Les enjeux stratégiques auxquels notre peuple est confronté avec la Présidentielle du 24 février 2019, sont de deux ordres principaux : renforcer la tendance forte au retour de l’Etat depuis l’avènement du Président Macky Sall au pouvoir en 2012, et renforcer l’évolution de l’Etat de notre République démocratique et laïque, vers une République plus citoyenne d’Etat de Droit.
1) Le retour de l’Etat dans l’agenda des peuples.
Avec le triomphe du Capitalisme libéral à l’époque de la mondialisation et de la digitalisation, le confinement de l’Etat dans ses fonctions régaliennes pour laisser au marché le soin de répartir la production et les revenus, était devenu la vision stratégique qui configure le monde.
Mais la crise des « subprimes » de 2007 aux Etats Unis, ayant entraîné, dès 2008, au plan mondial, une grave crise économique, financière et alimentaire, de la dimension de celle de 1929, a rendu nécessaire, pour s’en sortir, le« Retour de l’Etat » pour sauver les banques et éviter la faillite aux grandes Multinationales américaines, et aux grandes Entreprises Européennes et Asiatiques.
Ce sauvetage par l’Etat a été obtenu au prix d’une crise profonde du déficit budgétaire et de la dette souveraine des Etats des grandes puissances occidentales, que les classes moyennes et l’emploi ont payé, aggravant les inégalités sociales et le chômage dans la plus part des grandes puissances occidentales.
C’est cette situation qui a créé les conditions d’émergence de l’Extrême -Droite devant cet échec patent du Capitalisme libéral, sous les régimes alternatifs des Libéraux et des Sociaux – Démocrates d’Europe et d’Amérique.
Ce « Retour de l’Etat » dans le « domaine marchand » dans les pays des grandes puissances occidentales, a donné, au niveau de l’opinion publique, un regain d’intérêt au « Capitalisme d’Etat » en vigueur en Chine, qui a su, non seulement résister à la crise, mais a pu se propulser aux premières loges des grandes puissances économiques et financières du monde, jusqu’à disputer la première place aux Etats Unis.
Les vaines tentatives, sous l’égide des USA, de la France et de la Grande Bretagne, de contrer la Chine au Moyen Orient et en Afrique du Nord, notamment en Irak, en Lybie et en Syrie, ont engendré le « terrorisme islamiste », et le phénomène de « migration massive » vers l’Europe, qui ont accentué l’émergence de l’extrême Droite dans ces pays, et la menace d’implosion de l’Union Européenne que le Brexit vient de matérialiser, et qui est fortement encouragée par les Etats Unis sous Trump.
C’est dans ce contexte de remise en cause de la vision du « Capitalisme libéral », comme un horizon stratégique « indépassable » de développement économique et social du monde, qu’est intervenue au Sénégal, en 2012, la deuxième Alternance démocratique et pacifique de l’ Histoire du Pays, qui a porté le Président Macky Sall au pouvoir, dans le cadre d’une large coalition de forces républicaines et démocratiques, qui ont su transcender les clivages idéologiques « Gauche/Droite », pour mettre fin à la volonté du régime libéral du Président Abdoulaye Wade, de transformer l’ Etat Républicain et Démocratique, qui était en construction au Sénégal, en un « Etat de Despotisme éclairé » ou de « Césarisme Démocratique ».
2) Le « Retour de l’Etat » et les défis de l’emploi-migration-terrorisme, et de la destruction de la Nature.
Le « Retour de l’Etat » pour sortir le « Capitalisme libéral » de sa crise de 2008, s’est effectué dans le cadre d’une nouvelle Révolution Scientifique et Technologique qui, au plan industriel, a enfanté la « Révolution digitale », et « l’Intelligence artificielle », et au plan biotechnologique, le « clonage du vivant ».
La « Révolution digitale « a fait des « Données » personnelles, industrielles ou d’Etat, une « matière première » plus importante que les énergies fossiles, dont le contrôle est devenu décisif dans la compétition vers l’accumulation du Capital au plan mondial.
