L’année 2018 part tranquillement sur la pointe des pieds, nous laissant ainsi avec nos souvenirs. Les bons et les mauvais.
Les départs, comme les arrivées, sont toujours porteurs de sens. Ils peuvent être surprenants, brusques, tristes et parfois macabres, mais ils renferment toujours une part d’enseignement sur l’être humain et ses multiples zones d’ombre.
Départ tragique
Le sang a encore coulé sur la scène politique en 2018. C’est au tour de Mariama Sagna d’être lâchement et sauvagement assassinée après l’organisation du meeting du leader de Pastef à Keur Massar.
Un meurtre suspect et douteux qui n’a pas encore livré tous ses sombres secrets. Un assassinat survenu dans un contexte politique où l’affrontement des idées et la bataille des arguments cèdent de plus en plus la place à l’intimidation verbale et physique, et aux menaces proférées contre les adversaires politiques.
Les graines de la violence politique semées dans les plus hautes institutions de l’État comme à l’assemblée nationale et entretenues par des responsables politiques du parti au pouvoir nous renvoient l’image la plus détestable de l’engagement politique.
Devenu un moyen d’enrichissement rapide et d’accès accéléré à la notoriété sociale, l’activité politique est le réceptacle des flagorneurs, des hâbleurs et des langues pendues. On sollicite ainsi plus rapidement la force des biceps et le recours aux muscles lorsque les limites intellectuelles sont vite atteintes.
Départs transhumants
S’il y a un homme en 2018 qui doit certainement continuer de méditer sur l’ingratitude et la petitesse d’esprit des humains en politique, malgré la sagesse que procure la vieillesse, c’est bien l’ancien président Abdoulaye Wade.
Alors qu’il était le tout-puissant président de la république du Sénégal pendant douze années, il nous a imposé, par l’exercice du pouvoir, la présence dans nos vies d’hommes et de femmes qui faisaient de lui le guide intemporel, le père spirituel et le mentor idéologique.
Ils aimaient chanter ses louanges et l’auréoler de tous les qualificatifs flatteurs à tel point qu’il nous était impossible, pour nous, candides citoyens, d’imaginer qu’ils puissent le trahir un jour.
Sept années après la perte du pouvoir, que reste-t-il des anciens compagnons et collaborateurs de Wade? Presque rien! Ces profiteurs et disciples de circonstance ont emporté leurs mensonges, leurs coups bas et leur mesquinerie, ne gardant que les privilèges quémandés, les honneurs volés et les vomissures avalées. La saignée politique du PDS s’est ainsi poursuivie et le parti présidentiel actuellement au pouvoir continue de recevoir les derniers personnages de la sordide comédie politique.
Le départ gratifiant
Dans la foulée des départs largement médiatisés de l’ancien inspecteur des impôts, Ousmane Sonko et de l’ancien ministre de l’énergie, Thierno Alassane Sall, les départs fracassants de l’ex juge Ibrahima Hamidou Dème et de l’ex capitaine de l’armée Mamadou Dièye en 2018 nous ont démontré que, malgré l’étendue de la dégénérescence des valeurs morales dans notre société et notre capitulation collective au règne de l’argent, il subsiste néanmoins des parties du fruit qui ont été épargnées par la pourriture.
Poussés directement ou indirectement vers la sortie, c’est par le constat des dysfonctionnements chroniques et planifiés de deux leviers de la république, la justice et l’armée, que ces deux hommes ont décidé de ne plus servir l’État avant de s’engager en politique.
Une indignation poussée à l’extrême pour ne plus s’associer à ce qui ressemble davantage à une imposture étatique organisée pour punir les récalcitrants et promouvoir ceux qui courbent l’échine.
Fin d’un chapitre et ouverture d’un nouveau. 2019, année électorale, s’annonce avec beaucoup d’incertitudes et d’interrogations. Une mise en scène savamment orchestrée par le ministre de l’intérieur pour empêcher la tenue d’élections transparentes. Un autre moyen d’empêcher le départ de ceux qui doivent inéluctablement nous rendre des comptes sur leur gestion.
Machinez, complotez et manigancez mais vous connaitrez indéniablement la surprise des départs par la sanction prochaine des électeurs.
Bonne et heureuse année!
Lamine Niang
Bercez-vous d’illusions si ça vous chante jusqu’en 2035 ! 60% au premier tour en 2019 en attendant… la messe est bel et bien dite….
tu seras surpris mr arrogant lemzo