À peine la Communauté Hal Pulaar du Fouta Tooro se relevait-elle des insultes de Mamadou D. DECROIX qui les a taxée de pauvre et de vendue qu’une autre leur est jetée à pleine face sur le plateau de la télévision 7T.V. Cette insulte est d’autant plus dure à avaler que l’auteure dit être une fille de cette Communauté. Ce qui a fait dire à certains cyniques que si elle l’a dit, elle sait de quoi elle parle. Ça fait mal ! D’autres y sont allés dans la psychanalyse disant que si elle l’a dit c’est que peut-être qu’elle aurait subie un viol et/ou a été témoin de viols de fillettes. Elle et elle seule peut confirmer ou informer cette hypothèse. Les propos d’Adja sont d’autant plus étonnants que les cas de viol discutés sur ce plateau s’étaient passés dans la région de Thiès et de Tambacounda et ne concernait guère le Fouta. Toujours est-il que c’est gravissime d’affirmer qu’au Sénégal, c’est dans le Fouta qu’on violait les fillettes. Je peux affirmer que je connais assez cette communauté. Car, non seulement je suis issue de celle-ci, mais, j’ai aussi grandi au cœur du Fouta, à Saldé Tébégoutt dans le département de Podor. Mieux encore, très tôt, je l’ai parcouru de long en large en tant qu’enquêtrice auprès de la grande sociologue sénégalaise madame Diagne Fatou SOW et, plus tard, en tant que sociologue, puis en tant militante pour la défense des déporté-e-s de la Mauritanie installé-e-s tout au long de la Vallée du Fleuve Sénégal. Ce qui m’a permis d’avoir une vision globale de cette Communauté. Je peux affirmer que je connais les qualités de ses membres ainsi que leurs défauts. Toujours en tant que sociologue, j’ai également séjourné dans les toutes les régions du Sénégal dont le Fouladou en Casamance d’où vient Adja Astou. J’ai donc des éléments de comparaison. Je peux affirmer que s’il y a une zone au Sénégal où on pouvait chercher les valeurs morales, c’est bien au Fouta Tooro. Or, quand on en a un tant soit peu, on n’abuse de femmes adultes à plus forte raison de petites filles, de surcroît de ses propres filles, ses nièces ou petites filles comme le sous-entend Adja Astou. Y a-t-il au Fouta des abuseurs de fillettes ? Très certainement ! Car, chaque société a ses brebis galeuses et ses malades. Mais, ce n’est pas une situation généralisée au point d’en faire la région d’abuseurs dans le Sénégal. On sait combien les Foutankais-e-s étaient attaché-e-s à la virginité de la fille. Si les abus étaient si généralisés, peu de filles arriveraient vierges au mariage. Or, c’était l’exception que ce ne soit pas le cas. Mieux, on n’y comptait presque jamais des grossesses de jeunes filles comme on le voit chez d’autres communautés du Sénégal. C’est dire, qu’affirmer que c’est au Fouta que les petites filles étaient violées par des hommes adultes, est une accusation peu fondée contre les Hal Pulaar du Fouta Tooro. C’est là une grave accusation à l’encontre de cette région qui a enfanté tous les Saints qui constituent aujourd’hui des références pour les Sénégalais de toutes les confréries. Car, en effet, autant Hadj Malick SY, Cheikh Ahmadou Bamba BA, Seydina Issa LAYE ou LY, le père de Thierno Mamadou Saidou Bâ (fondateur de Madina Gounass) que Cheikh Oumar Al Foutiyou TALL viennent de ce Fouta Tooro. Citer le nombre de grands marabouts et saints hommes de cette région prendrait plusieurs volumes. Ils étaient tous les gardiens des valeurs spirituelles et morales des citoyens et citoyennes du Fouta. Notons également que la principale responsable de l’émission qui était sur le plateau a failli à ses responsabilités. Dans ses excuses, elle affirme : «j’avais tiqué, mais, je pensais que les gens n’allaient pas s’en rendre compte …» Comment peut-on ne pas se rendre compte d’une si grosse bourde sur un plateau de télévision? Si elle avait immédiatement fustigé les propos d’Adja Astou, peut-être qu’elle n’en serait pas là aujourd’hui et sa T.V. aussi.
