile du chef de village et la petite mosquée ont été raccordés au réseau électrique et l’imam Lamarana Diallo en est tout « heureux ».

« Nous sommes très heureux de bénéficier de cette centrale. Le jour où la mosquée a été raccordée au réseau, nous avons formulé des prières pour ceux qui ont initié ce projet d’électrification. L’électricité a beaucoup d’avantages. Ici, nous sommes confrontés à un problème d’insécurité. L’obscurité favorise le phénomène de vol de bétail. Maintenant l’éclairage va dissuader ces voleurs », salue l’imam Diallo.

« L’électricité ouvre de nouvelles perspectives. Nous allons pouvoir avoir accès à la télévision. Pendant le ramadan, les gens se déplacent jusqu’à Koumpentoum, distant de 16 Km, pour chercher de la glace, et c’est vendu très cher jusqu’à 500 francs CFA. Désormais, il sera possible de produire cette glace sur place », ajoute l’imam.
L’électrification publique sera lancée dans les jours à venir, assure le directeur national du PUDC, Cheikh Diop en visite sur place. Pour les branchements particuliers, les habitants devront en faire la demande au concessionnaire qui va assurer l’exploitation de la centrale.

De nouvelles perspectives

Cette nouvelle donne ouvre des perspectives et donne déjà des idées à certains habitants comme Abdoulaye Diallo, responsable de la case de santé.

« Ici, les gens connaissent principalement l’agriculture et l’élevage. Avec l’avènement de l’électricité, il est possible de développer de nombreuses activités. Moi, je vois par exemple la possibilité d’acheter un frigo pour vendre de la glace ; faire fonctionner les moulins à mil. Il y a bien des activités que l’on peut développer avec l’électricité », dit le jeune homme.

Mariama Camara aussi se réjouit de l’installation de la centrale qui, selon elle « va contribuer au renforcement de la sécurité dans la localité ». « Avec l’obscurité, les voleurs rodent la nuit et s’emparent de nos biens. On espère que l’éclairage va renforcer la sécurité. Les femmes ont aussi d’autres doléances. Elles aimeraient aussi disposer d’équipement d’allègement des travaux domestiques », avance Mme Camara.

A des centaines de kilomètres de là, les habitants de Samécouta, dans la commune de Bandafassi (Kédougou), savourent également l’accès à l’énergie. Depuis quelques jours, le village, fondé vers 1800, est raccordé à la ligne moyenne tension de Kédougou.

Quarante lampadaires ont installés dans le village en attendant les branchements privés. Et les habitants ont eu l’occasion d’exprimer leur joie, ce jeudi, à la mosquée, après la prière de 17h, devant le directeur national du PUDC, Cheikh Diop, et sa délégation.

Etaient présents des notables, le chef de village, des femmes, les jeunes, le maire de Bandafassi, entre autres.
« Nous étions dans le noir et c’était source d’insécurité. L’éclairage va amener la sécurité dans le village. Nous femmes, pourrons exercer des activités génératrices de revenus. L’électricité est importante pour le développement », se réjouit la présidente du groupement de promotion féminine (GPF), Aminata Camara.

Renforcer la sécurité

Le représentant de la jeunesse a salué l’avènement de l’électricité et plaidé pour la multiplication des lampadaires. Il a rappelé le problème de l’insécurité occasionné par l’extraction de l’or et qui a fait un mort.

Le directeur national du PUDC a dit sa satisfaction de voir un village « aussi vieux » que Samécouta bénéficier de l’électricité en 2018. Il a demandé aux habitants de faire une demande à la SENELEC après la réception des travaux d’électrification pour l’augmentation du nombre de lampadaires.

Concernant le problème de l’eau soulevé par les habitants, Cheikh Diop a pris l’engagement de doter le village d’un forage dans le cadre de la deuxième phase du PUDC qui va démarrer dans les prochains mois.

« Si on parle d’électrification de Samécouta, c’est grâce au PUDC. Notre commune compte déjà 7 villages électrifiés (…) », a salué le maire de Bandafassi, Khalifa Ba.

Dans la région de Kédougou toujours, le village d’Ibel, 1535 habitants, distant de 22 de Km, de la capitale régionale, a été aussi électrifié dans le cadre du même programme.