C’est ainsi que dans les années 2000, le « Capitalisme libéral », à son stade de financiarisation mondialisée, au plan industriel, a produit des « Multinationales du Digital », que sont GOOGLE, APLE, Facebook, et Amazon, appelées les « GAFA », qui sont devenues les entreprises les plus puissantes du monde, qui échappent au contrôle des personnes et des entreprises, mêmes des multinationales des énergies fossiles et de l’Acier, mais aussi au contrôle des Etats, même ceux des Grandes Puissances occidentales, et qui s’enrichissent de spéculations sur les « Données », dont elles imposent aux Etats, la libre circulation, et d’évasion fiscale sous prétexte « d’optimisation fiscale ».
Aujourd’hui, les « Multinationales du Digital » se disputent avec celles des « énergies fossiles » et de l’Acier, le contrôle du pouvoir politique aux Etats Unis, et exportent leurs contradictions dans les relations économiques et diplomatiques de ce pays avec le reste du monde.
Au plan biotechnique, la firme américaine Mosanto règne en maitre absolu au plan mondial sur le « clonage du vivant », en crééant, notamment, des semences destinées à l’Agriculture vivrière et industrielle, mettant en danger la survie des petites et moyennes exploitations agricoles, la santé des populations dans le monde entier, et la biodiversité de la Nature.
Cette nouvelle révolution scientifique et technologique, dans le cadre du règne triomphant du « Capitalisme libéral », a accentué la précarisation du Travail salarié, le chômage et les pertes de pouvoir d’achat des populations, qui sévissaient déjà dans le monde, notamment dans les plus Grandes Puissances Occidentales, depuis l’apparition des « robots » qui se sont substitués au travail de l’homme.
A cet effet, c’est le développement de « Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication », (NTIC), et « l’Ubérisation » dans les transports automobiles, le « Commerce en ligne », qui chassent aujourd’hui l’Homme du Travail physique, ou « Travail concret », et demain, ce sont le « Clonage humain et l’Intelligence artificielle » qui vont le chasser du « Travail de Création Intellectuelle », ou « Travail abstrait ».
Ainsi, le « Capitalisme libéral » à l’époque de sa financiarisation, et de la nouvelle « Révolution scientifique et Technologique », chasse « l’ Homme » du Travail , qui devient « un Travail déshumanisé », ruine les petites et moyennes entreprises et exploitations agricoles dans le monde entier, accentue la destruction de la Nature largement entamée par les énergies fossiles, et « animalise l’homme », réduit au chômage, à la misère, et obligé d’émigrer pour sa survie et sa sécurité !
C’est un tel sort que le « Capitalisme Libéral » a réservé à « l’Humanité », qui a nourri l’émergence de l’extrême Droite dans les Grandes Puissances Occidentales, et le « Terrorisme islamiste » à partir des zones de guerre qu’il a créées au Moyen Orient et en Afrique du Nord, pour le compte des Multinationales des énergies fossiles.
Mais face à ces tendances lourdes du développement du « Capitalisme libéral », des forces se sont dressées, soit, pour atténuer les effets pervers sur la Nature, avec, sous l’égide des Nations Unies, les « Accords de Paris sur le Climat » ou « COP 21 », soit, pour présenter en « Alternative » de développement, le « Capitalisme d’Etat » en vigueur en Chine.
C’est ainsi que, pour restituer à l’Homme toute sa place dans le processus de production, d’échange et dans la création de produits matériels et immatériels dans l’Art et la Culture, le monde est confronté à la nécessité de dépasser le « Capitalisme libéral », non pas par le « Socialisme/Communisme » qui n’est pas encore à l’ordre du jour, mais par le « Capitalisme d’Etat » déjà à l’œuvre en Chine.
La nouvelle « Révolution Scientifique et Technologique » interpelle l’humanité, pour sa préservation, au même titre que pour celle de la Nature, à effectuer ce « dépassement », dans la paix et la stabilité, qui nécessite un large front mondial de tous les hommes et femmes épris de paix et de justice sociale, de tous ceux qui sont soucieux de la préservation deslibertés démocratiques chèrement conquises par les peuples, du respect de leur égale dignité, et de tous ceux qui sont les victimes du « Capitalisme libéral », à son stade de financiarisation mondiale.
