XALIMANEWS : La Banque islamique de développement (BID) s’engage à appuyer le Projet d’appui à la modernisation des « daaras » (PAMOD) à hauteur de 32 milliards de francs CFA, a annoncé Babacar Samb, inspecteur en charge des écoles coraniques (daaras) au ministère de l’Education nationale.
Il intervenait lors d’un atelier de renforcement des capacités des inspecteurs en langue arabe et des « daaras » sur les droits des enfants, qui a pris fin ce week-end à Mbour ’Saly Portudal et dont bénéficiaient 120 acteurs intervenant du secteur des écoles coraniques.
« Nous voulons réglementer le sous-secteur de l’enseignement coranique pour que les apprenants du Coran soient dans de très bonnes conditions », a-t-il dit lors de cette rencontre initiée par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), en partenariat avec l’ONG TOSTAN, Anti Slavery International et l’Inspection nationale des « daaras ».
Pour ce faire, plusieurs stratégies sont en train d’être mise en œuvre à travers le PAMOD, un projet consistant à construire des « daaras » équipés où l’on enseigne le Coran avec des compétences modernes, avec le recrutement de maîtres coraniques fonctionnaires.
« Nous avons déjà des quotas dans les centres de formation pour permettre aux élèves coraniques de suivre une formation comme tous les autres ordres d’enseignement », a souligné l’inspecteur Samb.
Selon lui, ce projet est en train d’être testé dans 100 « daaras », dans lesquels il apporte « des appuis consistants » en termes de cantines scolaires, de prise en charge médicale et d’appui aux responsables des établissements concernés.
Il promeut l’introduction du français et des mathématiques pour donner aux pensionnaires des écoles coraniques la possibilité de poursuivre leurs études au niveau moyen secondaire et éventuellement au niveau de l’enseignement supérieur, a signalé M. Samb.
D’après lui, d’autres stratégies sont également en cours de mise en œuvre pour que les enfants orientés vers l’enseignement coranique puissent se trouver « dans de bonnes conditions ».
Dans ce cadre, l’Etat du Sénégal « fournit beaucoup d’efforts pour améliorer l’environnement physique des daaras pour que les apprentissages se déroulent dans les normes requises », a-t-il affirmé.
« Tout cela concourt à apporter plus de dignité aux pensionnaires des daaras, pour lesquels il faut plus d’actions. Pour l’éradication de la mendicité qui nécessite un changement de paradigme, il faut que les maitres coraniques s’organisent, qu’ils cessent d’évoluer individuellement », a pour sa part déclaré Mouhamed Chérif Diop de l’ONG TOSTAN.
De son point de vue, il faut aussi que les communautés s’organisent, que l’aide ne soit plus une aide individuelle, mais qu’elle soit « plus réfléchie, plus organisée ».
Le secrétaire général de la RADDHO, Sadikh Niasse, a appelé lui l’implication de l’ensemble des acteurs concernés, y compris des populations. Il a salué les efforts de TOSTAN consistant en des « actions concrètes » au niveau communautaire, dans le but de renforcer la sensibilisation des familles et leur implication dans le cadre de la lutte contre la mendicité et l’errance des enfants.