Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, a souhaité samedi « dédramatiser » l’incident diplomatique avec Abidjan qui a rappelé son ambassadeur à Dakar après une rencontre entre le président sénégalais Abdoulaye Wade et l’opposant ivoirien Alassane Ouattara.
« Je veux dédramatiser, en appeler à la sérénité », a déclaré M. Niang lors d’une conférence de presse à Dakar, demandant au gouvernement ivoirien « de reconsidérer sa décision qui n’a pas de fondement ».
Il a qualifié la rencontre entre MM. Wade et Ouattara, jeudi à Dakar, de « non-évènement ». « Le Sénégal ne pense pas qu’un évènement aussi banal » puisse provoquer une rupture des relations diplomatiques avec la Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie sénégalaise a estimé que cette rencontre était celle de « deux frères libéraux » et que M. Ouattara était venu à Dakar « à ses frais » pour entendre « les conseils » du chef de l’Etat sénégalais, son expérience d’ancien opposant « pouvant l’aider ».
Il a noté que des opposants socialistes, Sénégalais et Français, s’étaient rendus à Abidjan pour soutenir le président ivoirien Laurent Gbagbo pendant la campagne de l’élection présidentielle, ce qu’il a trouvé logique puisque ces opposants et M. Gbagbo « sont unis par des liens de famille idélologique ».
« Le président Wade n’a nullement l’intention de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire », a affirmé M. Niang. « Celui qui sera élu (MM. Gbagbo et Ouattara s’affronteront au second tour de la présidentielle le 21 novembre prochain, ndlr), nous allons collaborer avec lui », a-t-il ajouté.
Il a précisé que le Sénégal n’avait pas l’intention de rappeler en consultation son ambassadeur à Abidjan pour répondre à la mesure prise par la Côte d’Ivoire, car ce serait « aller à l’escalade et, au contraire, j’en appelle à la sérénité ».
Madické Niang a noté que le mot « conspiration » utilisé vendredi par le conseiller diplomatique du président Gbagbo, Alcide Djédjé, à propos de la rencontre MM. Wade et Ouattara, était « un mot de trop », mais qu’il ne figurait pas la note officielle remise par Abidjan aux autorités sénégalaises.
afp