Les Etats-Unis abordent plusieurs échéances diplomatiques majeures dans les semaines à venir : Corée du Nord, Iran, Jérusalem, sans compter les engagements militaires en Syrie ou en Afghanistan. Donald Trump sera appuyé par deux hommes plus en phase avec ses idées et son style que leurs prédécesseurs, qui jouaient plus souvent les modérateurs. Alors que le nouveau secrétaire d’Etat Mike Pompeo s’est rendu cette semaine au Moyen-Orient, le nouveau conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, s’est exprimé ce dimanche 29 avril 2018 dans les médias.
Dimanche, pour la première fois, John Bolton -chargé entre 2001 à 2005 des questions de désarmement-, a fait le tour des plateaux de télévision dominicaux et a donné quelques pistes sur les stratégies américaines en vogue.
Or, en faisant référence au « modèle libyen de 2003-2004 » comme méthode pouvant être utilisée pour négocier avec la Corée du Nord, le nouveau conseiller à la Sécurité nationale n’a pas envoyé un message très prometteur à Kim Jong-un.
Car Mouammar Kadhafi avait finalement été tué sept ans après l’abandon de son programme de développement de l’arme nucléaire, suite à une révolte populaire qui avait provoqué une intervention étrangère, et notamment américaine.
Le régime de Pyongyang a souvent dit qu’il avait été échaudé par cet épisode. Tout comme les Nord-Coréens pourraient douter des intentions américaines en constatant l’attitude agressive de Donald Trump envers Téhéran.
Les Etats-Unis vont-ils vraiment quitter l’accord de Vienne sur l’Iran ?
Alors qu’un accord sur le nucléaire iranien a été signé en 2015 à Vienne, il pourrait annoncer le 12 mai prochain qu’il s’en retire. Il est vrai que le président n’a jamais caché son hostilité à ce texte négocié par l’administration de Barack Obama.
Mais le signal ne serait pas très positif vis-à-vis de Pyongyang, et M. Bolton s’est montré prudent, assurant que la décision n’était pas encore prise. Reste que Kim Jong-un a sans doute envie d’aller au bout du processus, désormais bien engagé.
Avec très peu de cartes en main, ce faisant, le dirigeant nord-coréen pourrait réussir à légitimer son régime et relancer son économie. Il vient d’émettre plusieurs signes supplémentaires de détente envers son voisin sud-coréen.
Le nouveau conseiller à la Sécurité nationale américaine a donc répété que les Etats-Unis attendaient des gestes de bonne volonté immédiats envers Washington, notamment la libération de trois Américains détenus par Pyongyang.
Rfi