La célèbre assertion-interrogation de l’écrivain français Frédéric Dard mérite bien d’être remise au goût du jour. C’est en effet fou ce que les dérapages et sorties de piste s’accumulent ces temps-ci dans les médias et dans la blogosphère de Sunugal! Normal! On est à l’ère des réseaux sociaux où n’importe quel quidam s’empare de la parole, débite des niaiseries sans crier gare. Au même moment, dans les plateaux télé et sur les ondes radiophoniques, plastronnent certains spécimens plus intéressés de voir leur tronche sur la lucarne ou s’autoflageler narcissiquement de leur propre timbre vocal ondoyant que d’apporter une contribution permettant de relever le débat public. Une race de « sachants » qui ne sont pourtant, tout au plus que des complices de ces mascarades « idiovisuelles » à répétition, avec comme résultat, le flagrant délire continu.
Les fauteurs de troubles, ce sont d’abord les journalistes et autres animateurs qui braquent micros et caméras sur ces hordes d’in-experts, et accessoirement, les « patrons » de presse qui, dans leurs recrutements, brassent un peu de tout. Pourvu que l’audimat, et donc le profit, s’en suivent. Ces entrepreneurs du profit ou d’influence ne se soucient guère de compétence ou de niveau. Ignorer que du choix des invités à la collecte et au traitement et à la diffusion de l’information, l’acteur des médias doit avoir un minimum de culture générale et une bonne dose d’humilité, conduit aux écarts notés çá et lá.
Les victimes expiatoires de ces « accidents de langue », quasi irrattrapables, sont autant individuelles que collectives. « Xalaas! », « Tëss »! Les « procureurs » et « juges » foisonnent aussi en dehors du tribunal. Plus par crasse ignorance que par perfidie, on en arrive même quelquefois à stigmatiser des communautés religieuses ou ethniques. Il va falloir qu’acteurs des médias, État, régulateurs, tribunal des paires, chacun en ce qui le concerne, prennent leur entière responsabilité afin de réduire, à sa plus simple expression, ces inquiétants écarts de conduite. Il y va d’une éducation de qualité pour nos enfants, d’une éducation citoyenne de qualité tout court. C’est le prix à payer pour maintenir la flamme de notre « commun vouloir de vie commune ».
Cheikh Lamane DIOP, journaliste
E-mail: [email protected]
Bravo
Je félicite et commente parce que l’auteur est journaliste
Jen étais arrivé à me demander si cette corporation existe au Sénégal en dehors de cette votre de commentateur sans formation
Belle contribution
Internet, les médias et les réseaux sociaux avec l’avènement du numérique, sources quotidiennes inépuisables, d’informations de masse pour une consommation de masse. Un monde global ou tout le monde se côtoie, produit, communique et interagit.il convient pour tous un minimum de retenue, de respect et de discernement. Il y va de l’intérêt commun