A l’heure des NTIC, ce « front » est à la portée de l’Humanité.
3) Le « Retour de l’Etat », et le défi de sa Gouvernance.
Le « Retour de l’Etat » pose de façon plus cruciale la problèmatique de sa gouvernance.
En effet,l ’on a assisté , à la confiscation des « Institutions représentatives « de l’Etat Républicain et démocratique, par une « Caste de Bureaucrates », au service du Grand Capital, qui est à l’œuvre dans les pays du « Capitalisme libéral », allant des Grandes Puissances Occidentales, aux Pays en développement.
C’est cette confiscation de la souveraineté des peuples qui a créé et développé la corruption, la concussion, et les détournements des deniers et autres biens publics, qui ont enfanté le « phénomène d’enrichissement illicite » parmi les Elus et les Grands Commis de l’Etat, dans tous les pays du « Capitalisme libéral ».
C’est dans ce cadre que le suffrage exprimé par les peuples est, soit contourné, soit remis en cause s’il ne cadre pas avec ce qui est attendu par le Grand Capital.
C’est ainsi qu’en 1992, les Danois qui ont voté contre le « Traité de Maastricht », ont été obligés de retourner aux urnes.
En 2001, les Irlandais ont voté contre le « Traité de Nice », mais ils ont été obligés eux aussi, de retourner aux urnes.
En 2005, les Français et les Néerlandais ont voté par référendum, contre le « Traité Constitutionnel Européen » (TCE), qui leur a été finalement imposé sous le nom de « Traité de Lisbonne » à travers leur Parlement.
Enfin en 2008, les Irlandais ont voté contre le « Traité de Lisbonne », mais ont été obligés de revoter.
Ce refus de prise en comptepar ses propres Elus, de la volonté du peuple exprimée par son suffrage,est explicitement traduitpar le Ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble dans la crise Grecque de 2015, en ces termes : « les élections ne doivent pas permettre qu’on change de politique économique » !
La « Démocratie représentative » , sous le « Capitalisme libéral » en crise, est ainsi vidée de sa substance, jusqu’à porter atteinte à la crédibilité même des processus électoraux, comme en atteste le « recomptage » des voix lors des récentes élections de « midterm » aux Etats Unis, ou les accusations de « fraude digitale par fakenews interposés » dont les « Démocrates » américains soupçonnent, les « Républicains » d’avoir bénéficié, avec l’aide de la Russie, pour porter leur Candidat, Donald Trump, à la Présidence de ce pays.
Ce n’est pas le peuple américain qui l’aurait élu, mais l’Etat Russe !
Avec une telle vision, le suffrage universel des peuples peut dorénavant être confisqué par un Etat étranger, vidant ainsi tout son contenu historiquement révolutionnaire.
Le pouvoir de l’argent a ainsi pris en otage le système électoral, par lequel le peuple choisit ses représentants, et exprime sa volonté, et qui est au fondement de la « Démocratie représentative », et a réduit les élections en une compétition entre les différents représentants du Capital pour le contrôle de l’Etat.
Le mythe de « neutralité » de l’Etat républicain qui serait au-dessus des contradictions de classes pour incarner le « bien commun », s’effondre ainsi brutalement.
C’est ainsi que le fonctionnement normal même des Institutions de l’Etat, est bloqué par l’âpreté des contradictions inter capitalistes, dès lors que la majorité présidentielle ne correspond pas à la majorité parlementaire, comme le vivent actuellement les Etats Unis, où l’Exécutif est entre les mains des représentants des Multinationales des énergies fossiles et de l’acier, et la « Chambre des Représentants », majoritairement contrôlée par celles qui représentent les intérêts des GAFA.
Donc, les fondements mêmes de la « Démocratie représentative » se sont effondrés, et son essence vidée, dans la lutte inter capitaliste pour sortir le « Capitalisme libéral » de sa profonde crise, en sapant, aux yeux des peuples, toute légitimité aux « Institutions représentatives », qui a fait ainsi le lit à l’émergence de l’extrême Droite dans les pays des Grandes puissances Occidentales, et, même, dans les pays émergents.
