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Contribution (Par Amadou Tidiane Wone)

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J’ai reçu le texte suivant via WhatsApp et je l’ai partagé tel quel sur ma page Facebook. Le côté positif des réseaux sociaux est la possibilité d’organiser des débats et de susciter des réflexions. Je le partage ici, entre guillemets, et vous fait part de mes commentaires personnels à la suite.
« L’Homme noir doit se réapproprier son identité, son histoire et sa grandeur.
Nous sommes le seul peuple sur cette terre qui a rejeté son histoire, ses rites et traditions pour adorer les coutumes et les traditions des autres peuples.
Nous sommes le seul peuple sur cette terre qui se dit intelligent et se croit important lorsqu’il parle la langue des autres, connaît la science des autres et ignore tout de lui-même.
Nous sommes un peuple en perdition qui ne croit en son génie que lorsqu’il est reconnu par les autres.
Nous sommes ce peuple qui accepte ses conditions de vie misérables en espérant l’arrivée imminente d’un sauveur fabriqué par les autres.
Nous sommes ce peuple qui ne pense plus par lui-même , ne mange plus les fruits de sa terre et dénigre systématiquement sa culture pour singer la culture des autres.
Nous sommes ce peuple qui a honte de lui-même.
Nous sommes un peuple sans mémoire. Qui a oublié que l’Afrique est le berceau de l’humanité et la source des mathématiques.
Nous sommes ce peuple qui se replie sur lui-même de peur d’affronter le monde , un monde dans lequel, sa voix ne compte pas.
Pour défendre nos territoires nous comptons sur les soldats des autres.
Pour soigner nos malades nous utilisons les médicaments fabriqués par les autres.
Pour éduquer nos enfants, les manuels scolaires et les livres sont écrits par les autres. Même notre histoire a été réécrite par les autres.
Pour consommer de l’eau potable, nous avons recours aux compagnies des autres alors que nos terres regorgent de sources d’eau pure.
Pour exploiter nos richesses naturelles, nous ne pouvons pas nous passer des autres.
Pour choisir nos dirigeants , il faut venir s’agenouiller chez les autres.
Le problème ce n’est pas l’autre , le problème c’est nous mêmes.
l’Africain doit se réapproprier sa dignité et son identité pour prendre en main son destin.
Les autres se battent pour eux-mêmes. Lorsqu’ils déclenchent une guerre sur nos terres , souvent c’est pour défendre les intérêts de leurs peuples.
Nous sommes le seul peuple sur cette terre qui ne défend pas ses intérêts. Le seul peuple qu’on insulte sans que cela n’émeut personne.
Nous sommes ce peuple qui, pour préserver les privilèges d’une minorité loyaliste entre en guerre civile avec les armes fournies par les autres.
Personne ne fera notre bien malgré nous.
Au crépuscule de sa vie, Nelson Mandela a déclaré que «ce qui se fait pour nous, sans nous, est fait contre nous».
Méditons et arrêtons de nous lamenter, il faut réagir.
J’ai dit. »
Commentaire du texte:
 
