Le président SALL pense que son bouquin a suffisamment égayé les Sénégalais par ses histoires d’amour qu’il lui resterait juste à mobiliser partisans et militants de circonstance, pour s’ériger en vainqueur de la prochaine présidentielle. Son optimisme béant ne trompe que ces députés à la cervelle de moineau qui après castagne ont déshonoré le Peuple en désertant l’Hémicycle pour « Dakar Arena ». Rassembler des irresponsables et des « cadavres» politiques qui transhument n’a jamais permis de gagner une élection. Macky SALL le sait si bien qu’il n’agit pas comme un politique comptant sur son bilan pour rempiler.
Les tensions de trésorerie que vit le Sénégal, Macky SALL et ses partisans ne le ressentent pas. Dans ce contexte de tension sociale exacerbée par des engagements non respectés du gouvernement, ils ne se gênent guère pour étaler leur insolence, narguant leurs nombreux autres compatriotes. Tout ce qu’il y avait de plus détestable et vigoureusement reproché à Me Abdoulaye WADE et son régime, les « apéristes » l’ont accentué, conforté, banalisé et tentent de l’ancrer. Que les travailleurs de la Santé en soient à leur 16ème plan d’action, que les étudiants du privé passent plus d’un mois dans la rue, que certains de leurs camarades du public en viennent à mendier pour ne plus risquer les balles, que l’appareil de radiothérapie, le seul dont dispose le Sénégal, multiplie les pannes, qu’un citoyen s’immole par le feu devant la présidence de la République, que la houle engloutisse des dizaines de maisons et en menace des centaines d’autres à Saint-Louis, Bargny et ailleurs, rien de tout cela n’ébranle les tenants du pouvoir qui n’ont d’yeux et d’oreilles que pour la réélection de Macky SALL, synonyme de leur maintien au perchoir duquel, de très haut, ils regardent les Sénégalais. Une véritable irresponsabilité doublée d’une pernicieuse absence du sens des priorités, inspirée de haut en bas. Ne dit-on pas que le poisson pourrit toujours par la tête ?
«L’élection est déjà gagnée parce que toutes les forces vives sont avec nous ». Cette confiance, que Macky SALL cherche à renvoyer, est feinte. L’assurance, il est loin de la dégager. Ceux-ci qui s’attendaient à sursaut d’orgueil de sa part en cette veille de présidentielle, ont compris, en lisant son livre, que si le bonhomme est un admirable exécutant mais un piètre leader, qui voit à peine pour décliner une vision. Puisqu’il y a « L’Amérique au cœur », « L’Espagne au cœur », « L’Algérie au cœur », « La France au cœur », c’était facile de remplacer un de ces noms de pays par le Sénégal. Et, à travers son bouquin, Macky SALL voudrait faire croire aux Sénégalais qu’il n’est pas celui qui, depuis qu’il est élu à la tête de l’Etat, s’attèle plus à réduire « l’opposition à sa plus simple expression » qu’à autre chose. Entre Sandrine et Marème, il tente de mettre en exergue un sentimentalisme aux antipodes de la rigidité qu’il reflète. S’il est vrai que c’est lui-même qui a écrit son livre, c’est tant mieux. Au moins, il ne dort pas. Mais les histoires de cœur de Maky SALL n’intéressent que moyennement les Sénégalais qui lui ont confié leurs destinées et espérant un meilleur devenir. Si son ouvrage était consistant et sérieux, il ferait de sa sortie et de son investiture à la présidentielle d’une pierre deux coups. La démarche, elle-même, renseigne que Macky SALL est assuré qu’il ne continuera que contre la volonté de la majorité de ses concitoyens. Au-delà de la machine judicaire qui s’emballe, décidée à retirer à Khalifa SALL sa toute dernière chance de participer à la prochaine présidentielle, le leader de l’APR, qui a dernièrement multiplié les sorties les unes plus calamiteuses que les autres, n’agit pas comme un politique comptant sur son bilan pour rempiler.
Dans un total déni de réalité, les tenants du pouvoir trouvent qu’en engageant des militants de circonstance, qui n’ont même pas tous attendu la fin de la manifestation, pour occuper les 15 000 places de «Dakar Arena », ils ont réussi à effacer la mobilisation de tous ces Sénégalais lambda qui n’ont pas eu besoin de sandwichs ou de per diem pour aller le 29 novembre dernier étaler leur mécontentement à la place de l’Obélisque. Un déni qui a conduit leurs députés à déserter l’Hémicycle où ils étaient attendus pour examiner le budget du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Pape Abdoulaye SECK, accusé par l’ONG Transparency International de verser dans «la désinformation et la diffusion de fausses nouvelles», a eu l’occasion de ne pas s’expliquer sur les 380 milliards de francs CFA qu’il dit avoir injecté dans le monde rural. Les députés qui ont montré qu’ils pouvaient aussi rivaliser avec Balla GAYE 2 et Eumeu SENE ont préféré aller se trémousser à «Dakar Aréna».
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