C’est ce qu’illustre l’expérience récente en Amérique Latine, et au Brésil notamment, avec l’avènement de l’Extrême Droite à la tête de nombre de ces pays, en battant dans les urnes, les partis de « Gauche ».
Ainsi, c’est le résultat de la reproduction,à l’image des Grandes puissances occidentales, d’une « Caste de Bureaucrates » dans les pays en développement, qui est hors de contrôle des travailleurs et des citoyens, que comporte le « Retour de l’Etat dans le domaine marchand ».
Donc, dans le cadre de la gouvernance du « Retour de l’Etat dans le domaine marchand », pour sortir de cette crise de légitimité des « Institutions représentatives » de la République Démocratique, l’Humanité fait face à une « Nouvelle Révolution Démocratique de type nouveau », pour restituer aux peuples, toute leur souveraineté sur leur destin : c’est la « Révolution Démocratique Citoyenne du XXIème siècle » !
Cette « Révolution » de type nouveau, traduit le besoin profond et pressant, d’un « Contrôle citoyen » sur ses Elus et sur les Grands Commis de l’Etat, et d’un « Contrôle des Travailleurs » dans les Entreprises et Services, sur la production et sa commercialisation, et sur les prestations des services publics et privés.
Ce sont ces « Contrôles » qui vont jeter les bases de la réhabilitation du Travail de l’Homme, et de la protection de la Nature dans le cadre du « Capitalisme d’Etat », qui ouvre la voie à l’évolution de l’Humanité vers le Socialisme et le Communisme.
Cette « Révolution » est actuellement à l’ordre du jour dans tous les pays du monde, qu’ils soient développés, émergents, ou en développement.
C’est pour empêcher son avènement que porte le « Retour de l’Etat dans le domaine marchand », que le Grand Capital mise partout dans le monde, sur l’Extrême Droite, redonnant ainsi au « Capitalisme libéral », sa face hideuse et réactionnaire sur toute la ligne des premières années du règne du Capital financier, à son stade impérialiste de développement.
4) Le « Retour de l’Etat » sous le Président Macky Sall
Le « Retour de l’Etat dans le « domaine marchand » au Sénégal, s’est amorcé au fil des politiques publiques mises en œuvre par le Président Macky Sall durant son premier mandat.
Le premier signal, à cet effet, a été donné dès 2013, dans le cadre de la réforme du Code Général des Impôts, avec la décision d’augmenter l’Impôt sur les Bénéfices des Sociétés de 25% à 30%, tout en baissant celui des salaires.
Et contrairement aux Idées répandues par le FMI et la Banque mondiale, cela n’ a pas affecté l’Investissement Direct Etranger au Sénégal, qui est passé de 237 milliards de Frs CFA en 2011, à 276 milliards en 2012, et à 342 Milliards en 2014 !
Pour la première fois dans notre Histoire, que l’Etat a pris la décision courageuse de répartir par l’impôt, les revenus en faveur du Travail au détriment du Capital, alorsque partout dans les Grandes puissances Occidentales,le « Retour del’Etat » a signifié une répartition des revenus en faveur du Capital au détriment des Classes moyennes !
Ensuite, le gouvernement de Macky Sall a pris la décision « d’administrer les prix » des denrées et services de première nécessité, les retirant ainsi de la « régulation des prix par le marché », qui est le crédo du « Capitalisme libéral ».
En outre, au lieu de casser les pensions de Retraite comme moyen d’ajustement du coût du Travail comme c’est le cas dans les Grandes Puissances Occidentales, notre gouvernement a augmenté, dans un premier temps, les pensions de 40%, puis a institué une « Pension minimale à hauteur de 95% du SMIG », avant de rehausser une nouvelle fois la Pension de 10%.