Ce texte circule non signé sur les réseaux sociaux. En attendant une revendication de sa paternité, j’en salue la portée interpellatrice. Il claque comme une gifle. Une gifle énonce et sanctionne toujours un excès: le « gifleur » est excédé. Le giflé est excessif. A première lecture, on peut donc ressentir cette claque comme une autoflagellation misérabiliste. Mais, à y regarder de près, chacune des sentences renvoie à des réalités cruelles de notre sous-développement. Chaque phrase met en lumière le mépris ou la condescendance dont les noirs font l’objet de la part des autres composantes de notre Humanité. De la première à la dernière ligne, il est fait appel à l’urgence de retrouver une estime de soi pour toute la race noire. Il est tout de même singulier que notre race, et notre Continent, soient le réceptacle de toute la misère du Monde en même temps que son coffre-fort ! Réservoir de matières premières et de main d’œuvre gratuite pendant des siècles, l’Afrique et la race noire seraient-elles sous le coup d’un mauvais sort?
Que non!
Alors, à quoi tient notre manque d’initiative et notre incapacité de résistance? Quelle explication peut-on trouver à notre arriération économique et politique ? Les contraintes de l’Histoire sont désormais derrière nous! Tout ce qui nous arrive désormais est de notre faute pleine et entière. La responsabilité de nos élites dirigeantes est la seule engagée. Et c’est cette problématique qu’il nous faut désormais appréhender de « manière haute, lucide et conséquente » avait dit Aimé Césaire.
Que sommes-nous devenus?
Les africains noirs sont en effet devenus méconnaissables à force de mimétismes dévalorisants. Notre jeunesse, formatée à la friperie, déambule, fesses en l’air, croyant singer ce qui se fait de mieux au nord. Les perruques blondes et les peaux décolorées, les faux cils et les lèvres rougies donnent aux jeunes filles des allures d’épouvantail qui suent le synthétique sous le chaud soleil d’Afrique. Cette Afrique, visible aujourd’hui à travers nos artères et à travers nos médias est une insulte. Un point. Un trait.
Et pourtant notre histoire est jalonnée de hauts faits de guerriers qui ont opposé une résistance farouche aux envahisseurs de toutes origines. Que de penseurs! Que de Sagesse! Que de Savoirs…Mais il semble que, de manière méthodique, notre Histoire a été réécrite et émasculée. Les médias ne valorisent que notre décadence et notre acculturation. Il faut également interroger les programmes scolaires en vigueur dans tous nos pays et se demander quel était, au fond, le projet de Jean Dard pour le Sénégal! Toutes les références à nos victoires sont dissolues dans la promotion de la médiocrité et du pédantisme. Les discours de nos dirigeants ronflent de sonorités étrangères. Chaque saison produit des mots-clés qui retentissent dans les séminaires et les conférences. Sans aucune prise sur le réel : détérioration des termes de l’échange disait-on naguère. Ajustements structurels chantait-on après. Les voix de « l’émergence » chantent et dansent désormais…sans passionner ni convaincre. Toujours le même scénario de détournement de nos intelligences et de nos forces créatrices vers des chantiers sans lendemains.
Si l’aide publique au développement servait à quelque chose, nos pays seraient sortis de l’ornière depuis des lustres. Il s’agit plutôt d’une prime à la paresse et d’un financement de l’indolence.
Alors, il serait temps que nous fassions converger nos efforts vers une prise de conscience du fait que notre sous-développement ne relève nullement de la fatalité mais d’un jeu d’intérêts perpétré contre les nôtres. À notre époque dite de la mondialisation, les trames des pièges qui se nouent sont visibles à l’œil nu. Tous les jours les médias du monde entier insultent le Peuple noir et son Continent en raillant les migrants ballotés à travers les flots en quête d’une vie meilleure. Aucune voix autorisée ne s’intéresse aux filières en amont et aux suites en aval de ce trafic d’êtres humains. Il serait temps. Il serait temps surtout de mieux redistribuer la richesse de l’Afrique aux africains. Car le système est fait de sorte que la richesse du Nord se nourrisse de la pauvreté du Sud.
Lorsque l’on touche ces sujets de fond pour ce qui concerne notre Continent, il y a ceux qui ne veulent rien savoir parce qu’ils sont complices et bénéficient des retombées infinitésimales du désordre mondial. Il y’a ceux qui y voient clair mais ont peur de ramer à contre-courant pour… rester en survie. Même misérables. Il y’a ceux à qui l’on cache tout. La majorité . Il y’a enfin ceux qui comprennent et dont la responsabilité est d’organiser la Résistance! Ceux-là devraient se retrouver sur l’essentiel. Surmonter les barrières théoriques artificielles et construire un corpus de valeurs fortes qui fédèrent le plus grand nombre. Car, les forces ennemies elles sont nombreuses, variées et organisées.
Et c’est ainsi que même le « jeu politique » et les ruses « constituantes » qui, partout en Afrique ont installé et animent des simulacres de « démocraties » semblent un piège de plus, hérité du projet colonial, pour continuer à contrôler nos émotions et à nous manipuler. Comme des marionnettes.
Le temps de la lucidité extrême commande que l’on se regarde les yeux dans les yeux pour changer définitivement de perspective et de trajectoire historiques.
Allez, un tabou pour commencer: Ne faudrait-il pas revisiter la Négritude ? Ne devrions nous pas lui redonner sens, force et vitalité dans l’expression des valeurs culturelles et sociales du Monde noir? Dans notre jeunesse nous avions ardemment combattu ce mouvement. Plus parce que l’un de ses initiateurs ( Leopold Sedar SENGHOR ) était un chef d’Etat post-colonial, il est vrai trop francophile, qu’autre chose…le temps de repenser les fondements de ce mouvement culturel me semble venu. En tous cas Il faut redonner au monde noir une âme et au panafricanisme un cœur! Qui a une meilleure proposition? Il faut redonner au monde de la couleur, de la joie et de l’enthousiasme. Et cela le Peuple noir en a à revendre en dépit des difficultés ! Le fond culturel et politique existe qui ne demande qu’à être revivifié pour produire du sens au plan économique et social. Imaginez une jonction des peuples de l’Afrique noire et de toute la diaspora autour de l’idéal de développer ce Continent doté de tout…Cela forcerait le respect!
C’est cela que m’inspire à la fin ce texte qui jaillit comme un cri, à la fois de détresse et de forte espérance !
Amadou Tidiane WONE

4 Commentaires

  1. ça se voit que tu galères dans ton trou. Miskin ! Penses à changer de machine, ton clavier doit vraiment crier au-secours vu le nombre de chiffons que tu ponds tous les jours.

  2. Ce texte ne mérite pas d’éloges. C’est un ramassis de négation de soi au contraire d’estime et confiance en soi. La science est une connaissance exacte et approfondie objective au service de toute l’humanité. La langue est celle d’intégration entre nous et qui nous relie au monde et à la science. Ce qu’il nous faut c’est une réflexion calme, positive, constructive et sereine sans haine ni ressentiment. Analyser le comment les choses sont arrivées à être ce qu’elles sont pour concevoir des solutions appropriées. Savoir avec discernement et réalisme faire la part des choses et par où cheminer. Celui qui ne sait pas d’où il vient, ère et ne saura pas où aller

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