« Deux, ça suffit !», c’est le slogan du programme que va lancer le gouvernement égyptien pour faire face à l’explosion démographique considérée comme le principal frein au développement. Le pays compte aujourd’hui 105 millions d’Egyptiens dont 97 en Egypte et 8 à l’étranger.
Le gouvernement souhaite sensibiliser un million de familles parmi les plus pauvres d’Egypte qui ont encore moins de quatre enfants à s’arrêter là. Les raisons économiques sont l’argument principal utilisée par la centaine d’ONG associées au programme. Il s’agit en fait de combattre le dicton populaire selon lequel « Chaque gosse arrive au monde avec son gagne-pain ».
Un effort louable mais totalement insuffisant estiment les experts. Il faut deux points de croissance du produit national pour un point de croissance démographique. Avec les 5% de croissance économique actuelle, on couvre à peine la croissance démographique. Reste l’énorme retard à combler et qui s’est dramatiquement creusé en de 2012 à 2015.
Le contrôle des naissances affecté par «l’après Moubarak»
Après le soulèvement contre l’ex-président Moubarak il y a eu une période de vide exécutif qui a affecté les programmes de contrôle des naissances. Puis, avec la chasse aux ONG étrangères, l’Agence américaine pour le développement a arrêté l’aide économique qu’elle accordait au programme. Plus de pilules et de préservatifs subventionnés et plus de campagnes publicitaires sur les médias vantant les mérites d’une petite famille.
Pire, durant les 18 mois au pouvoir des Frères musulmans, on a drastiquement réduit les fonds des dispensaires s’occupant de planning familial tandis que des cheikhs dénonçaient « cette conspiration contre les musulmans » et vantaient les mérites de la famille nombreuse. Résultat, on a atteint une croissance de deux et demi pour cent en 2014 alors que l’on était aux alentours de deux pour cent avant 2010.
Il n’y a plus de place dans les écoles primaires où les élèves s’entassent déjà à plus de quarante par classe. Il n’y a pas assez de lits dans les hôpitaux. La crise du logement devient dramatique. Mais le plus explosif est la montée vertigineuse du chômage. Officiellement, on est aujourd’hui aux alentours de 10% de chômeurs, le double selon des calculs indépendants. Et comme le mal touche surtout les plus jeunes, le risque d’explosion sociale augmente proportionnellement avec la démographie. Cela a poussé des députés à réclamer des mesures draconiennes : l’arrêt des subventions et de la gratuité de l’enseignement à partir du 3ème enfant. Une catastrophe dans un pays ou 40% des habitants sont sous le seuil de pauvreté.
Rfi
L’Egypte veut ralentir le taux de croissance de sa population
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Au Sénégal, parler, débattre de natalité galopante est tabou ! Même avec des ressources de vingt milliards de dollars par an issus du pétrole et du gaz, la vis des Sénégalais serait telle quelle est en ce moment si pauvres et moins pauvres ont en moyenne 5 enfants. Qui n’a pas vu un proche, un parent qui n’a même 60.000 FCFA par mois épouser deux voire trois femmes, leur donnant au moins 9 enfants au total en moins de dix ans de vie commune ? Avec l’équivalent des réserves de pétrole de l’Arabie Saoudite et de gaz de l’Algérie ou de l’Egypte, le Sénégal serait tel qu’il est sans une limitation des naissances !