A propos de la «Tabaski politicienne» d’Idrissa Seck : Les Sénégalais ne sont pas des moutons de panurge !

Malheureusement, le maire de Thiès, à la différence de l’essentiel de la classe politique, s’est servi de la fête comme d’un support de communication, pour jeter de grosses pierres dans le jardin de Wade, dont il disait être le « Jardinier de ses rêves ». En réalité, il voue un culte obsessionnel au pouvoir et ne manque aucune occasion de le manifester. Par delà le vice de forme décrié, Idrissa Seck parle de droiture. Que signifie ce mot dans le lexique de celui, à la ligne de conduite courbe, que nos compatriotes représentent comme la tortuosité personnifiée ?

L’ambition dont on n’a pas la compétence est un suicide. C’est ce que doit savoir le maire de Thiès, chez qui la volonté de devenir le quatrième président de la République du Sénégal, est une révélation divine qu’il faut coûte que coûte matérialiser. Comment, peut-on se réclamer de l’Islam et enfreindre les lois sacrées de cette religion ?
En essayant, un tant soi peu, d’imprimer un cachet politicien à la Tabaski. M. Seck se serait contenté, en silence, comme en murmurant, de prier le Seigneur d’être le prochain chef de l’Etat du Sénégal, on aurait compris qu’accéder à cette station suprême est la trame de vie. Mais de là, à prendre prétexte de l’évènement pour manipuler la conscience politique populaire, il y a un Rubicond qu’aucun homme politique de ce pays n’a jamais osé franchir, même à deux jours du second tour de la présidentielle de 2 000 qui coïncidait, en cette année charnière, avec la Tabaski. Mais c’est mal connaître « Mara », qui n’en est pas à son coup d’essai. Déjà le 4 Avril 2006, alors qu’un nombre important de chefs d’Etat avait fait le déplacement au Sénégal pour fêter avec nous la date anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale, Idy ne s’est pas gêné de profiter de la tribune, pour annoncer sa candidature à la présidentielle de 2 007. En définitive, pour cet homme, le Sénégal ne compte pas, c’est être président du Sénégal qui importe. En réalité, M. Seck s’adonne à un jeu d’enfants et prend les Sénégalais pour des demeurés, incapables de recomposer le puzzle de ses manœuvres subtiles.
Qui plus est, l’ancien Premier ministre dit asseoir son attitude sur la vérité et la droiture. Pourtant, répondant à l’Ujtl, le maire de Thiès soutient que les dissensions majeures doivent être posées à l’intérieur du Pds, dont il se réclame encore, après une hibernation dans Rewmi, qui lui a permis d’affronter vainement Me Wade en 2007. A notre sens, les frères de Mamadou Lamine Keïta ne dénoncent pas l’existence de contradictions inéluctables à l’interne, ce qui les dérange, à juste raison, c’est la manière de poser le débat par celui qui a théorisé la constance du Secrétaire général national du parti libéral et la variabilité des autres autour de lui. Au nom de ce principe, « Mara » devrait attendre d’épuiser les voies de recours intra muros, avant de porter l’affaire sur la place du marché, et contre l’assentiment du grand public.
Comme il a dit dans sa conférence de presse pré-carcérale de 2005 : « je n’ai jamais été numéro 2 », Idrissa Seck, dont la devise est : après « lui », c’est « moi », pense que son statut autoproclamé « d’actionnaire majoritaire du Pds » fait de lui un soleil qui ne supporte pas qu’un autre astre brille à ses côtés !

Thierno Ndiaye (stagiaire)