N’eut été la limite maximale fixée par l’Uemoa via les textes communautaires, la fiscalité sur le Tabac et l’alcool allait être à nouveau augmentée. La révélation est du ministre de l’Economie et des Finances. Abdoulaye Diop faisait face samedi aux députés à l’occasion de la Session ordinaire unique 2010-2011 sur les considérations générales appelant l’examen des recettes, dettes publiques, pouvoirs publics…
Augmenter la fiscalité sur le tabac et l’alcool par les temps qui courent, ce n’est vraiment pas l’envie qui manque au gouvernement. Et n’eussent été les barrières fixées par l’Uemoa via les textes qui la régissent, il y a longtemps que le Sénégal allait procéder à cette augmentation. Répondant, avant-hier, à Mamour Cissé qui a soulevé le problème de l’augmentation de la taxe sur ces deux produits aux fins de renflouer les caisses de l’Etat et si besoin en est, d’appuyer l’aide publique au développement grâce aux retombées issues de ces produits, Abdoulaye Diop a déclaré qu’il veut bien comme tous les ministres de l’Economie et des Finances des pays de l’Uemoa de cette augmentation. D’ailleurs, « n’eut été la limite maximale fixée au niveau de l’Uemoa via les textes communautaires, on l’aurait déjà fait », ajoute-t-il. Seulement, le Sénégal ayant déjà augmenté « au maximum la fiscalité sur ces deux produits », il ne peut malheureusement pas faire grand chose.
Toutefois, l’espoir d’y parvenir, selon lui, n’est pas à écarter. D’autres pistes de réflexions, à l’en croire, sont en train d’être dégagées pour voir comment prendre des « mécanismes », afin d’amener le ministère de la Santé à penser à des espaces non-fumeurs, comme ce qui se fait dans les pays développés. Parce que, selon lui, il est impensable de parler d’une quelconque « interdiction » ; les fumeurs et les autres ont également des droits.
« La dette intérieure est 419,4 milliards F Cfa, celle extérieure de 1789 milliards, 100 millions »
Ce à quoi les Sénégalais ont également droit et qui a occupé une bonne place dans les interventions de Mamour Cissé et d’Imam Mbaye Niang, c’est à combien se chiffre le montant de la dette intérieure comme celle extérieure, et si le Sénégal est à même, à l’heure actuelle, de les honorer ? Sur ces points, le ministre dit que le Sénégal n’a pas de soucis à se faire. Toutes les dettes contractées se sont faites sur la base d’investissements, mais pas pour le fonctionnement. La dette se payant, rassure-t-il, sur une période de 50 ans. Même si les créanciers la réclament d’ici à fin de l’année, en décembre 2010, nous (le Sénégal) pouvons payer les créanciers. « Cette dette, on peut même la payer aujourd’hui. La dette extérieure qu’on devra avoir à payer d’ici à fin décembre de l’année 2010, est de 1789 milliards, 100 millions. Quant à la dette intérieure, elle se chiffre à 419,4 milliards F Cfa ».
Madou MBODJ
lasquotidien.info