Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées jeudi à Hong Kong aux abords du Conseil législatif, le parlement local, pour protester de nouveau contre un projet de loi sur les extraditions qui faciliterait le transfert de suspects en Chine afin qu’ils y soient jugés. Certains manifestants se sont précipités pour empêcher les forces de police de retirer des masques et des vivres que les manifestants avaient laissés sur place.
Des écoliers se sont joints au mouvement de contestation, qui a pris de l’ampleur au fil de la matinée en rassemblant quelques milliers de personnes à la mi-journée alors que seule une vingtaine se trouvaient sur les lieux aux premières heures de la matinée. Un important dispositif de sécurité était en place, avec des effectifs de la police anti-émeute bloquant des passerelles et des officiers en civil qui procédaient à des contrôles d’identité à la sortie des stations de transport public.
Les autorités locales ont décidé jeudi de maintenir fermés jusqu’à la fin de semaine les bâtiments gouvernementaux situés dans le quartier financier, l’un des épicentres de la contestation, au lendemain des heurts qui ont éclaté entre les manifestants et la police. Plusieurs milliers de personnes sont restées dans le secteur dans la nuit de mercredi à jeudi, tandis que d’autres ont occupé des rues proches du Conseil législatif.
L’opposition au projet de loi rassemble un large front de la société hongkongaise, allant des hommes d’affaires aux avocats et aux étudiants, aux partisans de la démocratisation et aux communautés religieuses. Hong Kong a été rétrocédée à la Chine en 1997 mais avec des garanties sur son autonomie et les libertés, notamment celle de disposer d’un système judiciaire distinct.
Les changements en perspective sur la question des extraditions visent à simplifier les procédures permettant d’envoyer des suspects vers des pays ou territoires tiers comme la Chine continentale, Macao et Taiwan, en plus des 20 pays avec lesquels Hong Kong dispose déjà de conventions d’extradition. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent l’iniquité de la justice chinoise, mentionnant l’usage présumé de la torture, les détentions arbitraires, les aveux sous la contrainte, les difficultés d’accès à un avocat, pour justifier leur rejet du texte.
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