Au Mali, un commandant du MOC a été assassiné à Tombouctou dimanche soir, le 9 septembre. Le MOC, Mécanisme opérationnel de coordination, a été prévu par l’accord de paix de 2015.
Il rassemble des soldats maliens, des anciens combattants de la Plateforme et la CMA, Coordination des mouvements de l’Azawad. Salim Ould Nbekhi commandait l’unité de la CMA. Il a été tué au volant de sa voiture. C’est la deuxième fois qu’un officier du MOC est la cible d’un attentat. Pour la CMA, c’est le signe que la ville de Tombouctou est de plus en plus infiltrée par les terroristes.
Alors qu’il se trouve chez sa mère souffrante, Salim Ould Mbekhi reçoit un appel vers 21h00. Il écourte sa visite et se rend à un rendez-vous dont il ne reviendra jamais. Le commandant a été abattu dans sa voiture à bout portant. Un guet-apens, selon Mohammed ould Mahmoud, porte-parole de la CMA.
« La ville de Tombouctou et la ville de Gao sont vraiment infiltrées. Ce n’est plus un secret pour qui que ce soit. Ils ont des observateurs dans les villes ; ils ont des indicateurs qui surveillent le mouvement de toutes les personnes. S’attaquant à un commandant de bataillon de la CMA, au niveau du MOC, c’est quand même un signal fort. C’est montrer aux gens qu’ils ne sont pas en sécurité », estime-t-il.
Ce n’est pas la première fois, qu’un membre du MOC est pris pour cible lors d’un attentat. Le schéma est toujours le même, à savoir une attaque isolée, en dehors de l’enceinte militaire du MOC, ce qui suppose, selon la CMA, que les jiadistes sont très bien renseignés. Cependant, pour Koyna Ag Ahmadou, gouverneur de Tombouctou, il ne faut pas aller trop vite en besogne.
« L’infiltration des terroristes, c’est possible mais nous attendons les résultats des enquêtes qui sont en cours par les services techniques concernés pour nous prononcer là-dessus. La situation sécuritaire à Tombouctou est calme », précise-t-il.
A la question de savoir si on peut vraiment parler de calme si des individus peuvent se permettre d’organiser des assassinats sommaires, Koyna Ag Ahmadou ajoute que « toutes les dispositions sont pourtant là mais celui qui veut régler son compte avec un autre trouve toujours le moyen de le faire ».
Mis en place en mai dernier, le MOC de Tombouctou n’a toujours pas démarré les patrouilles conjointes dans la ville.
RFI.fr