Par ailleurs, autant on a condamné les propos d’Adja Astou, autant on est passé sous silence ceux de monsieur Moustapha FALL dit Ché. Celui-ci a non seulement confirmé les propos d’Adja Astou, mais y a ajouté que ceux qui violent ces fillettes sont des malades, que donc ces Foutankais sont des malades. Pire encore, il a plaidé pour les violeurs disant que s’ils violent les femmes, c’est qu’ils n’ont pas de quoi pour avoir des femmes et que ce faisant, on doit abaisser les peines des violeurs. C’est également gravissime et il devait être interpellé au même titre qu’Adja Astou. Cela prouve une fois de plus qu’on est toujours plus sévère vis-à-vis des femmes que vis-à-vis des hommes. C’est injuste ! Car, si Adja Astou est victime de son ignorance tant des stratégies de communication que des réalités socioculturelles du Sénégal sur lesquelles on l’invite à se prononcer, ce n’est point le cas de M. FALL Moustapha dit Ché. C’est une grosse bourde de sa part de parler avec tant de légèretés.
L’image du Sénégal est de plus en plus dégradée avec ces télévisions qui pullulent comme de l’herbe sauvage et leurs animateur-e-s, chroniqueur-e-s non professionnels qui accumulent bourde sur bourde. Il est tant que l’État réglemente les conditions de création de ces T.V. et s’assure du professionnalisme de leurs employés. N’est pas journaliste, chroniqueur ou analyste qui veut !
De même, il est important de veiller à la bonne entente entre les composantes de notre société. Car, partout, c’est une accumulation d’attaques, d’humiliations, etc., de certaines communautés contre d’autres qui ont conduit à des violences interethniques, destructrices des Nations africaines.
La Paix est un BIEN précieux. Veillons plus que sur la prunelle de nos yeux !
Dre LY-Tall Aoua Bocar
Chercheure associée à l’Institut d’Études des Femmes de l’Université d’Ottawa, CANADA
Sociologue, Auteure, Consultante et Conférencière internationale, QUÉBEC
E-mail: [email protected] ; Site Web: http://www.femenvie.org
BIO : http://mediamosaique.com/dre-aoua-bocar-ly-tall-biographie/
Y a rien à rajouter devant un tel diagnostic ! Tout y est dit , pour le reste… à bon entendeur salut !
Les responsables des sites et des médias ont la responsabilité de ce qui est émis et diffusé sur leurs canaux.Ils devraient davantage veiller à ne point laisser véhiculer ou diffuser ce qui est à caractère haineux contre une ethnie en particulier. Bravo H, B Ly
J’APPROUVE VOTRE INTERVENTION, MAIS AURAIS AIME LIRE VOTRE REACTION APRES LES INSULTES DE PENDA BA.
le combat des halpulaars n’est pas par l’insolence mais par un combat intellectuel
ILs sont partout à travers le monde par leur modestie ils passent très souvent inaperçu
beaucoup d’intellectuels pas de publicité
Je ne sais pas où Adja astou a entendu ça mais c’est une affirmation gratuite et fausse .Il ne pouvat pas y’avoir possibilité de viole vu que tous les garçons savaient d’avance que toutes les filles étaient blindées après leur excision..C’est la seule communauté où il existait une profession d’exciseuse et de « » blindeuses « » car la virginité y était une condition principale pour se marier .Pars ailleurs c’est dans cette communauté où il ya le plus fort taux de mariage précoce donc le viole des jeunes filles y est inexistant.
Je pourrais bien la comprendre si elle prenait le viole dans sa définition moderne brandit par nos féministes c’est à dire marié une fille sans consentement .Mais ce fait n’etait propre a la communauté poular il a pratiquement existé dans toutes nos communautés car le mariage se faisait avec l’accord des parents , on prenait rarement en compte l’avis des intéressés .
Dans cette affaire il faut condamner ceux ou celles qui donnent la parole à n’importe qui pour dire n’importe quoi