Après Rabat et Accra, Dakar a abrité pendant trois jours, l’atelier sur les migrations africaines. Les montants les plus importants envoyés par les migrants sénégalais viennent des pays africains et non européens ou asiatiques, a-t-on révélé au cours de cette rencontre.
Les conclusions d’une recherche sur le transfert d’argent des migrants ont montré que les sommes envoyées au Sénégal et dans les pays de la sous-région proviennent en majorité du continent africain, alors que beaucoup de nos concitoyens pensent que ces montants viennent de l’Europe », a révélé Papa Demba Fall, président du comité d’organisation de l’atelier sur les migrations africaines, tenu à Dakar du 16 au 19 novembre. Le thème principal de cet atelier organisé par l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) en collaboration avec l’institut international de migration d’Oxford en Grande Bretagne, la Fondation McArthur du Crdi et d’Oxford Martin school est « la contribution de la recherche africaine aux théories des migrations ». Le président Fall insiste en déclarant que l’essentiel des sommes des migrants sénégalais venait jusqu’à une date récente des pays comme la Gambie. « Vous allez dans les pays comme le Zimbabwe, la majeure partie des sommes des migrants viennent de l’Afrique du Sud et non de l’Europe ou de l’Asie », a-t-il ajouté.
Selon Pape Demba Fall, l’objectif de l’atelier de Dakar est de mettre fin au cloisonnement entre le monde scientifique francophone et anglophone sur les questions de migration. « Nous avons essayé de réunir ces chercheurs pour unir nos forces et participer à la compréhension des faits migratoires qui occupent l’actualité ces derniers temps », a expliqué M Fall. Il a ajouté que les recherches sur la migration sont portées sous un angle juridique alors qu’elles devaient être axées dans les domaines sociaux. « Nous essayons d’apporter notre pierre à la recherche, surtout dans le domaine social », a-t-il dit.
L’administrateur principal de programmes au Centre de recherches pour le développement international (Crdi), Ramata Thioune, a indiqué que les relations complexes entre la migration, le développement et le changement social ne sont pas encore comprises par les chercheurs et les autorités africaines. Pour faire comprendre ces phénomènes, elle propose que l’accent soit mis sur la recherche. Dans un autre registre, Ramata Thioune soutient que la migration est un phénomène historique de l’Afrique subsaharienne. Elle a révélé que la migration interrégionale africaine touche 19,3 millions de personnes soit 1,9% de la population. Selon les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), 49% des migrants sont des femmes. Suffisant pour que Ramata Thioune plaide pour la protection sociale des migrants, notamment les femmes et les enfants qui voyagent dans des conditions difficiles en recherchant du travail pour améliorer leur vie.
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