Et dans le contexte de renchérissement spectaculaire du prix du baril de pétrole, il a décidé de nepas répercuter cette hausse au prix de la pompe, au tarif de l’électricité et du gaz domestique, quitte à augmenter le déficit budgétaire qui était prévu à 3%, pour le porter à 3,5% en 2018!
Et cela, dans le cadre d’une Politique d’endettement vertueuse, que même le FMI et la Banque mondiale reconnaissent en disant en chœur, que le « Sénégal est un pays à faible risque de sur- endettement ».
C’est exactement le contraire qui s’est produit en France sous le « Capitalisme libéral » du Président Macron, qui a engendré une grogne populaire d’envergure, qui augure de la volonté des peuples à ne plus accepter de payer la facture de redressement des comptes publics, notamment le déficit budgétaire et le remboursement de la dette souveraine.
Cette politique budgétaire et sociale du Président Macky Sall, n’ as pas entravé la croissance, qui est passée en moyenne de 3,3% entre 2009 et 2013, à une croissance forte et stable de 6,2%% de 2014 à 2018, accompagnée d’une forte relance de l’Emploi dans le secteur moderne, qui est passé de + 0,7% en 2016, à + 7,9% en 2017, et à + 8,9% dans les 10 premiers mois de 2018.
Ces résultats sont dus à une forte croissance des Investissements, qui sont passés d’une moyenne de 7,6% entre 2014 et 2018, contre 5,4% entre 2000 et 2013, mais aussi, à une croissance significative des exportations, qui sont passées d’une moyenne de 9% contre 7% dans les mêmes périodes.
Tout cela s’est traduite par une plus grande souveraineté économique , avec un « Solde Extérieur » qui est passé de 6,8% du PIB en 2014, à 4,2% en 2016, et un taux de couverture des Importations par les Exportations, qui est passé de 59,4% en 2014, à 66,3% dans la même période.
Ces performances ont aussi, dans le même temps, permis de réduire la fracture sociale et territoriale, comme conséquence du développement inégal qu’engendre le « Capitalisme libéral », même dans les Grandes Puissances Occidentales, où elles sont devenues des thèmes centraux du débat politique.
C’est cette fracture sociale et territoriale qui s’exprime aujourd’hui en France, dans la lutte ces « Gilets jaunes » contre la fiscalité excessive, pour la défense du pouvoir d’achat.
Au Sénégal, c’est avec les « Bourses familiales », le » PUDC », « le PUMA » et la « Couverture Maladie Universelle » (CMU), que ces fracturessont en train d’être réduites, là où deux générations de « Programme de Réduction de la Pauvreté », avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale, sous le régime libéral du Président Wade, ont échoué. .
Le « Retour de l’Etat dans le domaine marchand » au Sénégal, s’est manifesté aussi au niveau de l’appropriation des moyens de production stratégiques pour l’Economie nationale.
C’est ainsi que le gouvernement a nationalisé les entreprises, « Transail et SONACOS », que la privatisation, sous le régime libéral du Président Wade, a enfoncé dans la crise, au lieu de les en sortir, et il mène une lutte ardue contre l’accaparement des terres, notamment, en ne donnant pas suite aux propositions de la « Commission Nationale de Réforme Foncière », visant à privatiser les « Terres du Domaine National », par le biais de l’octroi d’un « Droit de Bail » au Conseil Municipal, qui, à son tour, va accorder des « sous –baux » aux investisseurs.
Mieux, profitant de la fin de l’affermage de la distribution de l’eau urbaine, l’ Etat a remis ce secteur sous contrôle national, en portant sa part, dans la Société nouvelle à créer, à 25% contre 5% dans l’ancienne, celle des employeurs sénégalais à 25%,contre37% dans l’ancienne, celle des travailleurs à 5% comme au paravent, ne laissant au Partenaire stratégique que 45%, là où il détenait 53% des actions.
C’est un signal fort d’un « nouveau Partenariat Public Privé » (PPP) autour d’une alliance majoritaire « Etat, Privé national, et Travailleur », qui est inauguré à la place d’un PPP où la majorité est détenue par le partenaire stratégique étranger, allié au privé national.
