Gardien du Sénégal, le vétéran Khadim Ndiaye nous présente ici son parcours cabossé, entre essais en Europe et bagarres de rue. Le portier des « Lions » est également revenu sur le mondial 2018 qui verra la participation du Sénégal.
De remplaçant, vous avez gagné votre place de titulaire. Qu’est ce qui a changé durant cette période ?
J’ai joué à cause des blessures, mais je n’ai remplacé personne. J’ai saisi ma chance et j’ai donné mon addition pour la qualification. Bien sûr, je n’ai pas envie de me contenter de ça, mais en football, tout ce que tu fais appartient au passé. J’ai la chance d’être dans les 23 et je travaille dur pour mériter la confiance du coach pour la Coupe du monde. On ne sait pas ce qui va se passer, je ne suis pas sûr d’être titulaire. En club, on peut me forcer à jouer même blessé, mais en équipe nationale, il y a tellement de concurrence, le sélectionneur peut piocher dans un vivier immense… Il faut rester prudent.
Tu parles du Horoya, un club mythique récemment sacré champion de Guinée pour la 15e fois…
C’est un club de Matam, une des cinq communes de Conakry. Le président Mamadou Antonio Souaré a pris la tête du club en 2012. C’est un homme d’affaires qui est prêt à intercéder pour le bien de son pays et qui n’attend rien en retour. Grâce à sa fortune, il a permis l’arrivée de joueurs de haut niveau, il y a des Sénégalais, des Congolais, des Guinéens, des Burkinabés. Le recrutement est panafricain, un peu comme au TP Mazembe. L’objectif qu’il s’est fixé, quand il a pris l’équipe, c’était d’entrer dans les phases de poules de la Ligue des champions dans les cinq ans. Et cela s’est réalisé.
Comment vivez-vous la rivalité à Conakry, avec ses trois clubs, le Horoya, le Hafia et l’AS Kalloum ?
Quand je suis venu ici, j’ai adhéré avec le peuple, et je commence vraiment à apprécier cette concurrence. Entre l’Horoya et le Hafia, la rivalité est saine. On joue le match, c’est tendu sur le terrain, mais il n’y a pas de problème une fois la rencontre terminée. En revanche, si on joue contre l’AS Kalloum, il n’y a même pas de salutations, pas de collaboration, rien du tout. (Rires.) Ce sont des jaloux. Nous sommes les meilleurs. Mais depuis que je suis arrivé, en 2014, le niveau du championnat augmente. Il y a quelques années, on pouvait enchaîner les 4-0, mais désormais c’est plus difficile. Les matchs, on ne les gagne pas comme ça, attention. Cette saison, c’étaient des 1-0, des 2-1, des matchs au couteau. Des joueurs étrangers arrivent dans les autres équipes pour nous concurrencer et ça tire tout le monde vers le haut.
Tu sembles très attaché à tes couleurs de ce club ?
En fait, c’était dans le sens figuré. (Rires.) Plus sérieusement, je suis très attaché au Horoya et je m’en contente. Ce sont eux qui m’ont relancé à un point mort de ma carrière. Ils m’ont donné le temps de jeu et la confiance qui m’ont permis d’être compétitif.
Tu n’as jamais essayé d’aller en Europe ?
Si, en 2012, j’ai faill…
comme des poulets oui