Information, désinformation et politique font si bon ménage que, malheureusement, la confusion, le mélange des genres ou la manipulation pure et simple des esprits s’érigent en règle. Il arrive alors qu’au réveil et en parcourant la presse, l’on soit surpris par le traitement d’ informations dont on a été un des protagonistes. C’est le cas ce samedi 29 décembre 2018.
À titre d’exemple, la titraille de plusieurs organes de presse tendant à affirmer que quelques candidatures auraient été « recalées » suite à l’étape de vérification des listes de parrainages. Cette étape, de simple vérification mécanique de la conformité de la liste des parrains présentés au fichier électoral n’est pas un stade de confirmation ou d’invalidation d’une candidature.
À ce stade du processus les motifs de rejets, par la machine, peuvent relever de l’ identification de « doublons ». C’ est le cas le plus simple. Le candidat puise alors dans sa réserve et remplace les cas en question. Il y’a, et c’est plus compliqué, ce que l’on a appelé « rejet pour autres motifs »sans préciser lesquels. Les juges du Conseil Constitutionnel vont devoir notifier aux candidats concernés les motifs légaux du rejet de tel ou tel parrainage. Cette étape va ouvrir la phase contentieuse du processus dans la mesure où les candidats concernés vont pouvoir user de toutes les voies de recours, en droit, pour se défendre. Au demeurant, le Conseil Constitutionnel a précisé que : « L’obtention du minimum requis ne présage pas de la recevabilité ». Autrement dit, l’étape de vérification n’est pas décisive !
Pour ce qui concerne le candidat Cheikhe Hajibou Soumare, moins du tiers des parrainages déposés ont fait l’objet de « rejet pour autres motifs ». Il convient donc d’attendre la notification du Conseil Constitutionnel pour en savoir davantage. Mais d’ores et déjà , toutes les dispositions sont prises pour parer à toute éventualité. Rien n’est encore joué. Loin s’en faut ! Alors le mettre parmi les « recalés », c’est aller trop vite en besogne ! Restons Zen !
Le jeu politique étant aussi un jeu de dupes, la tendance à saper le moral de l’adversaire est de bonne guerre. Le Quotidien National ( ?) Le Soleil titre à la Une, avec photos à l’appui : « Présidentielle 2019 : Macky Sall s’entoure de 15 avocats »…. Pour préparer quels contentieux ? Ou simplement pour bander les muscles afin de rassurer ses troupes ? Mais enfin nous sommes prévenus : La cavalerie se prépare. « À chacun de comprendre Ce que l’on ne lui a pas dit ! » traduction laborieuse d’une expression ouolof savoureuse.
Cela étant dit on peut s’interroger sur la validité de la signature d’un parrain qui aurait signé plusieurs fois et pour différents candidats. La loi l’interdit. Ne serait-il pas judicieux d’annuler purement et simplement tous les cas de doublons pour tous ? Sans préjudice des sanctions pénales prévues en cas de parrainages multiples. Cela dissuaderait à l’avenir tous les marchands de signatures qui ont monnayé leur parrainage plusieurs fois.
En tout état de cause, l’évaluation du système du parrainage après les élections devra corriger les nombreux dysfonctionnements relevés par les uns et par les autres. À défaut de le supprimer purement et simplement si son inutilité est avérée.
Amadou Tidiane WONE
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