En outre, à la place d’un « patriotisme économique » basé sur la « préférence nationale, dans l’accès aux marchés publics du pays, le Président Macky Sall, en « Pan Africaniste » convaincu, a résolument opté pour le » patriotisme communautaire », basé sur la « préférence communautaire » au sein de l’UEMOA, conformément à la Directive 412005, en son article 62 notamment, et au sein de la CEDEAO, à construire.
Pour ce faire, il encourage notre Patronat national à se regrouper d’abord entre eux, puis avec leurs homologues de la sous- région, pour, avec l’appui l’ Etat, faire prévaloir majoritairement » l’intérêt communautaire » dans les PPP, à l’image de ce qui est prévu, au plan local, dans le secteur de l’hydraulique urbaine.
Le Patronat national l’entendu en mettant en place le » Club des investisseurs nationaux« , et en créant , un » Syndicat des Industriels du Sénégal« .
Cette option est plus conforme à notre idéal d’intégration sous-régionale et continentale, et transcende l’étroitesse des » nationalismes nationaux » qui bloquent sa réalisation l
A noter que ce « Retour de l’Etat dans le domaine marchand » ne s’est pas aussi fait aux dépens de ses fonctions régaliennes de défense, de sécurité et de sûreté des populations, notamment dans un contexte sous- régional de menace élevé de terrorisme islamiste.
Mais aussi, au Sénégal, sous le premier mandat du Président Macky Sall, le « Retour de l’Etat dans le domaine marchand » est accompagné de dispositions législatives et réglementaires, pour prévenir et punir les délinquants financiers qui seraient épinglés dans l’exercice de leurs fonctions dans l’Appareil d’Etat.
C’est à cet effet que la CREI a été réactivée pour lutter contre « l’enrichissement illicite » des Grands Commis de l’Etat, l’ OFNAC a été créé contre leur corruption, avec pouvoir de saisine directe du Procureur, la « Déclaration de Patrimoine au- près de l’OFNAC » du Chef de l’Etat, des Présidents des Institutions et des Grands Commis de l’Etat, a été instituée, ainsi que le « Renforcement des compétences » de la Cours des Comptes pour le contrôle de leur gestion, dotée de pouvoir de saisine directe du Procureur, et le « Renforcement des compétences » de l’ Assemblée Nationale qui dispose désormais des compétences pour « l’évaluation des Politiques publiques » que la Constitution de 2016 lui reconnaît.
A ces mesures de transparence dans la gouvernance de l’Etat, a été associéel’amorce d’un « Contrôle citoyen » sur les Elus locaux, avec l’Institution de « Comité Consultatif de Village, ou de Quartier » dans le nouveau « Code des Collectivités Locales » de 2014, en son Article 83, qu’il s’agit de matérialiser.
Cette innovation rejoint ainsi, l’acquis du mouvement syndical sénégalais dans l’implication du Travailleur dans le contrôle du processus de production de l’Entreprise, à travers le « Collège des Délégués du Personnel », et l’article 5 du « Code du Travail de 1997 » qui a été décroché de haute lutte, sous le régime des Socialistes.
Ensuite, pour amorcer la libération du suffrage du peuple du Pouvoir d’argent, il a été institué le « parrainage citoyen » aux candidats à toutes les élections, tout en diminuant la caution pour l’Election présidentielle de 65 millions de Frs CFA, à 30 millions.
C’est toutes ces innovations en direction de la restitution au peuple de sa souveraineté sur son destin, qui ont suscité l’avènement des exigences de la démocratisation de la gestion des carrières des Agents de l’Administration, y compris le droit à l’autogestion de leur carrière que revendiquent les Magistrats , qui exercent le Pouvoir Judiciaire, à l’image du Pouvoir Législatif.
Donc, ces amorces de changement dans la gouvernance de l’Etat, jettent les prémisses de l’avènement d’un « Contrôle citoyen » sur les Elus et les Grands Commis de l’Etat, et le « Contrôle des travailleurs » sur la production et la distribution des biens se services, et sur la gestion de l’Administration, comme mesures d’accompagnement des dispositions légales et réglementaires de lutte contre la corruption, la concussion et les détournements de deniers publics.
