A l’hôtel du Golf d’Abidjan où ils se trouvent en compagnie des autres éléments de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci), les militaires sénégalais vivent un supplice indescriptible pour délit de nationalité. Dans la ligne de mire des forces fidèles à Laurent Gbagbo, qui leur interdisent de sortir de l’hôtel du Golf au péril de leur vie, ils triment dur, même pour avoir leur pain du petit-déjeuner et autres commodités (cigarette, carte de recharge téléphonique…). Ils n’ont dû leur salut qu’à la solidarité agissante des soldats togolais qui se chargent de leurs achats.
Il n’est pas bon d’être Sénégalais dans certains coins de la Côte d’Ivoire contrôlés par les forces armées fidèles à Laurent Gbagbo. Deux cents (200) militaires sénégalais en mission au pays de la Lagune, dans le cadre de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, sont, actuellement en train d’en faire l’amère expérience. De tous les casques bleus issus de divers pays, ils sont les seuls à être déclarés persona non grata par les forces fidèles à celui qu’on surnomme le boulanger. De sources militaires très sûres, les soldats sénégalais qui se trouvent comme tous les autres casques bleus à l’hôtel du Golf, où sont retranchés Alassane Dramane et son gouvernement ainsi que de nombreux ambassadeurs des pays occidentaux sont interdits de pointer le nez dehors. Et aucune concession ne leur est faite ! Pas même pour aller se payer du pain le matin pour le petit-déjeuner ; et ce, depuis qu’ils ont quitté Yamoussoukro où ils étaient établis pour l’hôtel du Golf d’Abdijan, il y a presque deux semaines. S’ils n’ont pas jusqu’ici mis une croix définitive sur le premier repas du jour, c’est principalement grâce à la solidarité agissante des soldats togolais qui se chargent chaque matin de leur acheter le pain.
Pour griller leurs clopes, les hommes du Lieutenant-colonel Arona Diouf sont obligés de casquer le double du prix sur le marché, et comment ! En effet, ce sont des civils ivoiriens qui se déplacent jusque dans l’hôtel pour leur proposer, par exemple, à 1000 Fcfa le paquet d’Excellence (vendu sur le marché à 500F). Le paquet de Marlboro qui s’échange à 800Fcfa sur le marché est cédé aux soldats sénégalais à 1300Fcfa. Discrimination quand tu nous tiens ! Avoir les nouvelles de la famille restée au pays est devenu un luxe que les quelque 200 Sénégalais de l’Onuci, présents sur le sol ivoirien, ne peuvent plus se permettre, pour délit de nationalité. Les forces de défense et de sécurité (Fds) loyales à Gbagbo et certaines personnes présentées comme des « mercenaires » sont aux aguets et traquent constamment les jambars qui osent s’aventurer dehors. Afin de ne pas mettre leur vie en péril, ils sont obligés de se retrancher dans l’hôtel du Golfe. Qu’est-ce qui explique ce sentiment anti-sénégalais que nourrissent Laurent Gbagbo et ses partisans ? Les militaires sénégalais indiquent que les pro-Gbagbo ont peur d’eux, surtout qu’ils ont quitté Yamoussoukro pour Abidjan, fortement armés.
Hawa BOUSSO
lasquotidien.com
PATIENCELES DIAMBARS DANS QUELQUES JOURS TOUT CA VA FINIR,GBAGBO SERA EN PRISON ET LA VIE VA CONTINUER EN COTE D’IVOIRE.