Dans une conférence de presse donnée ce mercredi 29 mai 2019 au siège du groupe, l’avocat du géant chinois des télécoms a annoncé qu’il avait demandé à la justice américaine d’annuler l’interdiction « tyrannique faite aux administrations fédérales d’acheter ses équipements ». Une requête en référé, après la plainte pour inconstitutionnalité déposée en mars dernier devant un tribunal au Texas.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Chemise blanche, costume sombre, le responsable juridique de Huawei entend dénoncer ce mercredi une action « jamais vue dans l’histoire ». Pour la première fois, « des politiciens américains utilisent la force de toute une nation pour s’en prendre à une société privée », a martelé Song Liuping à Shenzhen.
Il n’y a pas de fumée sans feu, et en l’occurrence sans armes à feu. Où sont les preuves que Huawei est une menace pour la sécurité ?, a répété le conseiller juridique, dénonçant une nouvelle fois un « dangereux précédent ».
« Aujourd’hui, ce sont les télécoms et Huawei. Demain, cela pourrait être votre secteur, votre entreprise, vos consommateurs », ajoute ce dernier, en regardant les caméras droit dans l’objectif.
Avec ce référé, le géant des télécoms chinois entend accélérer la décision de la justice américaine de manière à préserver ses droits. L’audience de la plainte déposée en mars devant le tribunal de Reno, au Texas, doit se tenir le 19 septembre prochain.
Huawei veut revoir son partenariat avec Fedex
Il en va de la survie du groupe. En dehors de l’interdiction d’écouler ses produits sur le territoire américain, le fait de se retrouver sur la liste noire américaine prive les produits Huawei de composants fabriqués aux États-Unis.
Inquiet, Huawei multiplie les prises de paroles. Ce week-end encore, dans des propos rapportés par nos confrères de Bloomberg TV, le fondateur du leader incontesté de la 5G Ren Zhengfei qualifiait de « grosse blague » la proposition de Donald Trump d’inclure Huawei dans les négociations commerciales sino-américaines.
Huawei affirme également vouloir revoir son partenariat avec le postier américain Fedex, accusé d’avoir détourné deux colis qui lui étaient destinés vers les États-Unis.
Guerre économique, guerre juridique, pressions… On l’a appris ce mercredi, le ministère chinois des Affaires civiles va auditionner les responsables de la Chambre de commerce américaine en Chine, ainsi que 249 autres organisations.
rfi