spot_img

Egypte: Un enfant de quatre ans devant la justice

Date:

Les réseaux sociaux égyptiens se sont récemment fait l’écho d’une histoire aussi incroyable que vraie : un garçonnet de quatre ans traîné en justice sous l’accusation « d’agression » contre une fillette de trois ans. Une affaire sans précédent dans les annales de la justice égyptienne.
Encore une fois, ce sont les réseaux sociaux égyptiens qui ont révélé l’affaire et ont ainsi coiffé les médias classiques. Les premiers tweets et publications Facebook parlaient d’accusation de harcèlement sexuel. Selon le père de la fillette, le petit garçon, Mohamad, aurait embrassé sa fille, Mirna, sur la joue au jardin d’enfant d’une école de la province de Béheira au nord-ouest du Delta. Une seconde version parlait d’agression, le garçon aurait frappé la fillette. Toujours est-il que le père a porté plainte au poste de police qui a transféré l’affaire au parquet qui a déféré le garçon devant la cour correctionnelle. Cette dernière s’est déclarée incompétente et a « refilé le bébé » à la cour des mineurs. Quand le juge a vu l’âge de l’accusé, il a dit à son père de rentrer chez lui mais a quand même retenu l’affaire pour jugement à la fin du mois de mai 2018.
Les internautes étaient, dans leur majorité, partagés entre incrédulité et consternation d’autant plus que la loi sur l’enfance de 2014 stipule qu’un enfant ne peut pas être traduit en justice avant l’âge de 7 ans. Les qualificatifs qui reviennent le plus souvent sont ceux de « folie » ou de « délire » d’un système judiciaire qui traîne devant les tribunaux un enfant en bas-âge. « Pourquoi le parquet n’a-t-il pas classé l’affaire ? », se demandent des internautes. « Rien d’étonnant dans un pays qui juge des enfants pour mépris des religions ou d’atteinte à la sécurité de l’Etat », répondent d’autres usagers des réseaux sociaux.
La justice égyptienne applique la loi, selon certains
Il y a toutefois des internautes qui défendent le système. Il s’agit de partisans inconditionnels du pouvoir ou d’islamistes. Pour les premiers, la police, le parquet et le tribunal n’ont fait que leur devoir conformément à la loi et que s’il y a quelqu’un à blâmer, c’est le père de la fillette. Côté islamistes, on trouve inadmissible qu’un garçon embrasse une fillette, même sur la joue. Certains s’en prennent même au gouvernement qui permet l’existence de jardins d’enfants mixtes. Un internaute conclut ironiquement que l’affaire de Mohamad et Mirna pourrait un jour inspirer une nouvelle version, à l’égyptienne, de Romeo et Juliette.
Rfi

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Afrique-Soudan : début du réquisitoire à la CPI contre Ali Kushayb, ex-chef des Janjawid

XALIMANEWS-La Cour pénale internationale (CPI) entame aujourd’hui les plaidoiries...

Afrique : L’armée française a débuté son retrait du Tchad avec deux Mirage 2000

XALIMANEWS-comme l'a annoncé l'état-major des armées tchadiennes dans un...

Tchad : le CNT approuve l’élévation de Mahamat Déby à la dignité de maréchal

XALIMANEWS-Au Tchad, le Conseil national de transition (CNT) a...

Moyen Orient-Israël : Benjamin Netanyahu reprend son procès pour corruption et témoigne à la barre

XALIMANEWS-Ce mardi 10 décembre, Benjamin Netanyahu se présente devant...