Pour rejoindre Ibel à partir de Kédougou, il faut emprunter la route de Salémata aujourd’hui en construction. Sur une piste latéritique qui traverse les villages nichés dans la végétation ou pied des collines, on croise les engins de terrassement, des camions citernes, des motos, des tricycles. Après plusieurs montées et descentes, voici Ibel au pied d’une colline sur laquelle se dresse l’ancien village traditionnaliste d’Iwol.
Ce soir Ibel est en « fête » pour célébrer l’éclairage public. Sous un lampadaire, jeunes garçons et filles, dansent chacun à qui mieux mieux au rythme des sonorités nigérianes, à côté de la toute nouvelle centrale solaire de 30 KWC avec un groupe de secours de 50 KVA réalisée par le PUDC. L’infrastructure a coûté 115 millions de francs CFA.

Le lendemain, c’est sous un grand arbre que les habitants exprimeront publiquement leur satisfaction à la délégation du PUDC. Etaient présents le chef de village, l’imam, le représentant des jeunes et la présidente du groupement féminin.

« Nous sommes contents. C’est la première fois dans la vie du village que nous avons cet éclairage. Voilà pourquoi, nous sommes sortis pour danser, c’est une façon d’exprimer notre joie. On recharge les portables chez les quelques habitants qui disposaient de panneaux solaires ou de groupes électrogènes moyennant 100 francs CFA. Tout cela va changer maintenant », se réjouit le jeune Alpha Ba, 25 ans, gardien à la centrale solaire.

« Aujourd’hui, beaucoup de gens me remettent leur portable. Je les recharge gratuitement ici à la centrale. Il sera possible avec l’électricité d’acheter des frigos et de vendre de la glace. Pour avoir de la glace, il fallait prendre sa moto et aller à Kédougou. Maintenant, nous allons pouvoir en fabriquer et vendre. Nous allons pouvoir acheter des téléviseurs pour nous informer », ajoute-t-il.

Foulacoré Diallo est « toute contente » de l’électrification d’Ibel. « Nous sommes contents de disposer de l’électricité. Le soir, le village sera joli quand il est éclairé. En plus, cela va renforcer la sécurité. Je n’ai jamais imaginé qu’un jour, il y aura de l’électricité dans ce village. Aujourd’hui, Dieu merci, c’est chose faite. Et il faut remercier les responsables de ce projet. Ils ont respecté leur engagement », confie cette dame qui dit n’avoir pas en tête son âge.

« Aujourd’hui, il y a l’éclairage public. Après, ceux qui ont les moyens pourront s’abonner », ajoute-t-elle.

Echanges et communication à distance
Pour une gestion efficace et une garantie de la pérennité des centrales construites, le PUDC a opté pour une télégestion avec un automatisme du poste standard. Grace à ce dispositif d’échanges et de communication à distance, la gestion technique centralisée mise en place permet de gérer les centrales à distance, de déceler en temps réel toute anomalie et d’effectuer les réparations requises.

Le système permet également d’enregistrer l’historique de tous les paramètres de la centrale.

Dans le cadre du PUDC, le gouvernement prévoit l’électrification de 420 villages dont 310 par raccordement au réseau MT/BT, 102 par construction de centrales solaires (pour une puissante totale prévue de 2,85 mégawatt) et 8 villages par installation de 460 kits individuels et 78 lampadaires solaires.

L’alimentation électrique de plusieurs infrastructures socio-économiques (infrastructures scolaires et sanitaires, ouvrages hydrauliques…), est également prévue.

Le raccordement au réseau MT/BT est en cours dans 230 villages. Les travaux sont finalisés dans 92 villages et les lignes sont mises en service dans 46 villages, indique le PUDC.

Pour l’électrification par voie solaire, les travaux sont en cours dans 80 villages tandis qu’un nombre de 51 centrales photovoltaïques d’une puissance totale de 1140 kwc, sont déjà finalisées.

Les buts visés sont « amélioration des conditions d’éducation scolaire des enfants dans les foyers grâce à l’éclairage le soir et de la qualité de vie ; la réalisation d’économies monétaires (réduction des dépenses liées à l’énergie) ; la prolongation de certaines activités économiques au-delà des heures d’éclairage naturel, l’accès aux TIC (rechargement téléphones, télévision, internet…) ; l’amélioration du fonctionnement des structures de santé et une meilleure conservation des médicaments ».

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