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Réponse à Papa Malick Ndour ( par Abdoulaye Thomas Faye)

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Bien sûr M.Ndour vous ne pouvez que répéter ce que votre « chef, sa majesté » Macky Sall a soutenu haut et fort (le Fcfa est une bonne monnaie) en tant que bon préfet de la France, homme de main de la françafrique.
Mais bon abordons le fond du sujet . D’abord sachez que la monnaie, contrairement à ce que vous avançez, a trois fonctions essentielles à savoir moyen de paiement, unité de compte et reserve de valeur. Par ailleurs, elle est aussi un instrument au service des autorités monétaires (la Banque centrale et dans une certaine mesure l’Etat) pour des fins de politique économique.
Ensuite, concernant la position de Sonko sur le Fcfa, il importe de préciser que dans son livre- vision Sonko dit  » Nous préconisons une sortie du système Fcfa sous sa forme actuelle, mais de manière graduelle avec une transition maîtrisée » et c’est ainsi qu’il a fait trois propositions pour se départir de la situation actuelle de notre monnaie le Fcfa, situation encore une fois caractérisée par la tutelle de la France dont rien ne justifie(j’y reviendrais dans la suite).
Pour revenir sur les propositions que Sonko a décliné dans son livre, notons:
Proposition 1: je cite  » Le schema idéal, auquel nous accorderons la priorité par la mobilisation de tous nos efforts diplomatiques, c’est de lancer une monnaie sous-regionale dans le cadre de la CEDEAO. Cela suppose une Banque centrale forte sous contrôle démocratique exclusif des Etats, capable de maîtriser l’émission monétaire, les taux d’intérêt, et de décider du cours de la monnaie et du change.
Cette politique de la monnaie et du change s’oppose radicalement au système actuel de la BCEAO axé sur les politiques de convertibilité forcée, de parité fixe CFA/EURO sans politique de change et de dépôt des réserves dans le compte d’opération du Trésor français.  » fin de sitation.
Vous remarquerez que Sonko conscient du processus déjà enclenché par la CEDEAO, s’inscrit dans cette dynamique mais tout en précisant qu’il ne s’agira pas de reproduire le même système et qu’il est impératif de sortir la France dans cette nouvelle monnaie. Là je voudrai souligner que la vérité est qu’à l’heure actuelle rien ne garantit que cette monnaie ne reconduirait pas le même schéma du Fcfa particulièrement la mise sous la tutelle de la France. Et d’ailleurs, nous savons bel et bien que la France manoeuvre dans ce sens car ses « préfets  » dont les plus distingués votre majesté Macky Sall et son homologue Ouattara de la côte d’ivoire travaillent dans ce sens.
Toujours sur les propositions, Sonko dans son livre après avoir souligné les obstacles auxquels cette première option pourrait se heurter, fait une deuxième proposition qui suit:
Proposition 2: je cite « En conséquence de ce qui précède, nous considérons que, tout en continuant à travailler sans relâche à l’atteinte de ce premier objectif, les pays de la zone UEMOA doivent dès à présent maintenir et faire évoluer leur unité monétaire. [….]Les mesures à prendre sont les suivantes:
– se départir de la tutelle monétaire de la France en lui retirant ses sièges au Conseil d’Administration de la BCEAO.
– conserver la centralisation des réserves de change de la zone auprès de la banque centrale et cesser puis rapatrier les dépôts dr 50% de ses réserves auprès dy Tresor français.  » fin de citation
Vous remarquerez que Sonko préconise de rester dans le Fcfa mais sans la France; en vérité il s’agira pas de sortir du Sénégal dans le Fcfa mais plutôt de sortir la France du Fcfa car la supposée garantie par France que bénéficie le Fcfa n’est véritablement que leurre dans la mesure où ce sont nos propres les réserves de change versées dans les comptes d’opérations logés au Trésor francais qui en réalité garantissent la convertibilité du Fcfa et la fixité de la parité et sur ce, il demeure important de rappeler qu’en 1994 lorsque les reserves des pays de la zone franc se sont amenuisés en dessous de 20%, la France leurs avait imposé une dévaluation de 50% du Fcfa car elle n’a voulu engagé ses propres réserves. Aussi notez bien que depuis cette dévaluation, nos réserves (particulièrement ceux de la BCEAO) logés dans les comptes d’opérations dépassent même les 50% fixé par la convention signé 2006 (révisant celle de 1972) entre la France et les deux banques centrales BCEAO et BEAC.
Pour terminer avec les propositions de Sonko, ce dernier considérant les obstacles auxquels cette deuxième option citée pourrait aussi se heurter, dont particulièrement l’absence de volonté ou de courage politique des dirigeants de la zone, perpétuant le complexe du dominé et entretenant des relations occultes avec une « fraçafrique » au service de la France, fait la troisième proposition qui suit:
Proposition 3: je cite « il nous a paru nécessaire d’envisager une troisième et dernière option: celle qui consiste, pour le Sénégal, à pouvoir disposer de sa propre monnaie. L’histoire a montré que des pays, moins dotés que le Sénégal même en ressources naturelles et humaines, ou en territoire et population, ont pu se doter d’une monnaie souveraine et porter leur émergence. D’ailleurs, les pays africains qui ont leur monnaie ne se porte pas moins bien que ceux qui sont dans les zones CFA. » fin de citation.
A supposé, que malgré les efforts déployés dans le cadre d’une monnaie communautaire (CEDEAO ou UEMOA sans la France ), finalement le Senegal (et non Sonko car cette décision passera par un référendum) opte pour la création de sa propre monnaie, les prix des produits peuvent ne pas fluctuer comme veut faire croire M.Ndour car l’Etat à travers la mise en oeuvre d’une politique monétaire pourrait maintenir la valeur de la monnaie à un niveau souhaité grâce à une intervention permanente de la Banque centrale sur le marché de change( noter que le régime de change flottant n’exclut pas une intervention des autorités monétaires pour défendre leurs monnaies) en achetant ou en vendant des devises selon la situation de la monnaie (dépréciation ou appréciation). Certainement M.Ndour me dira que le Sénégal n’aura pas les capacités de telles interventions au regard de la faiblesse de son économie et du caractère déficitaire de sa balance commerciale. Je voudrez vous assurez qu’avec l’exploitation du pétrole, il est sûr que le pays disposera assez de reserves de change pour mener à bien sa politique monétaire et garantir la stabilité de la monnaie .Et même si on ne tient pas compte du pétrole, dans le modèle économique de développement proposé par Sonko caractérisé par une politique hybride de substitution des importations (remplacer les importations par une production locale réalisée par des industries) et de substitution des exportations (remplacer l’exportation de produits primaires à faible valeur ajoutée par des produits manufacturés à forte valeur ajoutée), le pays pourra disposer de sa propre monnaie qui remplirait parfaitement toutes les fonctions car avec son modèle le déficit chronique de la balance commerciale sera réglé, l’industrialisation et un développement endogène porté par une croissance inclusive seront de mise.

Pour terminer, je dois franchement vous avouer M.Ndour que vos analyses sont trop légères car il m’arrive de suivre vos débats télévisés ainsi que vos publications dont il m’est arrivé de battre en brèche vos arguments à la limite fallacieux.
Ps: j’attends impatiemment votre réplique afin qu’on débatte puisque c’est à celà que vous appellez.

Cordialement.
Abdoulaye Thomas Faye Responsable de la communication Pastef Kaffrine, Professeur d’économie au lycée technique Ahmadou Bamba de Diourbel.

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