« Le 17 mai 2019 à Taïwan, l’amour a gagné », a déclaré la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen après que le Parlement avait voté vendredi une loi permettant aux couples homosexuels de former « des unions permanentes exclusives » et d’être inscrits au registre des mariages. C’est une victoire également pour la présidente, qui avait fait de cette avancée une promesse de campagne. « Nous avons fait un grand pas vers une véritable égalité, et fait de Taïwan un pays meilleur », a-t-elle ajouté dans un tweet accompagné du drapeau arc-en-ciel.
Trois nouveaux projets de loi sur le sujet
Vendredi, également Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, le Parlement était saisi de trois projets de loi sur le sujet. C’est le plus progressiste d’entre eux, un texte proposé par le gouvernement, qui est passé. Les associations de défense des droits des homosexuels ont salué le vote, en expliquant que la possibilité de demander une inscription au « registre des mariages » (disposition appelée « Clause Quatre”) plaçait les homosexuels dans une position de quasi égalité avec les hétérosexuels et permettait d’avoir le mot « mariage » dans la loi.
Pressions des manifestants
Des milliers de partisans du mariage pour tous s’étaient réunis vendredi à l’extérieur du Parlement, en dépit de pluies diluviennes, pour faire pression sur les élus. A l’intérieur de la chambre, d’autres sections de la loi étaient toujours débattues, et notamment celles sur la question de savoir ce qu’elle prévoira pour les couples homosexuels en matière de droits à l’adoption. Une chose est sûre, ils n’obtiendront pas sur ce sujet l’égalité avec les hétérosexuels car la version législative la plus progressiste ne prévoit que la possibilité d’adopter l’enfant biologique de son partenaire. Les associations de défense des droits LGBT s’étaient cependant dites prêtes à des concessions sur ce sujet s’ils obtenaient une reconnaissance du concept de mariage.
Le mariage gay légalisé dans 27 pays
Les Pays-Bas sont, en avril 2001, le tout premier pays à légaliser le mariage homosexuel. Depuis, quinze pays européens leur ont emboîté le pas: Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal, Islande, Danemark, France, Royaume-Uni (sauf l’Irlande du Nord qui n’accepte que le “partenariat civil”), Luxembourg, Irlande, Finlande, Malte, Allemagne et dernier en date l’Autriche, qui a ouvert le mariage aux couples homosexuels cette année, suite à une décision de la Cour constitutionnelle.
En République tchèque, le gouvernement soutient un projet de loi légalisant le mariage gay, sans que l’on sache encore s’il sera adopté. Dans plusieurs pays, le mariage avait été précédé par l’union civile – qui accorde moins de droits -, le pionnier ayant été le Danemark en 1989. L’union civile reste le seul statut autorisé pour les couples homosexuels en Hongrie, République tchèque, Croatie, Grèce, Chypre, Suisse et Italie.
Les Slovènes, qui reconnaissent une union civile, ont rejeté en 2015 par référendum le mariage gay. L’Estonie est devenue en octobre 2014 la première république ex-soviétique à accorder l’union civile aux homosexuels. En Roumanie, où le mariage gay n’est pas autorisé, un référendum visant à graver l’interdiction dans la Constitution a été invalidé en octobre 2018, en raison d’une forte abstention.
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