Le grand bal diplomatique continue pour préparer l’hypothétique sommet entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un le 12 juin. Après un dîner, mercredi soir, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et le général Kim Yong-chol, bras droit du dirigeant nord-coréen, doivent de nouveau se retrouver ce jeudi 31 mai à New York. Une visite de deux jours destiné à mettre au point un accord entre les deux pays
Kim Yong-chol est à New York pour « finaliser l’ordre du jour du sommet » entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, assure ce matin le quotidien sud-coréen Joongang, qui fait remarquer qu’il s’agit de la première visite aux Etats-Unis depuis 18 ans d’un Nord-Coréen de rang aussi élevé.
Le bras droit de Kim Jong-un doit discuter avec le secrétaire d’Etat Mike Pompeo du point crucial de cet hypothétique sommet : quelles concessions nucléaires le régime est-il prêt à faire, et en échanges de quelles garanties américaines concernant sa survie et sa sécurité ?
Pyongyang souhaite une approche par phases, faites de concessions graduelles et d’allègement des sanctions…. alors que Washington veut un démantèlement d’un seul bloc et le plus rapide possible. Des négociations scrutées à la loupe par une Corée du Sud très inquiète des retombées en cas de non-accord, souligne notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias.
Optimisme prudent de Séoul
« [Ces] différences de position restent significatives », a reconnu hier Cho Myoung-gyo, ministre sud-coréen de la Réunification. Séoul affiche cependant un optimisme prudent, en raison de l’implication de Donald Trump et Kim Jong-un dans les pourparlers. « Les chances de trouver un terrain d’entente sont élevées », a conclu le ministre.
Ce n’est pas la première fois que Kim Yong-chol rencontre avec Mike Pompeo. Le vice-président du Comité central du parti au pouvoir s’est entretenu avec le secrétaire d’Etat américain à deux reprises à Pyongyang. Sous le coup des sanctions américaines, ces dernières ont dû être levées à l’occasion de son voyage. Le programme de sa visite aux Etats-Unis n’a pas encore été détaillé.
La question-clé reste à savoir s’il apporte la garantie que le dirigeant nord-coréen est prêt à s’engager sur la voie de la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule. Les Américains répètent qu’il s’agit de la condition sine qua non à la tenue de la rencontre entre Kim Jong-un et Donald Trump.
Des burgers à Pyongyang
Selon un rapport de la CIA rendu public par la chaine de télévision NBC, la seule concession que Pyongyang serait prête à faire serait d’autoriser l’ouverture d’un restaurant de burgers sous licence américaine dans la capitale nord-coréenne, évidemment insuffisante pour les Américains.
L’activité diplomatique est toujours frénétique depuis le début de la semaine autour de l’organisation du sommet. Outre la rencontre entre Mike Pompeo et Kim Yong-chol, Américains et Nord-Coréens discutent de la question du nucléaire depuis dimanche à Pan Mun Jon, le village-frontière entre les deux Corées.
Une autre délégation américaine est présente à Singapour pour s’occuper des aspects logistiques du sommet avec les Nord-Coréens, rappellenotre correspondante à Washington, Anne Corpet. La date du 12 juin, toujours pas été confirmée, devrait l’être dans la semaine, selon le président américain.
Rfi