Ainsi, ces nouvelles exigences de transparence, correspondent bien avec celles de la nouvelle «Révolution Démocratique citoyenne », que porte le « Retour de l’Etat dans le domaine marchand », comme les nuées portent la pluie.
C’est cette « Révolution Démocratique Citoyenne » de type nouveau, dans le cadre du « Retour de l’Etat dans le domaine marchand », qui consolide et renforce les acquis des travailleurs et du peuple durant le mandat en cours du Président Macky Sall, qui est le véritable enjeu de la présidentielle du 24 Février 2019.
Mais le sort de ce « Retour de l’Etat dans le Domaine marchand » en perspective de la Présidentielle du 24 Février2019, dans un contexte de découverte d’importantes ressources énergétiques et minières, exploitables à partir de 2022, est confronté à un double défi : celui de la stabilité du pays, et, de par la localisation géographique de ces ressources, celui de l’état de ses relations avec ses voisins.
C’est pour cela que, la Présidentielle du 24 Février 2019 comporte aussi deux autres enjeux cruciaux que sont, « le parachèvement de l’intégration sous-régionale » dans le Cadre de la CEDEAO, notamment, la mise en place de sa « Monnaie Commune en 2020 », qui mettrait fin solidairement au Fr CFA, et « le renforcement de son unité politique » par la transformation de son « parlement consultatif, » en un « Parlement Législatif « , élu au suffrage universel des peuples de la Communauté.
Le Président Macky Sall, de par sa politique de bon voisinage avec les pays limitrophes, et le rôle qu’il joue au- près de ses pairs, dans la matérialisation des objectifs de la CEDEAO, affiche un bilan confortable dans la prise en compte de ces enjeux.
Il se démarque ainsi de ceux qui sont les porteurs de l’idéologie de « préférence nationale » , xénophobe et anti Pan Africaniste par essence, et de « la sortie du Franc CFA, par pays« , qui est économiquement, financièrement, et socialement contre-productive, de par ses effets inflationnistes, et de gonflement artificiel de notre endettement extérieur, jetant le pays au bord du chaos.
Ceux qui se revendiquent de telles politiques sous prétexte de recouvrement de notre souveraineté nationale, ne se rendent même pas compte, que, ce faisant, ils enfoncent le pays davantage dans la dépendance, et le peuple, dans la misère.
C’est donc par rapport aux enjeux de « Retour de l’Etat dans le domaine marchand », de la « nouvelle Révolution Républicaine Citoyenne », et de « l’intégration sous-régionale » au sein de la CEDEAO », que tous les Candidats à la Présidentielle du 24 Février 2019, devraient se déterminer dans leurs Programmes et durant la Campagne électorale, pour permettre au peuple de faire son choix électoral en toute connaissance de cause.
Dans cette perspective, les médias ont un rôle crucial à jouer pour accompagner les citoyens dans l’interpellation des Candidats sur ces enjeux, qui conditionnent le destin de notre peuple, et dans la résistance aux « fakes news » qui vont infester le débat public.
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
L enjeu n est rien d autre que de nous debarasser de cette vielle racaille qui tourbillonnent autour du pouvoir depuis l independance physique.
Nous savons que vous etes entrain de tout faire pour votre survie,mais vous nous trouverez face a vous.
Basta allez faire autres choses que politique et laissez le pays entrain les mains des jeunes plus dynamiques,plus experts que vous.Nous sommes au 21 eme siecle et vos etudes du 19-20 siecle ne sont plus a jour.
Quelle magnifique critique malhonnêtement voilée du régime » capital d’Etat libéral » de Macky Sall. Le maniement ou le remaniement des concepts économiques pour défendre la vision de Macky, s’effondrent drastiquement devant la réalité des faits saillants que constatent les populations qui vivent dans leur être les conséquences néfastes de l’échec de la politique de Macky. seulement elles ne sont pas dans l’acrobatie et les contorsions intellectuelles. Avec des intellectuels tel que I. Sène, Macky va tout droit vers le chaos! Walaye!