Monsieur le Président de la République, est-ce que vous aurez tout le courage nécessaire d’appliquer, dans la lettre et dans l’esprit, toutes ces mesures, sans faiblesse coupable ni cruauté inutile, pour mettre un terme à cette anarchie globale? En tout cas, votre prédécesseur avait tenté de supprimer l’occupation anarchique de la voie publique, mais il avait abdiqué en moins de 72 heures et n’en avait plus fait cas. Osons espérer que l’élève que vous êtes ne suivra pas les traces du maître, comme il l’a fait dans les autres domaines. Mais, étant donné que ce mandat et votre dernier, vous avez là, une bonne opportunité d’appliquer des mesures fortes et salutaires que vos prédécesseurs craignaient, parce qu’ils pensaient à une réélection.
En vérité, pour combattre objectivement, les inégalités dans le domaine social, l’injustice sous toutes ses formes et la violation des droits des citoyens, notre pays doit avoir des dirigeants intègres compétents et capitaines d’équipe, des meneurs d’hommes, imprégnés de droiture, d’humilité et d’équité qui épousent les qualités humaines intrinsèques.
Oui, l’homme ou l’être humain en général, plus exactement, un dirigeant doit être juste, courageux et foncièrement opposé à toutes formes d’inégalités sociales. Ce sont de tels dirigeants que le Sénégal doit, réellement avoir, à l’heure actuelle pour bien conduire son destin et pour mieux gérer le pays. Il faut donc, à notre pays, de véritables dirigeants courageux et équitables qui n’ont pas peur de dire la vérité à tous quand il faut.Oui, des dirigeants qui veillent scrupuleusement à l’application stricte et juste de la Constitution, mettent au même pied tous les citoyens et exigent de tous également, son respect absolu sur l’ensemble du pays.
Donc, au Sénégal, le peuple ne devrait plus accepter l’existence de chefs d’écurie, de clans ou de partis autocrates à la tête du pays, c’est-à-dire ceux qui ne pensent qu’à eux-mêmes et aux siens, en ignorant l’écrasante majorité du peuple et l’intérêt général. Les dirigeants du pays doivent dorénavant, être des citoyens sobres, rationnels dans l’utilisation des ressources du pays qui leur sont confiées par la nation. Ils doivent être donc, des citoyens exemplaires et surtout désintéressés de la richesse personnelle. Il doivent se départir totalement des fastes de la mondanité et s’interdire la moindre folie des grandeurs pour leur prestige personnel comme pour celui de l’État. Ils doivent être,surtout et principalement, des patriotes incontestables et préoccupés, au plus haut point, par les problèmes essentiels du peuple sénégalais ainsi que par la recherche de leurs solutions justes. Ces derniers devraient donc, à l’arrivée au pouvoir s’atteler effectivement et de toutes leurs forces à la réduction des inégalités et de la pauvreté accrue et persistante de la grande majorité des Sénégalais.
De tels dirigeants doivent être humbles et dévoués, comme le fut Nelson Mande, au service de leur pays pour la satisfaction des besoins vitaux de leur peuple. Ils doivent aussi avoir le courage et d’oser rompre, sans équivoque, avec toutes les pratiques corruptives et discriminatoires que les citoyens ont décriées dans le passé. Il faut au Sénégal, des dirigeants très courageux et républicains qui oseront mettre fin à tous les privilèges exorbitants et injustifiables en cours dans la République. Et, bien entendu, ils auront l’honnêteté de commencer par eux-mêmes pour donner l’exemple aux autres concitoyens, donc, par la réduction de leurs nombreux privilèges et avantages personnels excessifs.
Enfin, si le président de la République commençait par réduire lui-même ses privilèges actuels faramineux en raison du faible niveau de richesse de son pays, il donnerait là, un exemple de portée patriotique, sans précédent. Et, c’est sûr que si telles mesures étaient prises et appliquées effectivement par le Président, en commençant d’abord par lui-même, sans nul doute, tous les citoyens, pour ne pas dire tous les Sénégalais, applaudiraient et n’hésiteraient pas aussi, à suivre son exemple. Ce serait, dans ce cas-là, une preuve matérielle qu’il tenait bien compte, du fait, que son pays est membre du club des P.P.T.E. Cela étant, il ne devrait pas, décemment, avoir une conduite d’opulence ou de pacha, totalement en porte-à-faux avec le niveau de développement et le statut réel, d’un pays pauvre. Il n’y a point de doute, que son geste, dans ce cas-là, serait qualifié de grandeur et d’humilité et même celui-ci pourrait être suivi par beaucoup d’autres citoyens sans hésitation.
