Les enseignants réclament un siège et ciblent des thèmes. C’est une information donnée par Iradio reprise par la presse en ligne. Mais c’est une information assez étonnante et presque saugrenue. Est-il envisageable d’organiser un dialogue national sans les enseignants au cœur du tour de la table ? Ce serait la plus grosse erreur du régime de Macky durant ces deux mandats. D’ailleurs, Il parait que pour l’exercice 2018 – 2019, aucune école élémentaire sénégalaise n’a bénéficié d’aucun sous. Pendant ce temps, des milliards auraient été dépensés pendant la campagne électorale. En traversant les villages et quartiers on a l’impression que ce sont presque toutes les femmes qui ont été habillées aux couleurs de bennoo bokk yaakaar. Avec quel argent ? Pour quel montant ?
Ce sont les enseignants qui possèdent les mains sur lesquelles reposent le passé, le présent et l’avenir du pays. Rien ne peut se faire sans connaissance. On ne nait pas médecin, douanier, magistrat ou encore ingénieur. On le devient et on ne le devient que par la voie de l’enseignement. Tous nos enfants sont confiés aux enseignants. Ils sont leurs maîtres, leurs pères et mères. Ils sont les véritables dépositaires de la nation en devenir mais également les garants du développement du capital humain sans lequel il n’y a point de d’émergence.
Cela fait mal et peur d’entendre une telle information comme si les enseignants devaient légitimement quémander une place dans ce dialogue qui ne peut être national qu’avec la présence de ces derniers. Mieux, quelle signification ou intérêt aurait eu ce dialogue si les enseignants se sentaient à l’étroit ou dans la périphérie ? Messieurs les politiques, si vous ne parlez pas des enfants, des jeunes, de l’éducation, de la scolarisation, de l’avenir du pays, de son présent, de la santé, de la justice, de la sécurité de quel sujet important aborderez-vous dans ce dialogue ? Non, on n’a rien à dire sur les élections. Si vous avez besoin d’avoir des élections apaisées, transparentes, sincères, justes et tout ce que vous voulez, vous n’avez pas besoin de dépenser autant de sous pour en parler. N’importe quel sénégalais est à mesure de vous dire ce qu’il faut faire.
Déjà, il y’a des propositions de réforme qui engraissent les cafards dans les tiroirs et dont les travaux ont coûté aux contribuables que nous sommes beaucoup d’argent. Il y’a eu des propositions formulées par les assises nationales. Aujourd’hui, si vous appelez n’importe quel sénégalais, il vous dira : Prenez une personnalité neutre pour gérer les élections, rendez le fichier fiable et incontestable, respectez le calendrier électoral, instituez le poste du chef de l’opposition, enlevez les cumuls, réduisez le nombre de ministres conseillers, permettez à l’OFNAC de faire convenablement son travail, ne protégez personne, supprimez les super-ministres comme Karim Wade que vous avez tous combattu ect. Tout cela ne nécessite pas un dialogue.
Enfin, la question que tout le monde se pose est celle-ci : Qu’est ce qui se fait au HCCT au Conseil économique, social et environnemental de si important, de plus important que l’enseignement, au point de nécessiter autant de dépenses ? Pourquoi dans ce cas ne pas créer le haut conseil de l’éducation ? Ce dialogue ressemble plus à un dialogue politique/politicien qu’a un dialogue national.
Falilou Cissé conseiller en Développement communautaire. Tel 77 689 79 44