L’Afrique a le triste privilège d’être le continent ayant les routes les plus meurtrières au monde. Un bilan macabre qui n’épargne pas le Sénégal qui enregistre encore un fort taux de mortalité sur la route, même s’il a enregistré une tendance baissière entre 2008 et 2009.
Le nombre d’accidents et de victimes de la route connaît une baisse significative au Sénégal, mais reste encore élevé, a indiqué samedi le ministre des Transports terrestres, des Transports ferroviaires et de l’Aménagement du territoire, Mme Nafi Diouf Ngom. Selon le ministre qui présidait la journée internationale du Souvenir des victimes de la route organisée au Sénégal par Laser International, ‘deux mille soixante-dix accidents ont été enregistrés en 2009 contre deux mille neuf soixante-et-un en 2008, soit une baisse de 43 %. Sur ces cas d’accidents, cent cinquante-cinq tués ont été dénombrés en 2009 contre deux cent soixante dix-sept en 2008, soit une baisse de 44 %’. Un total de quatre cent trente-deux morts rien que durant cette période. Mme Ngom n’a, cependant, pas donné de détails sur les causes de ces drames.
Au plan mondial, la route fait donc près de 1,3 million de morts chaque année, et 13 millions en dix ans, soit la population de bien des pays. Et ce terrible bilan doublera d’ici à 2020 si rien n’est fait, prévient l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Sur ces morts, 90 % se produisent dans le Tiers monde. Et l’Afrique est de loin le continent le plus dangereux avec plus de vingt-quatre morts pour cent mille habitants par an sur les routes, contre dix-huit au Moyen Orient et onze dans les pays industrialisés, la Suède étant le pays qui compte le moins de morts sur la route.
Selon Nafi Diouf Ngom, la gestion de l’insécurité routière doit être une gestion préventive, rigoureuse et soutenue. Et, assure-t-elle, son ‘département en fait une priorité pour que cessent ces vies arrachées prématurément’. Le ministère des Transports terrestres prévoit ainsi d’entamer sa prochaine campagne de sensibilisation aux méfaits de l’insécurité routière à Kaolack, où la mobilité à bord de motos-taxis et de charrettes occupe une place dirimante avec essentiellement des jeunes conducteurs. Selon le ministre, c’est dans cet esprit qu’il convient de concentrer les efforts. Les jeunes demeurent la frange la plus importante parmi les victimes de la route. D’après les statistiques de l’Onu, les accidents de la route constituent en effet la cause de mortalité la plus importante chez les jeunes de 10 à 24 ans. Un rapport intitulé ‘Les jeunes et la sécurité routière’ révèle que près de 400 mille jeunes de moins de 25 ans sont tués chaque année et que les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la première cause de mort chez les 15-19 ans, la deuxième chez les 10-14 ans et les 20-24 ans, la troisième chez les 5-9 ans. Sans compter les millions de blessés et de handicapés à vie.
‘Le président de la République dont une des préoccupations stratégiques est d’éradiquer l’insécurité sur nos routes, attache une importance particulière à cette journée’, rassure Mme Nafi Diouf Ngom avec à la clé différentes initiatives prises jusqu’ici. ‘Au plan international et à titre d’exemple, il y a un an, le Sénégal portait la voix de l’Afrique, lors de la première conférence mondiale des ministres en charge des Transports, consacrée à la sécurité routière et ayant abouti à la désormais célèbre Déclaration de Moscou. Au plan régional et sous-régional, le Sénégal figure dans le peloton de tête des pays porteurs de programmes en vue de baisser le nombre des victimes des accidents de la route. A titre illustratif, en fin 2008 et début 2009, Dakar a abrité un forum sous-régional et un autre régional en partenariat avec le Cedeao, portant sur la sécurité routière. Au plan endogène, la détermination du chef de l’Etat s’est également illustrée par la création, au sein de mon département, d’une Direction de la circulation et de la sécurité routière (Dcsr)’, liste le ministre des Transports terrestres. Selon Mme Nafi Diouf Ngom, cette direction aura, entre autres missions, de promouvoir une stratégie davantage intégrée et orientée vers la coopération régionale et internationale aux fins de faire reculer substantiellement les méfaits de la route.
La représentante de Laser international, Mme Ndèye Awa Sarr, a reçu les encouragements du ministre pour son engagement en faveur de la lutte contre l’insécurité routière devenue un levier de plus en plus significatif dans la bataille partagée et menée en vue d’une instauration pérenne de la sécurité sur nos routes, au Sénégal, à l’échelle de la sous-région, et au niveau du continent.
walf.sn