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Acculé par l’armée, le président algérien démissionne

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Les deux hommes sont assis et discutent, entourés de fleurs.Le président algérien Abdelaziz Bouteflika se trouve en compagnie du général Ahmed Gaïd Salah, en juillet 2012, lors d’une cérémonie de remise de diplômes de l’académie militaire.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika informe le Conseil constitutionnel de sa décision de mettre fin à son mandat, après que l’armée eut exigé son départ immédiat.

L’agence de presse officielle APS rapporte que M. Bouteflika « a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République ».

Cela survient quelques minutes après que le chef d’état-major des forces armées algériennes, le général Ahmed Gaed Salah, eut demandé que le président soit déclaré immédiatement inapte à diriger le pays.

Dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion du haut commandement de l’armée, le général Salah a déclaré qu’il était du côté du peuple et qu’il ne fallait plus perdre de temps, après des semaines de manifestations massives réclamant la démission de Bouteflika. Ce dernier, âgé de 82 ans, est de santé fragile et n’est apparu que rarement en public depuis qu’il a fait un AVC en 2013.

« Nous estimons qu’il n’y a plus lieu de perdre davantage de temps et qu’il faut appliquer immédiatement la solution constitutionnelle proposée », lit-on dans le communiqué de l’armée. Rappelons que le général Salah a demandé, il y a une semaine, que le président soit déclaré inapte à exercer ses fonctions en vertu de l’article 102 de la Constitution. La procédure est désormais du ressort du Conseil constitutionnel, qui n’a pas agi depuis.

Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a renoncé le 11 mars dernier à briguer un cinquième mandat. Toutefois, il a du même coup reporté l’élection présidentielle prévue pour le 18 avril sans avancer une quelconque échéance en prévision de son départ. Devant la pression continue de la rue, il s’est engagé à démissionner avant la fin officielle de son mandat, le 28 avril prochain.

La présidence a également annoncé, dimanche dernier, la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par Noureddine Bedoui et censé gérer la transition. Cette décision a été largement rejetée par le mouvement populaire.

Les milliers de manifestants qui ont défilé dans les rues d’Alger et de plusieurs villes algériennes exigent, outre le départ de Bouteflika, un changement réel et radical du pouvoir politique, qu’on désigne généralement par les vocales « régime » et « système ».

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