Trois personnes ont été tuées et trois autres blessées jeudi lors d’une nouvelle fusillade aux Etats-Unis, dans une zone industrielle de l’Etat du Maryland, commise par une jeune femme qui s’est suicidée et dont les motivations restaient inconnues. « Nous avons trois blessés, trois morts dont deux sont décédés sur place et l’autre à l’hôpital, et l’auteure des coups de feu est aussi décédée à l’hôpital, c’est une femme agissant seule âgée de 26 ans », a dit le shérif Jeffrey Gahler lors d’une conférence de presse.
Les fusillades, qui endeuillent régulièrement l’Amérique, sont très rarement perpétrées par des femmes. Moins de 5% des tireurs sont des femmes selon une étude du FBI qui portait sur 160 évènements de ce type entre 2000 et 2013. La dernière en date remonte au 4 avril, quand une militante de la cause végétalienne avait blessé trois personnes en ouvrant le feu au siège de YouTube à San Bruno (Californie) pour se venger de la fermeture par la plateforme de plusieurs de ses chaînes vidéo.
Elle s’était ensuite suicidée. L’auteure des coups de feu a été identifiée par la police comme étant Snochia Moseley et habitant la région de Baltimore. Elle s’est présentée jeudi matin à l’entrepôt où elle travaillait comme intérimaire pour l’enseigne de produits pharmaceutiques Rite Aid, à Aberdeen, une petite ville à une centaine de kilomètres au nord de Washington.
Pour une raison indéterminée, elle a ouvert le feu avec une arme de poing d’abord à l’extérieur puis à l’intérieur du bâtiment, a raconté le shérif Gahler. Elle a ensuite tenté de se suicider en se tirant une balle dans la tête. Grièvement blessée, elle a été transportée dans un hôpital de la région où elle est décédée. « N’importe où, n’importe quand » L’alerte a été donnée peu après 09H00 (13H00 GMT) après les premiers coups de feu et les forces de police sont rapidement intervenues, appuyées par des employés de l’agence fédérale en charge de réguler les armes et les explosifs.
Une école primaire située dans les environs a été placée en situation de confinement, et la police demandait aux automobilistes d’éviter la zone. Selon le shérif Gahler, la jeune femme a utilisé un pistolet Glock, qu’elle avait acheté légalement, et plusieurs chargeurs. « Pour l’instant, il n’y a pas de mobile », a-t-il dit, rappelant que les fusillades « peuvent arriver n’importe où, n’importe quand ». La police a perquisitionné le domicile de la jeune femme, a-t-il encore précisé.
Colleen Hendrickson, qui vit dans le quartier, attendait le bus quand quelqu’un l’a prévenue qu’il y avait eu une fusillade à proximité. « C’est vraiment très calme d’ordinaire et c’est la (situation) la plus chaotique que j’ai jamais vue » ici a-t-elle confié à une chaîne locale, affiliée à CNN. « Ça fait très peur quand c’est juste ici au pas de votre porte ». Chaque année aux Etats-Unis, plus de 30.000 personnes meurent par armes à feu, dont plus de 10.000 par homicide, selon l’association Everytown for Gun Safety.
Le pays est profondément divisé face à la régulation sur le port d’armes, un droit garanti par le deuxième amendement à la Constitution datant de 1791. Après la fusillade dans un lycée de Parkland en Floride en février 2018, les élèves de cet établissement avaient lancé un vaste mouvement exigeant des réformes, efforts restés vains pour l’instant au niveau législatif. Le 1er octobre 2018 marquera par ailleurs le premier anniversaire de la fusillade la plus meurtrière de l’histoire récente du pays à Las Vegas, dans le Nevada. Cinquante-huit personnes avaient été abattues.
7 sur 7.be