Oui, si le président agissait de la sorte, il serait, logiquement, dans de très bonnes dispositions et voire dans son droit d’obliger alors, les membres de son gouvernement, les députés, les conseillers économiques et sociaux et tous les hauts fonctionnaires de l’État, à observer la même attitude que lui ou à être démis. Une telle initiative patriotique de solidarité nationale, serait un acte significatif de haute portée aux fins de corriger enfin les nombreuses injustices sociales ancrées, depuis fort longtemps dans le pays, à savoir les pratiques cupides et indécentes de nos gouvernants.
Il est indéniable que les retombées et les produits sécrétés par une telle opération de grande envergure, consistant à redresser voire à sanctionner les abus de pouvoir comme de biens sociaux, permettraient assurément à notre pays, de faire des économies substantielles considérables et non négligeables. Et, c’est, d’autant plus significatif encore, en raison de son caractère spécifique et patriotique, sans précédent. Et, en outre, par le fait de l’originalité de l’idée qui a émergé spontanément à partir de nos propres réflexions et initiatives personnelles, sans intervention ou injonction extérieure. Et, la matérialisation d’une telle initiative serait, aussi et encore, pour notre pays, une opportunité et une manière singulière d’être, à nouveau, à travers cet exemple-là, une exception qui divorce bien avec ce qui se fait jusque-là en Afrique.
Un tel exemple de portée patriotique sous forme de solidarité avec son peuple, s’il était initié par le premier d’entre les Sénégalais, serait une première dans les annales et dans une large mesure un impact positif qui pourrait faire naître l’espoir sur d’autres Sénégalais. Et, ces derniers pourraient même, sur la base d’un tel exemple concrétisé, devenir plus sensibles et plus motivés demain, en acceptant de faire plus d’efforts et de sacrifices en guise de solidarité nationale pour résoudre les épineux problèmes auxquels notre pays est, actuellement, confronté, après les gestions calamiteuses et de pillage des ressources de notre pays par les régimes précédents. Précisément, à partir de l’avènement de l’alternance 2000 sous la férule de Me Wade avec sa méthode de gestion informelle intégrale, au cours de laquelle,ce dernier a mis notre pays à l’envers, avant de partir.
Et, si cet état d’esprit, un signe évident de patriotisme et de solidarité, est concrétisé, il contribuerait, dans une large mesure à résoudre le dysfonctionnement actuel dans le système de rémunérations de la fonction publique, par son retour aux fondamentaux. En effet, dans système hétérogène actuel, l’on note de grandes disparités inacceptables et injustifiables au niveau des salaires. Des disparités qui sont dues essentiellement, au non-respect des textes réglementaires du statut général de la fonction publique. Pour dire vrai, il faut souligner que l’apparition de ces anomalies que l’on note dans ce domaine, c’est-à-dire le ratio entre les salaires du personnel au sommet de l’État et celui de la base est un scandale sciemment créé par Me Wade. Et, il a été malheureusement maintenu injustement jusque-là, par le président Macky Sall. Cette situation injuste, socialement et professionnellement, doit être absolument réparée, car elle a pénalisé déjà beaucoup de travailleurs. Le président Sall doit reconnaitre que cet état de fait injuste n’est plus simplement une question d’inégalité sociale, mais, c’est véritablement, de l’indécence et de la discrimination caractérisée. Car, elle a été voulue et fomentée par le pouvoir libéral qui a tout chamboulé lors de son passage, dans la fonction publique, sans pouvoir le remettre en place.
Donc, pendant que l’on y est, Monsieur le président, l’anarchie dans le pays est une situation générale donc, il faut aller en guerre sans réserve contre toutes les distorsions et tous les dysfonctionnements, notamment dans l’Administration générale et partout dans le Sénégal. Tout cela est de votre responsabilité.
Dakar, le 24/04/2019.
Mandiaye Gaye.